À Madrid, le pro-Hamas Erdogan remercie Sanchez pour sa position anti-Israël « cohérente »
"Nous faisons face à l'arrogance [d'Israël] qui répond aux demandes de cessez-le-feu par un carnage", a estimé le président turc lors d'un forum économique
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a remercié jeudi le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, devenu l’un des plus fervents critiques d’Israël au sein de l’UE, pour ses prises de positions sur la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.
« M. Sánchez a poursuivi depuis le premier jour » de la guerre dans la bande de Gaza « une politique cohérente, basée sur des principes, et il a une place spéciale dans les cœurs de la nation turque toute entière », a-t-il déclaré lors d’un forum économique organisé à l’occasion de sa visite officielle à Madrid.
« Au nom de ma nation, je salue l’attitude » du Premier ministre espagnol, a-t-il ajouté.
Erdogan, qui a multiplié les déclarations de soutien au groupe terroriste palestinien du Hamas depuis le début de la guerre à Gaza, a par ailleurs accusé une nouvelle fois Israël de commettre un « génocide » dans l’enclave « qui blesse tous les gens ayant une conscience ».
« Nous faisons face à l’arrogance [d’Israël] qui répond aux demandes de cessez-le-feu par un carnage », a-t-il poursuivi.
L’Espagne s’est imposée ces derniers mois comme la voix la plus critique au sein de l’UE à l’égard du gouvernement de Benjamin Netanyahu. Elle a reconnu le 28 mai dernier l’État de Palestine, de façon simultanée avec l’Irlande et la Norvège, s’attirant les foudres d’Israël.
« La Turquie est pour l’Espagne un partenaire clé sur le plan économique et un acteur primordial dans un contexte géostratégique […] complexe », a déclaré pour sa part Pedro Sánchez, en assurant que l’Espagne était « la meilleure alliée de la Turquie en Europe ».
Erdogan a appelé les membres du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU), en particulier les États-Unis, à faire pression sur Israël pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza, après le soutien apporté par le Conseil à une résolution américaine en début de semaine.
Erdogan a déclaré qu’Ankara accueillerait favorablement toute proposition de cessez-le-feu qui mettrait fin à la guerre de Gaza, ajoutant que la position de Washington sur les opérations d’Israël dans cette région « le bouleverse sérieusement » la Turquie.
La guerre a éclaté lorsque quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tuant près de 1 200 personnes, principalement des civils, tout en prenant 251 otages de tous âges, en commettant de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Plus de 37 00 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.