À Ramallah, les 39 détenus palestiniens du 2e groupe aussi accueillis en « héros »
Dans le groupe de 39 détenus, Israa Jaabis, condamnée pour avoir tenté de commettre un attentat suicide près de Jérusalem en 2015 ; la police a cherché à disperser la foule à Jérusalem-Est
Israël a libéré 39 prisonniers palestiniens, incarcérés en Israël pour atteinte à la sécurité du pays, aux premières heures de la matinée de dimanche – une remise en liberté déterminée dans le cadre de l’accord de trêve conclu avec le groupe terroriste du Hamas et en échange du deuxième groupe d’otages israéliens qui étaient retenus en captivité au sein de l’enclave côtière depuis 50 jours.
Ces femmes et ces mineurs qui ont été libérés, côté palestinien, vivent tous en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. C’est le deuxième groupe de prisonniers à quitter les cellules israéliennes pour la deuxième journée consécutive – 39 avaient déjà été relâchés vendredi. Tous avaient été mis en examen ou reconnus coupable de faits de terrorisme, notamment de tentative de meurtre. Toutefois, aucun n’avait été formellement condamné pour homicide.
Ce sont 50 captifs israéliens au total – des enfants, leurs mères et d’autres femmes – qui devraient être libérés pendant une pause de quatre jours dans les combats, dans la bande de Gaza, en échange de la remise en liberté de 150 prisonniers sécuritaires palestiniens.
Des vidéos de Cisjordanie et de Jérusalem-Est ont montré une foule accueillant et acclamant l’arrivée triomphale des ex-détenus – même si le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, avait ordonné à la police d’empêcher les célébrations. Certaines images montrent des policiers à cheval tentant de disperser les soutiens venus saluer les nouveaux arrivants.
Parmi les détenus libérés et mineurs, tous reconnus coupables ou inculpés pour des infractions liées au terrorisme, figure Israa Jaabis, 38 ans, qui avait été reconnue coupable d’avoir fait exploser une bonbonne de gaz dans sa voiture à un poste de contrôle de Cisjordanie en 2015, blessant gravement un policier. Elle avait été condamnée à 11 ans de prison.
Jaabis avait 31 ans, en 2015, lorsqu’elle avait commis l’attentat au moment où elle était interpellée par la police aux abords de l’implantation de Maale Adumim, près de Jérusalem. Elle se rendait alors en Israël où elle avait l’intention de commettre une attaque-suicide, avaient fait savoir les autorités de l’État juif.
Lors de cet attentat, l’officier de police Moshe Chen avait été grièvement brûlé au visage et au torse et Jaabis, elle aussi, avait été gravement blessée.
L’année dernière, Jaabis avait demandé au service israélien des prisons de pouvoir faire une rhinoplastie pour réparer les blessures essuyées par son son visage, une requête qui avait été rejetée.
Les forces israéliennes ont dispersé un attroupement qui s’était formé devant sa maison, à Jérusalem-Est.
فيديو| تغطية صحفية: قــوات الاحــتــلال تعتدي على الصحفيين وتخرجهم بالقــوة من بيت الأسيرة إسراء جعابيص بالقــدس المـحـتـلـة. pic.twitter.com/rHoNg0LBim
— شبكة قدس الإخبارية (@qudsn) November 25, 2023
Parmi les autres Palestiniens relâchés, Nurhan Awad, qui avait 17 ans en 2016 quand elle avait été condamnée à 13 ans et six mois d’emprisonnement pour avoir tenté d’attaquer des passants à l’arme blanche, notamment un soldat israélien, avec une paire de ciseaux. Elle se trouvait avec son cousin qui avait été abattu pendant l’attentat.
En Cisjordanie, ce sont des centaines de personnes qui ont laissé exploser leur joie, pour la deuxième nuit consécutive, lorsqu’un bus de détenus palestiniens est arrivé aux premières heures de la matinée de dimanche, malgré les efforts livrés par les services de sécurité israéliens pour faire en sorte que leur retour ne donne pas lieu à des célébrations.
Les adolescents relâchés ont été aperçus au-dessus de la foule, transportés sur les épaules de leurs soutiens à Al-Bireh.
تغطية صحفية: هتافات للمقــاومــة خلال انتظار وصول الأســرى الفتية في مدينة البيرة. pic.twitter.com/3FlDJiPZ0J
— شبكة قدس الإخبارية (@qudsn) November 25, 2023
Ils ont arpenté ainsi toute la place, brandissant des drapeaux palestiniens, les bannières verte du Hamas et jaune du parti du Fatah du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. « Que Dieu leur donne de la force. Que Dieu puisse être aux côtés des Brigades Qassam », a commenté l’un des adolescents, faisant référence à l’aile militaire du Hamas.
تغطية صحفية: الأسيرة المحررة نورهان عواد رفضت الذهاب لمنزلها وفضلت الذهاب لقراءة الفاتحة عن روح هديل عواد، التي ارتقت في نفس يوم اعـتـقـال نورهان. pic.twitter.com/cn5wkIb5hi
— شبكة قدس الإخبارية (@qudsn) November 25, 2023
L’accord est le premier à avoir été conclu depuis le 7 octobre – quand le Hamas s’était infiltré dans le sud d’Israël, massacrant au moins 1200 personnes et saisissant environ 240 otages.
L’accord prévoit que la trêve pourra être prolongée de vingt-quatre heures supplémentaires contre la libération d’un groupe de dix otages par jour, en plus de la cinquantaine de captifs que le Hamas s’est d’ores et déjà engagé à remettre en liberté. Trois prisonniers palestiniens doivent être relâchés en échange de chaque otage israélien.
Sur les 300 détenus palestiniens qui pourraient être libérés, 74 sont originaires de Jérusalem tandis que la majorité vivent dans les secteurs placés sous l’autorité des Palestiniens en Cisjordanie. Un petit nombre des prisonniers seraient de Gaza – ils seraient entrés en Israël au cours des dernières années.
La plupart d’entre eux sont affiliés au Hamas, au Fatah ou au Jihad islamique palestinien. D’autres n’ont pas de relation connue avec les groupes terroristes.