Abbas critiqué pour sa visite à la Coupe du monde sur fond de tensions avec Gaza
Des commentateurs palestiniens ont repris les mêmes critiques proférées à l'encontre de Netanyahu pour une visite similaire

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas est critiqué pour sa décision de se rendre à la finale de dimanche à Moscou dans un contexte d’agitations continues à Gaza, où Israël et des groupes terroristes palestiniens ont échangé des tirs, ce qui a résulté en des victimes des deux côtés de la frontière.
Le chef du football palestinien Jibril Rjoub avait annoncé le mois dernier qu’Abbas se rendrait en Russie pour le match et qu’il rencontrerait le président Vladimir Poutine pour débattre « des relations bilatérales et des derniers développements politiques ».
Au cours de leur rencontre de samedi, Poutine a déclaré être content d’avoir pu discuter des problèmes qu’affrontent actuellement les Palestiniens.
« Je suis heureux d’avoir l’opportunité de vous raconter les contacts que nous avons eus avec vos voisins et les leaders de pays variés », a dit Poutine, des propos rapportés par les agences russes.
« Je sais que la situation dans la région est difficile et nous vous sommes reconnaissants d’avoir utilisé la Coupe du monde comme raison de venir à Moscou », a ajouté le président russe.
Mais reprenant les critiques formulées à l’encontre du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour une visite similaire à Moscou, effectuée la semaine dernière, certains commentateurs palestiniens ont pris à parti Abbas pour son déplacement à Moscou au cours duquel il assistera à la finale de la Coupe du monde entre la France et la Croatie.
« A un moment où des agressions israéliennes d’ampleur contre Gaza sont lancées et où les enfants de la bande sont tués… le président Abbas va faire la fête et se détendre en Russie en assistant à la finale de la Coupe du monde », a ainsi écrit dans un tweet Ibrahim Madhoun, chroniqueur au journal al-Resalah, lié au Hamas.
« Nous voyons là un président isolé de son peuple et de sa cause ».
Répondant aux critiques, un membre du comité central du Fatah, Abbas Zaki, a défendu la décision d’Abbas et affirmé qu’il était impossible au leader palestinien de rejeter une invitation de son homologue russe.
« Le président ne peut pas refuser une invitation lancée par le président russe », a dit Zaki au Times of Israel. « Il va au match parce que Poutine l’a invité et que nous devons rester très proches du président russe ».
Lors de leur rencontre, Abbas aurait parlé à Poutine de ses inquiétudes suscitées par la décision de Trump de relocaliser l’ambassade américaine à Jérusalem.
« Nous résistons aux tentatives des Américains d’imposer leurs décision sur les problèmes les plus sensibles de la Palestine », aurait-il dit, des propos traduits par les agences de presse russes.
Selon un compte-rendu de la réunion publié par l’agence de presse officielle de l’AP, Wafa, Abbas et Poutine se seraient entretenus de « questions d’intérêt commun à la Russie et à la Palestine » ainsi que « des derniers développements en Palestine ». La question de savoir si Abbas a évoqué des problèmes relatifs à Gaza reste indéterminée, le compte-rendu n’ayant pas mentionné l’enclave côtière.
Abbas impose des sanctions au Hamas pour tenter de forcer le groupe terroriste à abandonner le contrôle de l’enclave côtière, dont il s’est saisi lors d’un coup d’état violent contre le Fatah d’Abbas en 2007.