Agression d’un collégien juif dans l’Eure : deux mineurs seront jugés en octobre
Le procureur a estimé que "la coloration antisémite de l'acte" n'était "pas aussi évidente" qu'au départ
Deux mineurs ont été placés en garde à vue mercredi et seront jugés devant le tribunal pour enfants en octobre, après l’agression d’un collégien qui dit avoir été victime d’injures antisémites mardi à Nonancourt (Eure), a-t-on appris vendredi 31 mai auprès du parquet.
« En garde à vue, l’un des deux a reconnu des violences mais a nié avoir tenu des propos antisémites. Le deuxième a contesté les propos antisémites et a reconnu a minima avoir participé aux violences », a précisé à l’AFP le procureur de la République de Evreux, Rémi Coutin.
Mardi, « un collégien de 15 ans avait été agressé physiquement et insulté par deux individus, aux cris de ‘sale juif' », avait indiqué la préfecture dans un communiqué où elle condamnait ces faits, ainsi que la dégradation de quatre tombes juives le lendemain à Evreux.
Un troisième mineur, qui avait filmé la scène avec un téléphone, a été interpellé jeudi. Après une garde à vue de quelques heures, il a reçu une convocation devant un délégué du procureur pour une mesure de réparation pénale, selon le magistrat.
« Ce troisième mineur a confirmé l’altercation entre la victime et les deux autres mais sans entendre d’injures à caractère antisémite. Sur la vidéo, on n’entend pas non plus d’injure à caractère antisémite », a ajouté M. Coutin.
Au cours d’une confrontation, la victime a maintenu qu’au moins l’un des deux auteurs avait tenu ces propos, a rapporté le procureur, estimant que « la coloration antisémite de l’acte » n’était « pas aussi évidente » qu’au départ.
« Les deux auteurs ont expliqué que cette altercation faisait suite à une première altercation au sein du collège où la victime aurait lui-même fait chuter l’un des auteurs », a-t-il poursuivi.
La victime, de confession juive et qui s’était vue délivrer une incapacité de travail de quatre jours, a expliqué avoir essuyé « à plusieurs reprises » au cours de l’année scolaire des propos liés à sa religion.
Les deux auteurs présumés ont été présentés jeudi à un juge des enfants. Le parquet a retenu à leur encontre une infraction de « violences aggravées de trois circonstances : la réunion, le fait que ça se soit produit aux abords d’un établissement scolaire et puis en raison de l’appartenance vraie ou supposée de la victime à une race ou une religion ».
En attendant leur audience devant un tribunal pour enfants en octobre, l’un des adolescents fait l’objet d’une mesure éducative judiciaire provisoire.
L’antisémitisme a connu une forte hausse en France et dans les sociétés occidentales depuis les attaques du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.