Air France prolonge l’arrêt de ses services jusqu’au 26 mai au moins
Les transporteurs étrangers hésitent à reprendre leurs vols en raison de l'instabilité sécuritaire ; Wizz Air et Delta ont fait leur retour en Israël la semaine dernière

La compagnie aérienne Air France a annoncé que ses services – qui devaient initialement reprendre le 24 mai – seraient finalement interrompus jusqu’au 26 mai. Une date qui est toutefois susceptible d’être encore reportée.
La plupart des compagnies aériennes étrangères avaient suspendu leurs vols en direction d’Israël suite à une frappe en provenance du Yémen survenue le 4 mai – les systèmes de défense antiaérienne avaient échoué à intercepter un missile balistique houthi qui s’était écrasé aux abords d’une route, à seulement quelques centaines de mètres du Terminal 3. Certains transporteurs ont depuis repris leurs liaisons tandis que d’autres n’ont pas encore fait leur retour, inquiets pour pour la sécurité des passagers et pour celle des équipages dans un contexte d’instabilité dans la région.
La compagnie aérienne low-cost hongroise Wizz Air a relancé ses services vers Tel Aviv, la semaine dernière, et les avions de deux transporteurs fait leur réapparition, cette semaine, à l’aéroport Ben Gurion : la compagnie aérienne américaine Delta et la compagnie grecque Aegean Airlines.
Les dessertes vers et en provenance d’Israël de plusieurs transporteurs sont actuellement en pause pour plusieurs jours – voire plusieurs semaines. Des pauses qui pourraient encore être prolongées, ces firmes ayant repoussé la date de leur retour à plusieurs reprises après évaluation de la situation sur le terrain.
Les vols d’Air France et de la compagnie polonaise LOT sont actuellement suspendus jusqu’au 26 mai. Les services de la compagnie espagnole Iberia sont interrompus jusqu’au 31 mai et ceux d’airBaltic jusqu’au 2 juin. Les liaisons des compagnies italiennes ITA, Lufthansa, Austrian Airlines, Swiss, Brussels Airlines et Eurowings sont en pause jusqu’au 8 juin ; celles de Ryanair jusqu’au 11 juin ; celles de la compagnie américaine United Airlines jusqu’au 12 juin et celles d’Air India jusqu’au 19 juin.
Dans le contexte de ces suspensions, les compagnies aériennes étrangères ont exhorté le ministère israélien des Transports à déclarer une situation de sécurité spéciale et à limiter temporairement les droits d’indemnisation des passagers afin de faciliter la reprise des vols vers le pays.
Dans le courrier qui a été envoyé lundi, les transporteurs étrangers ont demandé à la ministre des Transports, Miri Regev, de prendre une décision temporaire visant à limiter les droits à indemnisation de leurs clients en cas d’annulation de vol liée à la situation sécuritaire.
« Compte tenu de l’état d’urgence actuel et des conséquences désastreuses des incidents de sécurité sur l’industrie de l’aviation et du tourisme… il semble que les conditions soient réunies pour émettre une ordonnance dont l’objectif sera d’instaurer des mécanismes applicables aux situations d’urgence, ce qui permettra une certaine souplesse dans l’application de la réglementation [de l’indemnisation des passagers] et ce qui incitera les compagnies aériennes étrangères à… reprendre leur desserte d’Israël », a ainsi expliqué Shirly Kazir, du cabinet d’avocats Fischer & Co., dans la lettre dont a pu prendre connaissance le Times of Israel.
Les firmes ont expliqué qu’une telle initiative réduirait les coûts et les risques financiers liés aux perturbations et aux annulations si elles devaient à nouveau interrompre leurs opérations en raison de la situation sécuritaire instable.

En vertu du droit de l’aviation civile, en cas d’annulation d’un vol moins de 14 jours avant le départ, les compagnies aériennes étrangères sont tenues de proposer un vol de remplacement à leurs passagers. Mais compte-tenu de la rareté des vols, ces vols alternatifs coûtent beaucoup plus cher – déraisonnablement plus cher – que le prix payé par les passagers, peut-on lire dans cette lettre.
Ce qui « encourage les compagnies aériennes contraintes d’annuler leurs vols pour des raisons de sécurité à suspendre leur desserte sur de longues périodes, au lieu de ne les arrêter que sporadiquement », a écrit Kazir.
Dans cette lettre, les compagnies aériennes étrangères ont demandé que le délai de notification préalable aux passagers en cas de modification ou d’annulation de vol soit réduit de 14 à trois jours.
Parmi les autres changements demandés par les compagnies aériennes, la limitation de l’obligation de fournir un hébergement à l’hôtel pouvant aller jusqu’à deux nuits aux passagers en cas d’annulation de vol, et une exemption du paiement d’une compensation financière au-delà du remboursement des billets pour les vols prévus à partir du 5 mai jusqu’à la fin de la situation d’urgence.
Ces 19 derniers mois, la plupart des compagnies aériennes étrangères ont, à plusieurs reprises, annulé puis repris leur desserte d’Israël. De nombreuses compagnies aériennes étrangères ont déploré la multiplication des recours – collectifs ou non – de passagers qui réclament une indemnisation, comme le stipule le droit de l’aviation.
Au-delà des modifications temporaires apportées à la réglementation, le collectif de compagnies aériennes étrangères a demandé au gouvernement israélien de leur fournir une assistance liée à l’assurance de leurs opérations en Israël, sur le modèle de l’aide accordée aux compagnies aériennes israéliennes.
Israël craint que les perturbations répétées et les risques financiers qu’elles entraînent ne poussent certains transporteurs aériens à annuler complètement leurs liaisons avec le pays.
Sharon Wrobel a contribué à cet article.