Amidror : Israël doit se préparer à une guerre avec l’Iran sans l’aide de Washington
Pour l'ex-conseiller à la Sécurité nationale, les tensions récentes, la situation au Moyen Orient et les priorités changeantes des États-Unis pourraient "détériorer" la situation sécuritaire
L’ancien conseiller à la Sécurité nationale Yaakov Amidror a déclaré jeudi qu’une guerre avec l’Iran était de plus en plus probable et qu’Israël devait se préparer à attaquer sans l’aide des États-Unis.
« Nous devons nous préparer à la guerre. Il est possible que nous arrivions à un point où nous devrons attaquer l’Iran même sans l’aide des États-Unis », a déclaré Amidror, un ancien général qui a servi comme chef du Conseil de sécurité de la nation sous le Premier ministre Benjamin Netanyahu de 2011 à 2013, lors d’une interview avec la station de radio 103 FM.
Amidror parlait d’une flambée de violence pendant Pessah, lors de laquelle des salves de roquettes ont été tirées sur Israël depuis Gaza, le Liban et la Syrie par des groupes considérés en grande partie comme des mandataires de l’Iran.
« L’Iran est plus sûr de lui. Il a réussi à signer un certain nombre d’accords avec les États arabes. Le monde commence à changer », a-t-il déclaré, faisant référence aux récents accords conclus par les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite en vue de rétablir les liens diplomatiques avec Téhéran.
« Avec tout cela, les risques de détérioration [de la sécurité] sont décuplés », a ajouté Amidror.
Il a également remis en question l’engagement des États-Unis en faveur de la sécurité d’Israël.
« L’Amérique n’est plus la même en termes de présence, et les Iraniens le voient bien. Les États-Unis ont des problèmes bien plus importants que le Moyen Orient. Le monde regarde Israël différemment », a-t-il déclaré.
Les déclarations d’Amidror interviennent en dépit des déclarations répétées des États-Unis sur leur engagement en faveur de la sécurité d’Israël et de leur récente démonstration de force la semaine dernière, lorsqu’ils ont rompu le protocole et annoncé qu’ils avaient envoyé un sous-marin nucléaire lanceur de missiles guidés au Moyen Orient pour « contribuer à assurer la sécurité et la stabilité maritimes régionales » dans un contexte de tensions croissantes avec l’Iran.
Fait rare, le Pentagone a publié une photo de l’USS Florida, un sous-marin de classe Ohio, alors qu’il traversait le canal de Suez pour se rendre dans le golfe Persique. Habituellement, les États-Unis ne divulguent pas l’emplacement de leurs sous-marins lorsqu’ils sont en mer.
Par ailleurs, le site d’information Walla a rapporté que les services de Renseignement militaire ont récemment déclaré aux dirigeants politiques que la perspective d’une guerre est actuellement plus probable que le retour au calme. Les évaluations des services de Renseignement citées dans l’article indiquent que les tensions devraient perdurer jusqu’à la fin du ramadan, ce mois-ci, et qu’Israël devrait s’abstenir pour l’instant de riposter aux récentes attaques du groupe terroriste palestinien du Hamas, du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah et des mandataires iraniens en Syrie.
Dans le cadre d’une escalade de la violence sur plusieurs fronts, 36 roquettes ont été lancées sur Israël depuis le Liban le 6 avril. Deux personnes ont été légèrement blessées par des éclats d’obus.
Les tensions sont montées en flèche dans toute la région ces derniers jours, avec une salve de roquettes en provenance de Syrie samedi soir, des tirs de roquettes en provenance de la Bande de Gaza et du Liban et des frappes israéliennes au cours de la semaine écoulée, des affrontements à la mosquée Al-Aqsa sur le mont du Temple à Jérusalem, des attaques terroristes en Israël et en Cisjordanie et un drone présumé iranien lancé depuis la Syrie la semaine dernière.
Israël a accusé le groupe terroriste palestinien du Hamas d’être à l’origine des tirs de roquettes, ainsi que des salves de roquettes tirées depuis la Bande de Gaza. L’armée de l’Air israélienne a effectué des frappes à Gaza et au Liban la semaine dernière en guise de représailles.