Antisémitisme : Aurore Bergé somme la gauche de rompre avec LFI
La ministre accuse La France Insoumise de complaisance envers l’antisémitisme, notamment après les agressions visant le député socialiste Jérôme Guedj

Elle a fait de la France Insoumise sa cible favorite. Invitée du « Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat », Aurore Bergé, ministre en charge de la lutte contre les discriminations, a exhorté la gauche française à rompre avec LFI. Il faut exclure « toute possibilité d’accord (électoral) », de la même façon que la droite a établi un cordon sanitaire autour du Rassemblement national.
Selon la ministre, les ambiguïtés de Mélenchon et de ses troupes à l’égard des terroristes du Hamas ou sur la question de l’antisémitisme en France sont inacceptables. Elle prend pour preuve les deux incidents dont a été victime le député socialiste Jérôme Guedj. L’élu de l’Essonne a en effet été pris à partie par des militants d’extrême gauche, alors qu’il participait à une manifestation antiraciste après le meurtre d’Aboubakar Cissé, puis une seconde fois lors de la marche du 1er mai. Il lui était notamment reproché d’être un « sioniste ». Un climat « puant l’antisémitisme », s’est insurgé le socialiste, affligé d’être ramené à sa « judéité ».
L’occasion pour Aurore Bergé d’accuser la rhétorique antisioniste de l’extrême gauche d’être responsable de la flambée antisémite qui frappe la France depuis le 7 octobre 2023. En 2024, 1 570 actes antisémites ont été recensés en France, soit plus de la moitié des actes racistes, alors que la communauté juive représente moins de 1 % de la population française.
La ministre a aussi reproché à la patronne des écologistes, Marine Tondelier, sa sortie sur RTL, où elle ne souhaite pas répondre à la question d’un journaliste lui demandant s’il existe un antisémitisme d’extrême gauche. Elle préfère accuser Jérôme Guedj d’avoir rameuté une vingtaine de journalistes et d’avoir provoqué l’altercation par sa venue au cortège socialiste du 1er mai. Une déclaration qui a provoqué le tollé de la classe politique, obligeant la cheffe des Verts à s’excuser.
« C’est la même réponse que lorsqu’une femme est agressée : on lui dit qu’elle l’a finalement bien cherché. C’est la même chose : “Il est responsable d’antisémitisme par sa seule présence” », tacle la ministre.

Ce n’est pas la première fois qu’Aurore Bergé attaque de façon aussi frontale la gauche radicale française. Déjà devant l’Assemblée nationale, elle avait déclaré que « l’antisémitisme, c’est trois lettres : LFI ». Au micro de BFM, c’est le patron du mouvement qu’elle vise : « Mélenchon est le Jean-Marie Le Pen d’aujourd’hui », qui offre aux Français un « permis » d’être antisémites.