Antisémitisme : le club d’arts martiaux du Maccabi Paris a de plus en plus d’adhérents
De nombreux parents inscrivent leurs enfants aux cours de krav maga pour leur permettre de se défendre en cas d'agression, alors que le nombre d'actes antisémites explose en France
Le Maccabi Paris, un club d’arts martiaux de la capitale française, attire de plus en plus de jeunes dans le contexte actuel d’explosion du nombre d’actes antisémites, rapporte le journal Le Point.
Fier de ses plus de 1 200 adhérents, son directeur Franck Attia précise que les jeunes qui rejoignent le club sont issus de « tous les horizons ».
Si le club propose toutes sortes d’arts martiaux, les deux disciplines à la mode restent le krav maga, qui englobe des techniques de self-defense inspirées de celles utilisées par l’armée israélienne, et le MMA, connu surtout pour le caractère spectaculaire de ses combats.
Situé dans le 10e arrondissement de la capitale, le Maccabi Paris accueille une importante communauté juive. Franck Attia explique que de nombreux parents ont peur pour leurs enfants et les inscrivent pour qu’ils apprennent à se défendre en cas de besoin.
C’est le cas de David, un père venu accompagné son fils à son cours de krav maga, qui a indiqué au Point : « J’ai inscrit mon fils à la rentrée pour qu’il fasse du sport et qu’il apprenne à avoir confiance en lui en cas d’agression ; nous sommes juifs religieux et notre vie a changé depuis un an ; nous avons compris qu’on ne veut plus de nous en France ». David a d’ailleurs prévu de faire son alyah avec sa famille à l’été prochain. Il explique, la mort dans l’âme, que « nous ne pouvons plus supporter de devoir nous cacher pour être juifs dans ce pays où il est devenu impossible de cohabiter avec les personnes issues de l’immigration, qui nous détestent ».
Judith, dont le fils est lui aussi inscrit au Maccabi Paris, a elle aussi répondu au Point. « Je constate en vous parlant tout ce que j’ai modifié dans mon existence sans même m’en rendre compte. Les vacances en Tunisie, c’est fini, le métro pour les enfants, terminé, j’ai modifié mon nom sur Uber et j’interdis aux enfants de parler de leur famille en Israël en dehors de la maison. Sympa, non ? », note-t-elle, précisant néanmoins qu’elle ne se voit pas vivre ailleurs qu’à Paris.
La haine des Juifs, Franck Attia lui aussi la connaît bien. Son meilleur ami était Ilan Halimi, jeune homme de 23 ans victime d’un assassinat antisémite en 2006.