Antony Blinken demande à la cheffe du CICR d’obtenir un accès aux otages à Gaza
Des représentants de la Croix Rouge auraient réprimandé la famille d'une Israélienne enlevée par des terroristes et leur ont dit de « penser à la partie palestinienne »

Le Secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) que l’organisation humanitaire devait être autorisée à se rendre auprès des otages dans la bande de Gaza, a déclaré samedi le Département d’État américain.
Selon le communiqué, Antony Blinken « a souligné l’importance de la réponse humanitaire du CICR au conflit à Gaza » entre Israël et le Hamas, lors d’une conversation jeudi avec la présidente du CICR, Mirjana Spoljaric Egger.
Le communiqué indique que Blinken et Spoljaric « ont évoqué les moyens de renforcer la protection des civils et accroitre l’aide humanitaire dont bénéficie Gaza », et que le diplomate américain a remercié la Croix-Rouge « pour l’aide vitale et la protection apportée aux civils ».
Antony Blinken a également réitéré sa demande de libération immédiate de tous les otages enlevés par le Hamas ou d’autres groupes terroristes palestiniens lors de l’attaque meurtrière du 7 octobre dernier et souligné la nécessité pour le CICR d’avoir accès aux otages, a indiqué le Département d’État américain.
La Croix-Rouge n’a pas communiqué sur la question.
Le CICR fait l’objet de vives critiques en Israël et à l’étranger pour son peu d’empressement à se conformer à son mandat, à savoir faire en sorte de voir les otages aux mains des terroristes de Gaza pour s’assurer qu’ils sont en sécurité, en bonne santé, leur apporter des médicaments ou encore faciliter la communication avec les familles.
Selon la chaîne publique Kan, les parents de l’otage Doron Steinbrecher ont été contactés cette semaine par des représentants du CICR dont ils espéraient qu’ils aideraient leur fille à se procurer les médicaments dont elle a besoin au quotidien.
Contre toute attente, les représentants du CICR les auraient plutôt réprimandés, leur parlant de la souffrance des Palestiniens.
« Pensez plutôt aux Palestiniens », auraient déclaré les représentants du CICR.
« C’est dur pour les Palestiniens, ils sont bombardés. »

L’information de Kan et l’appel de M. Blinken à Mme Spoljaric sont postérieurs à la visite de la cheffe du CICR à Gaza, en début de semaine dernière, qui a lancé un nouvel appel à la protection des civils dans la bande de Gaza dont elle a dit que les souffrances étaient « intolérables ».
« Il est inacceptable que les civils n’aient nulle part où aller à Gaza. Avec un siège militaire en place, l’action humanitaire requise est actuellement impossible », a écrit Spoljaric sur X.
La guerre d’Israël contre le Hamas a éclaté suite au massacre perpétré par 3 000 terroristes entrés par la force en Israël depuis la bande de Gaza, le 7 octobre dernier, qui a coûté la vie à 1 200 personnes sans oublier les 240 otages, presque tous civils.
Israël s’est donné pour mission d’éliminer le Hamas de la bande de Gaza, que le groupe terroriste dirige depuis 2007. L’armée israélienne a lancé une campagne aérienne et une opération terrestre qui a commencé dans le nord de Gaza pour s’étendre progressivement vers le sud, ces derniers jours.
Le ministère de la Santé dirigé par le Hamas a déclaré que 17 700 personnes au moins avaient été tuées depuis le 7 octobre, pour la plupart des civils. Ces chiffres, invérifiables de manière indépendante, ne font pas la distinction entre les membres du Hamas et d’autres organisations terroristes et les civils, et inclurait les civils tués par des roquettes palestiniennes qui sont retombées à Gaza.

Lors de son passage à Gaza, Spoljaric a rappelé à ce que « tous ceux qui sont privés de liberté doivent être traités humainement ».
« Les otages doivent être libérés et le CICR, être autorisé à leur rendre visite en toute sécurité », a-t-elle ajouté.
La trêve de sept jours entre Israël et le Hamas, qui a pris fin en début de mois, a permis la libération de 105 otages, pour la plupart des femmes et des enfants, ce qui laisse encore 138 personnes en captivité à Gaza. Israël avait bien dit que l’une des conditions de l’accord de cessez-le-feu était que la Croix-Rouge puisse rendre visite à tous les otages, ce que l’organisation n’a toujours pas fait.
En novembre, Spoljaric a rencontré le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, au Qatar pour s’entretenir avec lui. Ses services avaient alors fait savoir que « le CICR n’avait cessé de demander la libération immédiate des otages.