Après de vives critiques, El Al bloque ses prix vers 4 destinations jusqu’à fin 2024
Le ministre de l'Économie Nir Barkat a conclu un accord avec le transporteur national, accusé de pratiquer des hausses de prix inadmissibles et injustifiées en pleine guerre
Alors que de nombreuses compagnies aériennes annulent des vols vers Israël en raison de la situation sécuritaire, et que le transporteur israélien El Al a été accusé de pratiquer des hausses de prix inadmissibles et injustifiées en pleine guerre, le ministre de l’Économie Nir Barkat a conclu ce mercredi un accord avec le transporteur national pour bloquer les prix des billets vers quatre destinations jusqu’à la fin de l’année.
Ces quatre destinations, qui serviront de plaques tournantes pour les vols à destination et en provenance d’Israël, sont Larnaca, Athènes, Vienne et Dubaï. Les vols vers ces aéroports seront renforcés et les touristes disposeront d’un grand nombre de vols de correspondance à partir de ces aéroports.
La firme El Al – l’une des seules compagnies aériennes commerciales qui dispose, à bord de ses avions, d’une technologie de défense antimissile – s’est imposée comme étant l’option la plus fiable.
Le prix fixe d’un billet aller-retour pour Larnaca sera de 750 shekels ; pour Athènes, de 1 115 shekels ; pour Vienne, de 1 300 shekels ; et pour Dubaï, de 1 300 shekels.
Ces prix concernent les billets LITE en classe économique. El Al a estimé qu’environ 80 000 sièges de ce type seront disponibles jusqu’à la fin de l’année 2024, selon un communiqué.
En échange du blocage des prix des billets, El Al ne se verra pas imposer une taxe sur les bénéfices exceptionnels qu’elle aurait réalisés au cours de l’année écoulée en raison de la guerre, a rapporté le site d’information Walla, sans citer de source.
Le bureau de Barkat a refusé de commenter l’information.
Le transport aérien a été maintes fois ébranlé par la guerre à Gaza et l’escalade des tensions régionales. À la suite du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, la plupart des compagnies aériennes étrangères ont interrompu leurs vols. Le service a repris progressivement au cours des mois suivants, mais a été de nouveau interrompu lorsque l’Iran a lancé une attaque directe de drones et de missiles sur le pays en avril.
Certains transporteurs avaient alors repris leurs liaisons, mais beaucoup ont à nouveau fermé leurs lignes ces dernières semaines, craignant une nouvelle attaque iranienne.
Le 12 août, le premier groupe de transport aérien européen Lufthansa a annoncé qu’il prolongeait jusqu’au 21 août inclus sa décision d’éviter les espaces aériens iranien et irakien face aux risques d’embrasement au Moyen-Orient.
Le groupe (Lufthansa, Eurowings, Austrian, Swiss…) a invoqué à nouveau « son analyse actuelle de la sécurité » au Moyen-Orient.
Plusieurs autres compagnies aériennes ont aussi récemment modifié leurs dessertes dans la région.
Air France et Transavia continuent d’opérer entre la France et Tel Aviv.
De manière générale, les compagnies aériennes ont suspendu à plusieurs reprises leurs vols en direction du Moyen-Orient depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël.
Les suspensions se sont accentuées depuis l’assassinat le 31 juillet du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran, imputée à Israël, et la mort le 30 juillet du chef de la branche armée du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Fouad Shukr, à Beyrouth, revendiquée par Israël.
Israël a insisté sur le fait que son espace aérien était sûr et qu’il le fermerait si le besoin s’en faisait sentir. Les compagnies aériennes israéliennes ont poursuivi leurs activités comme d’habitude.
Sur certains itinéraires, El Al est devenue la seule option pour les voyageurs israéliens. Même lorsqu’il en existe d’autres, elle est actuellement considérée par beaucoup comme l’option la plus stable et la plus fiable.