Après la mort de ses parents le 7 octobre, il veut œuvrer pour la paix
Maoz Inon, fils de Bilha et Yakovi Inon, est bien décidé à poursuivre l’heritage de ses parents : "construire" la paix
« J’ai dû faire des efforts, y compris pour me convaincre moi-même ». Après la mort de ses parents tués le 7 octobre par une roquette du groupe terroriste palestinien du Hamas, l’entrepreneur israélien Maoz Inon a décidé de « construire » la paix.
Depuis la mort de Bilha et Yakovi Inon, tués dans leur village de Netiv HaAssara, non loin de Gaza, leur fils Maoz, père de famille et entrepreneur dans le tourisme, a décidé d’œuvrer « pour un avenir meilleur » : « c’est l’héritage de mes parents », a-t-il dit à l’AFP.
Cet homme de 49 ans s’exprimait en marge d’une petite manifestation pour la paix organisée à Shefa-Amr, commune arabe du nord d’Israël.
Sa décision a été rapide, pas forcément facile : « Cela fait plus de 100 ans que ce cycle de peur et de sang continue. Je veux que mes parents soient tombés pour la paix, qu’ils ne soient pas des victimes de la guerre. Alors deux jours après qu’ils ont été tués, la famille a décidé de porter un message universel : le refus de la vengeance. Et depuis, je travaille très dur, y compris pour me convaincre moi-même. »
La paix, « c’est ce que je veux construire désormais », dit-il, gardant les principes de l’entrepreneur qu’il est : « rêve, valeurs, partenariats, plan stratégique, exécution ! », dit-il.
Dans sa vie d’avant, Maoz Inon a ouvert une maison d’hôtes dans la Vieille ville arabe de Nazareth, puis une chaîne d’hôtels. « J’ai eu pendant 20 ans des partenaires palestiniens, jordaniens, égyptiens […] Je sais qu’Israéliens et Palestiniens peuvent vivre ensemble car je l’ai vécu. »
Pour lui, « l’espoir naît de l’action. L’espoir n’est pas donné, il faut y travailler pour le créer », dit-il, multipliant manifestations, interviews, déplacements.
Les rassemblements anti-guerre sont encore peu nourris, et la guerre à Gaza déclenchée par Israël après l’attaque barbare du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien approche de son sixième mois, mais Maoz Inon se dit « confiant ».
Il croit en une mobilisation populaire croissante, appelle la communauté internationale à donner de l’écho aux voix pacifiques, et à « investir dans la paix » comme elle a su le faire hier en Irlande du Nord ou en Afrique du Sud.
En 1978, « l’Égypte était le premier ennemi d’Israël, bien plus puissant que le Hamas. Et il y a eu cet accord de paix, seulement quelques années après la guerre de 1973 », souligne-t-il.
« Une crise peut être une opportunité. Malheureusement, pour mes parents, pour ma famille, et pour ces deux peuples, c’est une immense tragédie. Mais l’opportunité n’a jamais été si grande. Ceci doit être la dernière guerre dans la région », insiste-t-il.
La guerre a éclaté le 7 octobre lorsque le Hamas a mené une attaque barbare contre Israël, qui a fait près de 1 200 morts, pour la plupart des civils, et 253 otages. Israël a répondu par une incursion militaire visant à anéantir le groupe terroriste palestinien, à renverser le régime de Gaza et à libérer les otages, dont 130 sont toujours en captivité, certains étant décédés.
Plus de 32 900 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Tsahal dit avoir éliminé 13 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus d’un millier de terroristes qui ont pris d’assaut Israël le 7 octobre.