Après la réconciliation, la Turquie scrute le gaz israélien
Le ministre de l’Energie d’Ankara annonce que le gaz pourrait couler d’ici trois ans

Israël et la Turquie se préparent à finaliser un accord qui permettrait bientôt au gaz israélien de s’écouler vers son ancien allié, à présent réconciliés, a annoncé le ministre turc de l’Energie quelques jours après la signature par les deux nations d’un accord de rapprochement mettant fin à des années de relations glaciales.
La finalisation de l’accord pourrait permettre à la Turquie de recevoir du gaz israélien « d’ici trois ans », selon Berat Albayrak, a annoncé vendredi la Dixième chaîne.
Albayrak est le gendre du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait annoncé que l’accord de réconciliation, négocié par les deux parties pendant des mois, renforcerait spectaculairement l’économie israélienne.

« Je pense que c’est une étape importante pour normaliser les relations d’un côté. Cela a aussi des implications immenses pour l’économie israélienne… et je veux bien dire des implications positives immenses », avait déclaré Netanyahu pendant une rencontre avec le secrétaire d’Etat américain John Kerry à Rome, quelques heures avant de présenter l’accord complet.
Le Premier ministre avait souligné que les réserves de gaz naturel d’Israël avaient été un élément crucial du pacte avec la Turquie. Il n’avait cependant pas donné plus de précisions.
Le ministre israélien de l’Energie, Yuval Steinitz, avait déclaré pendant la Conférence annuelle de Herzliya le mois dernier que de grandes quantités de gaz naturel qui n’avaient pas encore été découvertes existaient probablement dans les eaux territoriales israéliennes en mer Méditerranée, et qu’Israël réfléchissait à les vendre à la Turquie.

« Une autre découverte transformerait Israël en exportateur de gaz, et nous examinons la faisabilité d’installer un pipeline de gaz entre Israël et la Turquie à un coût raisonnable, avait déclaré Steinitz. Si les prédictions sont correctes, et que d’autres réservoirs sont découverts, Israël deviendra un exportateur de gaz important vers l’Europe occidentale. »
Les relations autrefois étroites entre Israël et la Turquie s’étaient significativement dégradées quand un commando israélien avait abordé en mai 2010 un navire, le Mavi Marmara sous pavillon turc, qui appartenait à une flottille de six bateaux tentant de briser le blocus israélien sur la bande de Gaza, dirigée par le Hamas.
Les soldats avaient été violemment attaqués par les activistes présents à bord, et neuf citoyens turcs, dont un qui possédait également la nationalité américaine, avaient été tués dans la mêlée. Un dixième homme était mort de ses blessures quelques années après. Nombre de soldats israéliens avaient été blessés dans le raid.
Dans le cadre de cet accord, Israël autorise la construction d’un hôpital dans la bande de Gaza, ainsi qu’une nouvelle centrale électrique et une usine de désalinisation pour l’eau potable.
La Turquie s’est également engagé à empêché le groupe terroriste Hamas de mener des activités contre Israël depuis son territoire.
L’AFP a contribué à cet article.