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Après les frappes en Syrie, c’est aux Russes de faire évoluer Assad – Le Drian

Selon le ministre français des Affaires étrangères, il incombe désormais à la Russie de faire pression sur son allié Bachar al-Assad pour trouver une sortie de crise politique

Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, le 30 janvier 2018. (Crédit : AFP / Ludovic MARIN)
Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, le 30 janvier 2018. (Crédit : AFP / Ludovic MARIN)

Après les frappes occidentales en Syrie, « il faut espérer maintenant que la Russie comprenne qu’après la riposte militaire (…), nous devons joindre nos efforts pour promouvoir un processus politique en Syrie qui permette une sortie de crise. La France est disponible pour y parvenir », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian dans un entretien au Journal du dimanche.

« Sauf qu’aujourd’hui, celui qui bloque ce processus, c’est Bachar al-Assad lui-même. A la Russie de faire pression sur lui », a-t-il ajouté.

Selon lui, la première étape indispensable est de « commencer par une trêve qui soit vraiment respectée cette fois, comme l’exigent les résolutions du Conseil de sécurité » de l’ONU, une institution sur la touche dans la crise syrienne et que Paris souhaite voir remise en selle après les frappes.

Etats-Unis, France et Royaume-Uni ont attaqué militairement la Syrie dans la nuit de vendredi à samedi, pour punir le régime de Damas qu’ils tiennent responsable d’attaques chimiques supposées contre des civils la semaine précédente.

La France estime que ces frappes doivent permettre de relancer un processus de négociation dans le cadre de l’ONU, alors que le régime est en passe de remporter la victoire militaire et que les diverses négociations diplomatiques sont paralysées.

Evoquant Idlib, un des prochains théâtres probables d’affrontements intenses entre l’armée syrienne et les rebelles, M. Le Drian a estimé que « le sort d’Idlib doit se régler dans le cadre d’un processus politique qui implique le désarmement des milices ».

Mais Paris s’active aussi dans d’autres formats, rappelle le ministre français.

« Dans notre stratégie, la relance du processus politique implique que tous les acteurs syriens et régionaux participent. Nous allons en parler avec nos partenaires du small group (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Arabie saoudite, Jordanie) mais il faut tout faire pour éviter que la présence militaire iranienne en Syrie ne débouche sur une explosion du conflit en dehors des frontières syriennes », a dit M. Le Drian, évoquant le rôle de l’autre grand allié de Damas, l’Iran, bête noire d’Israël et de l’Arabie saoudite.

Au niveau européen, « je demanderai lundi au conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE de se tenir aux côtés des Syriens en leur apportant l’aide dont ils besoin », a-t-il ajouté.

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