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Artistes et ministres rendent un dernier hommage à Yoram Taharlev

Les membres du gouvernement ont salué l'artiste, "une combinaison unique d'amour du pays et des autres, de romance, de douleur mais aussi d'humour"

L'hommage rendu au compositeur et poète Yoram Taharlev (encart) avant ses funérailles à Tel Aviv, le 7 janvier 2022. (Autorisation : Moshe Shai/FLASH90)
L'hommage rendu au compositeur et poète Yoram Taharlev (encart) avant ses funérailles à Tel Aviv, le 7 janvier 2022. (Autorisation : Moshe Shai/FLASH90)

De nombreuses personnes se sont rassemblées, vendredi matin, au théâtre national Habima de Tel Aviv pour rendre hommage au parolier et poète israélien Yoram Taharlev, qui s’est éteint jeudi à son domicile à l’âge de 83 ans.

Taharlev a écrit plus de mille chansons, dont une centaine pour les troupes musicales de l’armée – comme « Yeshnan Banot » (« Il y avait des filles ») et « Givat Hatahmoshet (« La colline des munitions »).

Les personnes présentes, notamment des artistes et plusieurs politiciens, se sont recueillies alors que certaines des chansons les plus notables de Taharlev étaient jouées en arrière-plan. Il devait être inhumé dans la journée.

Le ministre de la Défense Benny Gantz a indiqué qu’il y a seulement six mois, il avait assisté à un concert de l’artiste. « J’ai pris du plaisir à tous les instants… Je suis parti la voix un peu enrouée mais, c’est le plus important, très heureux et comblé. »

« Avec un mélange incroyable d’humour et de sérieux, vous avez écrit la bande-son des militaires – une musique qui nous a accompagnés, nous, les soldats, pendant des décennies ; une musique qui nous accompagne encore et qui continuera à nous accompagner à l’avenir », a ajouté Gantz.

La ministre des Transports Merav Michaeli a pour sa part estimé que l’œuvre de Taharlev « est une combinaison unique d’amour du pays et d’amour des autres, de romance, de douleur, toujours avec une touche d’humour. Cette voix humaniste est plus nécessaire en Israël aujourd’hui que cela n’a jamais été le cas et elle nous accompagnera toujours. »

Le ministre de la Défense Benny Gantz à côté du cercueil du parolier et poète Yoram Taharlev avant ses funérailles, à Tel Aviv, le 7 janvier 2021. (Crédit : Elad Malka/Ministère de la Défense)

« Taharlev a écrit tellement de mots et ils connectent un si grand nombre d’Israéliens à des moments d’amour ou de mort, de joie ou de chagrin, lors de voyages dans le pays, lors de rencontres, de moments de nostalgie, d’expériences de vie variées », a déclaré le ministre de la Culture et des Sports Chili Tropper.

« Peu nombreux sont ceux qui parviennent à incarner la musique de multiples générations, parents et enfants. Vous avez réussi à l’incarner. Vous n’êtes plus de ce monde mais votre esprit et vos mots restent à nos côtés. Reposez en paix », a ajouté Tropper.

Le Premier ministre Naftali Bennett, pour sa part, a indiqué jeudi en apprenant la mort de Taharlev que « ses chansons ont accompagné le pays pendant des années – dans la tristesse comme dans la joie, pendant la guerre et pendant la paix. Mais son œuvre restera à nos côtés pour toujours ».

Taharlev est né en 1938 dans le kibboutz Yagur, où ses parents vivaient dans une petite pièce sans salle de bain ni toilettes intérieures, sans eau courante et « sans la moindre forme d’intimité », avait écrit le compositeur et poète sur son site internet.

Ses parents, Haim Taharlev (qui s’appelait Tarlovsky de naissance) et Yaffa Yitzikovitz, étaient venus de Lituanie pour aider à construire un nouveau pays et ils s’étaient rencontrés à Yagur.

Taharlev est resté au kibboutz jusqu’à l’âge de 26 ans et y a travaillé – « un travail qui habituellement n’était pas réussi », avait-il dit avec humour. Il a été assigné à différentes tâches, qu’il s’agisse d’apiculture, de cueillette des fruits ou de jardinage.

Sa carrière de parolier a décollé quand il s’est installé à Tel Aviv. Ses chansons, enregistrées par de grands groupes ou de célèbres interprètes israéliens, étaient diffusées de manière incessante à la radio – et étaient alors le paroxysme de la pop-culture locale.

« Bien sûr, toutes les chansons que j’ai pu écrire ne sont pas devenues instantanément des tubes », avait écrit Taharlev sur son site. « Certaines sont restées dans un tiroir et n’ont jamais vu le jour avant la création de ce site. D’autres ont été enregistrées mais, pour une raison ou une autre, elles n’ont pas convenu au public. »

Taharlev avait fini par poster ces chansons jamais produites sur son site, pensant ainsi leur donner une seconde chance. Il avait invité les jeunes chanteurs et compositeurs à les découvrir « pour voir s’ils pouvaient trouver quelque chose à leur goût ».

Sa carrière de compositeur a commencé quand il avait environ 7 ans, avait-il écrit, quand ses parents lui avaient apporté un cahier pour écrire dedans, qu’il conserverait à la maison – même s’il dormait dans la « maison des enfants » avec les autres enfants du kibboutz, comme c’était habituel à cette époque – dans le dernier tiroir d’un buffet.

Le 29 juin 1946, un samedi – une journée connue sous le nom du Shabbat noir – Yagur s’est retrouvé encerclé par les troupes britanniques qui recherchaient des armes illégales et des membres de groupes paramilitaires.

Les adultes du kibboutz, et notamment les parents de Taharlev, ont été emprisonnés pendant quatre mois. Les soldats britanniques ont creusé les sols et inspecté les caves pour trouver des caches d’armes, et une a été découverte, dissimulée sous la maison des enfants. Ils ont jeté les effets personnels des habitants, notamment le petit cahier de Taharlev qui se trouvait dans la maison de ses parents.

« Pendant des jours, j’ai couru après tous les petits bouts de papier que je voyais s’envoler dans le vent, en espérant que je pourrais retrouver ne serait-ce qu’une seule page du cahier, mais je n’en ai jamais retrouvé une seule et jusqu’à présent, j’ai toujours été incapable de réécrire à nouveau mon tout premier poème », avait-il écrit.

Il s’était alors juré qu’il copierait tout ce qu’il écrirait et qu’il l’apprendrait par cœur « de façon à ce que personne ne puisse me l’enlever une nouvelle fois ».

Finalement, Taharlev aura rempli de nombreux cahiers – avec des centaines de chansons et de poèmes pendant des décennies de composition. Il a aussi écrit et publié des recueils de ses chansons, des volumes de poésie, des livres sur des thématiques juives et israéliennes et des livres pour enfants, soit plus de 70 ouvrages au total.

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