Attaques en mer Rouge: les revenus du canal de Suez ont « baissé de 40% à 50% » en 2024
Les attaques des Houthis ont poussé de nombreux armateurs à décider en 2024 de contourner dans la durée l'Afrique et à suspendre les passages par la Mer rouge et le Canal de Suez
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a annoncé lundi que les revenus du canal de Suez, l’une des principales rentrées en devises du pays, avaient « baissé de 40 à 50% » depuis le début de l’année après les attaques des rebelles yéménites houthis.
Depuis novembre, les Houthis affirment viser des navires liés à Israël ou à ses soutiens en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, où une guerre oppose Israël et le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas depuis le l’attaque meurtrière perpétrée par ce dernier le 7 octobre sur le sol israélien.
Les attaques des Houthis ont poussé de nombreux armateurs à décider en 2024 de contourner dans la durée l’Afrique et à suspendre les passages par la Mer rouge et le Canal de Suez, par où transitent habituellement 12 à 15 % du trafic mondial, selon l’UE.
« Vous voyez ce qui se passe à nos frontières (…) avec Gaza, vous voyez le canal de Suez qui rapportait à l’Egypte près de 10 milliards de dollars par an, (ces revenus) ont baissé de 40 à 50% et l’Egypte doit continuer à payer des entreprises et des partenaires », a déclaré M. Sissi lors d’une conférence aux côtés de compagnies pétrolières.
L’immense ouvrage inauguré en 1869 avait rapporté sur l’année fiscale 2022-2023 environ 8,6 milliards de dollars à l’Egypte, une manne dans un pays où importateurs et changeurs peinent désormais à trouver des dollars.
Dans le pays qui traverse la pire crise économique de son histoire, les revenus du canal sont aussi surveillés que les revenus du tourisme et les envois d’argent des travailleurs égyptiens à l’étranger.
Le volume commercial transitant par le Canal de Suez a diminué de 42 % ces deux derniers mois, selon l’ONU, inquiète des répercussions pour l’ensemble du commerce mondial.
Et le nombre hebdomadaire de transit de porte-conteneurs a baissé de 67 % sur un an. La baisse du transit des pétroliers est elle de 18 %, celle des cargos de vrac (grain, charbon…) de 6 % et les transports de gaz sont à l’arrêt.