Au moins 10 Iraniens auraient été tués dans des frappes ukrainiennes – responsable
Un responsable de Kiev a indiqué qu'ils seraient morts dans deux attaques distinctes alors que les liens entre Moscou et Téhéran semblent s'approfondir en matière d'armement
La semaine dernière, ce sont au moins dix Iraniens qui ont trouvé la mort dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, une campagne actuellement en cours, a confié un responsable de Kiev à la chaîne publique Kan, vendredi.
L’officiel a déclaré à la chaîne que ces morts avaient eu lieu dans deux frappes distinctes survenues dans des secteurs où se trouvent actuellement les Iraniens.
Il n’y a pas eu plus de détail sur les circonstances de ces deux attaques.
Mardi dernier, le New York Times avait fait savoir que l’Iran avait envoyé des formateurs militaires issus du Corps des gardiens de la révolution islamique pour aider les forces russes à utiliser des drones fabriqués en Iran dans le cadre de son offensive.
L’Ukraine et ses alliés occidentaux accusent la Russie d’utiliser des drones fabriqués au sein de la république islamique dans ses attaques contre l’Ukraine, ces dernières semaines, alors que Moscou et Téhéran semblent se rapprocher.
Des accusations niées par les Russes tandis que Téhéran a de son côté démenti avoir transmis des armes aux forces du Kremlin.
La Russie a bombardé l’Ukraine à l’aide de drones et autres armes en visant ses sites énergétiques et autres infrastructures. Kiev pense que la Russie a utilisé des dizaines de drones kamikazes iraniens dans des attaques contre des cibles civiles, et notamment à Kiev.
Ces drones appartiennent au modèle Shahed-136, et ils sont utilisés pour des attaques air-sol. Ces « drones kamikazes » transportent une petite ogive et ils s’écrasent dans leur cible, explosant à l’impact. Ils ont une portée d’environ 1 000 kilomètres.
Téhéran a envoyé des formateurs militaires du Corps des gardiens de la révolution islamique en Crimée, occupée par la Russie, pour aider les forces de Moscou à utiliser des drones iraniens contre l’Ukraine, selon le New York Times qui a cité des responsables américains actuels et passés proches des services de renseignement. Le Corps des gardiens de la révolution islamique est inscrit sur la liste noire des entités terroristes aux États-Unis.
Un grand nombre de ces drones iraniens se trouvent en Crimée depuis qu’ils ont été livrés à la Russie, a précisé le reportage.
La Russie avait initialement envoyé ses propres hommes en Iran pour les former à l’utilisation des drones mais les armes présentaient des problèmes à leur arrivée sur le territoire russe. La République islamique a alors envoyé ses formateurs en Crimée pour régler les dysfonctionnements, a noté le New York Times.
Les Iraniens ne sont pas sur la ligne de front et ils enseignent aux Russes la manière de déployer au mieux les drones. Il est difficile de dire pour le moment si ce sont les Iraniens qui sont aux commandes de ces derniers.
Les drones ont touché des infrastructures électriques et ils ont entraîné la mort de nombreux civils.
Reuters a par ailleurs fait savoir mardi que Téhéran avait accepté de vendre à Moscou deux modèles de missiles balistiques sol-sol à courte portée, le Fateh 100 et le Zolfaghar.
Cette aide apportée à la Russie par l’adversaire régional d’Israël a entraîné de nouveaux appels à l’aide de la part de l’Ukraine, qui demande depuis longtemps à l’État juif une assistance en matière de défense. Le ministre de la Défense Benny Gantz a indiqué de manière répétée, ces dernières jours, que Jérusalem ne transmettrait aucun système d’armement à l’Ukraine.
Néanmoins, le Premier ministre Yair Lapid a fait part « de son inquiétude profonde concernant les liens militaires entre l’Iran et la Russie » au cours d’un appel téléphonique, jeudi, avec le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kuleba. De plus, lors d’un entretien télévisé, Lapid a estimé que les liens entre la Russie et l’Iran en matière d’armement « mettent le monde entier en danger. »
Israël cherche à préserver ses liens – de plus en plus tendus – avec la Russie au cours de la guerre. C’est Moscou qui contrôle l’espace aérien syrien où l’État juif frappe des cibles liées à l’Iran, notamment le groupe terroriste du Hezbollah. Netanyahu a ajouté qu’il craignait que des armes israéliennes ne terminent entre les mains des Iraniens si elles devaient être envoyées à l’étranger.