Au moins 2 Palestiniens blessés par des résidents d’implantations en Cisjordanie
Aucune arrestation n'a été annoncée ; Tsahal dit avoir dispersé les émeutiers dans le nord de la Cisjordanie mais rien sur le fait que des femmes auraient été battues dans le sud
Des résidents d’implantations radicaux ont attaqué des villages palestiniens dans le nord et le sud de la Cisjordanie samedi, blessant plusieurs personnes et incendiant des véhicules et des oliveraies, ont indiqué les médias palestiniens. Aucune arrestation n’a été signalée.
Wafa, l’agence de presse officielle de l’Autorité palestinienne (AP), a déclaré que des Israéliens armés avaient blessé plusieurs personnes dans le village de Susya, dans le sud de la Cisjordanie, dont une femme de 62 ans frappée à la tête avec une pierre et une autre de 52 ans qui aurait été battue sur tout le corps.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux, qui proviendraient de Susya, montrent des assaillants masqués et armés de bâtons qui frappent des Palestiniens, dont plusieurs femmes.
Par ailleurs, Wafa a cité des sources dans le village de Rujeib, dans le nord du pays, qui ont déclaré avoir été agressées après avoir tenté de repousser une attaque de résidents d’implantations à Khallet al-Abhar, non loin de là. Aucun blessé n’a été signalé concernant ces deux attaques, a indiqué l’agence.
Elle a ajouté que des résidents d’implantations avaient brûlé des oliveraies dans le village de Sira, au sud de Naplouse.
« Un affrontement et des jets de pierres ont éclaté entre eux et les Palestiniens qui se trouvaient sur place. Suite aux jets de pierres, plusieurs véhicules palestiniens ont été endommagés », a déclaré l’armée israélienne.
عصابات سموتريتش وبن غفير تهاجم المدنيين الفلسطينين على اراضيهم في سوسيا جنوب الضفة pic.twitter.com/U0qwORLGgO
— ترجمات الصحف breaking news ???? (@galebsami) August 24, 2024
Les soldats et les agents de la police des frontières stationnés dans la zone, ainsi que d’autres forces dépêchées sur les lieux, « ont mis fin aux frictions et dispersé les émeutiers », a indiqué Tsahal. Le communiqué ne mentionne aucune arrestation.
L’armée n’a pas encore commenté les violences dans le sud de la Cisjordanie.
Ces attaques ont eu lieu après qu’un Palestinien a été tué et plusieurs autres blessés lorsque des résidents d’implantations ont attaqué et saccagé le village de Jit, à l’ouest de Naplouse, le 15 août, laissant dans leur sillage des voitures et des maisons incendiées.
Le 10 août, quatre femmes arabes israéliennes et une fillette de trois ans ont été agressées et leur voiture brûlée lorsqu’elles sont entrées accidentellement dans l’avant-poste de Givat Ronen en direction de Naplouse.
Suite à ces deux attaques, le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, Ronen Bar, a écrit jeudi une lettre au Premier ministre Benjamin Netanyahu pour l’avertir que les terroristes juifs sont encouragés par « un sentiment occulte de soutien » de la part de la police.
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui est en charge de la police, aurait quitté une réunion du cabinet jeudi, après que Netanyahu et d’autres ministres ont rejeté sa demande de licencier Bar en raison de la lettre.
La violence des résidents d’implantations s’est intensifiée après le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, lors duquel près de 1 200 personnes ont été assassinées, pour la plupart des civils, et 251 autres ont été enlevées et emmenées de force dans la bande de Gaza. Mais les tensions étaient déjà en hausse avant cette date, selon les groupes de veille.
Les autorités israéliennes arrêtent rarement les auteurs juifs de telles attaques. Les groupes de défense des droits déplorent que les condamnations soient encore plus rares et que la grande majorité des charges retenues contre les auteurs de ces attaques soient abandonnées.
Depuis le 7 octobre, les troupes ont arrêté quelque 4 850 Palestiniens recherchés en Cisjordanie, dont plus de 1 960 affiliés au Hamas.
Selon le ministère de la Santé de l’AP, plus de 630 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués au cours de cette période. Tsahal affirme que la majorité d’entre eux étaient des terroristes armés tués lors d’échanges de tirs, des émeutiers qui se sont heurtés aux troupes ou des terroristes qui menaient des attaques.
Il y a également eu plusieurs cas de résidents d’implantations tuant des Palestiniens au cours des dix derniers mois, dont certains font encore l’objet d’une enquête.
Au cours de la même période, 27 Israéliens, dont des membres des forces de sécurité, ont été tués dans des attaques terroristes palestiniennes en Israël et en Cisjordanie. Cinq autres membres des forces de sécurité ont été tués lors d’affrontements avec des terroristes en Cisjordanie.