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Aux rassemblements hebdomadaires, Netanyahu accusé de faire échouer l’accord

Les proches des otages affirment que le voyage des négociateurs au Caire n'était qu'une mascarade, et craignent que l'attaque sur Haniyeh ait pu sapé l'accord avec le Hamas ; 5 arrestations

Des manifestants appelant à un accord pour libérer les otages détenus à Gaza devant les quartiers généraux de l'armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 3 août 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)
Des manifestants appelant à un accord pour libérer les otages détenus à Gaza devant les quartiers généraux de l'armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 3 août 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Plusieurs rassemblements limités ont eu lieu samedi soir dans le pays pour réclamer la libération des otages et des élections législatives anticipées, avec une participation bien plus faible que d’habitude, dans la crainte d’une attaque majeure de l’Iran et du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.

Un millier de personnes ont participé à un rassemblement près de la Place des Otages à Tel Aviv. Le Forum des familles des otages et disparus avait initialement prévu de projeter un documentaire samedi soir à la place de son rassemblement hebdomadaire, cette semaine marquant le 300e jour depuis l’enlèvement des personnes enlevées et la menace d’une attaque de l’Iran, mais, dans un communiqué publié samedi après-midi, il a appelé ses partisans à descendre dans la rue.

Malgré tout, la participation a été faible lors des différentes manifestations.

Les rassemblements ont eu lieu alors que le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, Ronen Bar, et le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, revenaient des pourparlers pour un accord de « trêve contre libération d’otages » au Caire samedi, mais aucun progrès n’a été annoncé à l’issue de ces discussions.

Les manifestants du rassemblement de Tel Aviv ont marché de la Place des Otages jusqu’à l’entrée est des quartiers généraux de l’armée de la Kirya sur la Route Begin. Des centaines de manifestants ont bloqué l’autoroute Ayalon, se heurtant à la police montée, et au moins cinq manifestants ont été arrêtés.

Lors des affrontements rue Begin, les députés Naama Lazimi et Gilad Kariv du parti d’opposition Avoda ont sommé, en hurlant, à la police de s’abstenir de pousser les manifestants, qui, selon les élus, étaient non-violents.

Des manifestants protestant contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et pour la libération des otages détenus par des terroristes dans la bande de Gaza, devant les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 3 août 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Les proches des otages ont été courroucés par des informations selon lesquelles le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait vigoureusement repoussé les avertissements des responsables de la sécurité selon lesquels ses nouvelles exigences de dernière minute du Hamas dans les pourparlers sur le cessez-le-feu faisaient dérailler les négociations visant à obtenir une trêve à Gaza et la libération des otages qui y sont retenus.

« L’équipe de négociation a été envoyée au Caire ce matin et a déjà eu le temps de revenir », a déclaré Einav Zanguaker, mère de l’otage Matan Zanguaker et militante de premier plan pour la libération des otages.

« Pourquoi aviez-vous besoin de faire ce spectacle, si vous avez été envoyés avec les obstacles que Netanyahu a mis en place ? »

« David Barnea, Ronen Bar – cessez de coopérer avec ce Premier ministre criminel. Ses mains sont inondées du sang des victimes, et si vous continuez, les vôtres le seront aussi », a déclaré Zangauker. « Dites au peuple ce que vous nous dites à huis clos – que Netanyahu n’est pas intéressé par un accord et ne veut pas que les otages rentrent chez eux. »

Danny Elgarat, frère de l’otage Itzik Elgarat, s’est adressé à Netanyahu, après que le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été tué dans une explosion à Téhéran mercredi. L’Iran a juré de se venger d’Israël, qui n’a ni confirmé ni nié son rôle dans cette explosion.

« Bien joué ! L’élimination de Haniyeh signifie, en réalité, l’élimination des otages et des pourparlers », a dit Danny avec ironie.

Cet assassinat est survenu quelques heures après qu’une frappe aérienne israélienne sur Beyrouth a tué le chef de la branche armée du Hezbollah, Fouad Shukr. Le chef du groupe terroriste chiite libanais soutenu par l’Iran, Hassan Nasrallah, a menacé lors des funérailles de Shukr jeudi qu’Israël « pleurerait » pour ses actions.

Des manifestations ont également eu lieu devant le domicile du ministre de la Défense Yoav Gallant à Amikam, près de Hadera, et devant le domicile du chef du parti Shas, Aryeh Deri, à Jérusalem.

Des hommes ultra-orthodoxes se tenant devant des manifestants appelant à la libération des otages israéliens détenus à Gaza, devant le domicile du chef du Shas, Aryeh Deri, à Jérusalem, le 3 août 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Des manifestants anti-gouvernement ont également organisé des manifestations dans d’autres lieux, notamment devant les domiciles de Netanyahu à Césarée et à Jérusalem. Une manifestation improvisée a eu lieu au kibboutz Ein HaHoresh, à Emek Hefer, au centre d’Israël, où le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a passé le week-end.

D’autres rassemblements ont eu lieu à Haïfa, au carrefour Hemed près de Jérusalem et dans la capitale elle-même, à Hadera, au carrefour Amiad en Galilée et à Ness Ziona près de Rehovot.

Des milliers de personnes ont participé au rassemblement devant la résidence de Netanyahu à Jérusalem, où l’ancien diplomate Eran Etzion a affirmé que « le temps est venu de conclure un accord et le temps est venu de tenir des élections ».

Il a insisté sur le fait qu’un accord pour les otages « était prêt » à être signé depuis longtemps, mais que Netanyahu retardait délibérément les négociations pour « des raisons politiques, personnelles et criminelles. Il est en train d’attiser une guerre régionale dans les pires circonstances imaginables, alors qu’Israël est faible, isolé et que l’armée est épuisée ».

Le diplomate Eran Etzion prenant la parole lors d’un rassemblement appelant à un accord pour la libération des otages et à des élections législatives anticipées, devant la résidence officielle du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à Jérusalem, le 3 août 2024.. (Crédit : Charlie Summers/Times of Israel)

Etzion a demandé à Gallant et à d’autres responsables de la sécurité israélienne de faire pression sur Netanyahu pour qu’il conclue un accord.

« Votre temps est venu », leur a-t-il demandé. « Le moment est venu de frapper sur sa table et de lui dire : ‘Vous n’avez pas le mandat pour détruire l’accord et les otages’. »

S’exprimant lors du rassemblement de Haïfa, l’ancien ministre de la Défense et ancien chef d’état-major de Tsahal, Moshe Yaalon, a déclaré que « l’abandon des otages pour un jour de plus, une heure de plus, une minute de plus, est un crime et une tache morale qui vivra dans l’infamie ».

« Pour le gouvernement et son chef, il vaut mieux sacrifier [les otages] et ne pas mettre fin à la guerre », a déclaré Yaalon. « Car tant qu’il y aura la guerre, ils resteront au pouvoir. »

La guerre a éclaté lorsque quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué près de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

On estime que 111 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 39 otages dont le décès a été confirmé par l’armée. Deux autres personnes et deux corps de soldats retenus en otage avant la guerre se trouvent également à Gaza.

Samedi après-midi, des centaines de personnes ont participé à une manifestation contre la guerre à Umm al-Fahm. La manifestation était organisée par le Partenariat pour la paix, une coalition de groupes de gauche et de groupes binationaux qui se sont regroupés après le pogrom du 7 octobre. Les manifestants portaient des banderoles appelant à cesser la guerre à Gaza et s’opposant aux conditions de vie des prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.

« Ce qui se passe à Gaza ne s’est produit nulle part ailleurs dans le monde et nous n’avons rien vu de tel », a déclaré le maire d’Umm al-Fahm, Samir Mahamed. « Il s’agit d’une guerre destructrice à laquelle le monde assiste en direct, sans lever le petit doigt. Il est temps que cette guerre s’arrête et que les dirigeants du monde entier interviennent pour l’arrêter afin que nous puissions sauver ce qu’il reste. »

Des policiers affrontant des manifestants alors qu’ils dispersent un rassemblement anti-guerre binational dans la ville arabe d’Umm al-Fahm, au nord du pays, le 3 août 2024. (Crédit : Oren Ziv/AFP)

Quatre personnes ont été arrêtées au cours de la manifestation, dont Adham Jabareen, le président de la commission populaire locale, et Mourid Farid, responsable de la section locale du parti Balad et membre du conseil municipal. La police a également confisqué un certain nombre de drapeaux palestiniens au cours de la manifestation.

Plus de 39 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.

Israël dit avoir tué 15 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre.

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