Avec 800 000 personnes de plus, le chômage frôle les 20 % en Israël
657 876 personnes se sont enregistrées comme étant sans-emploi ce mois-ci dans un contexte de crise de coronavirus qui resserre son étau sur l'économie
Le chômage continuait à augmenter, mercredi, atteignant 19,6 % – avec un total de 657 876 personnes qui se sont enregistrées comme étant sans emploi depuis le début du mois.
Ce chiffre devrait encore augmenter dans les prochains jours tandis que le gouvernement a renforcé les restrictions posées sur le travail et les déplacements pour tenter de stopper la propagation du coronavirus.
Le chef du Service national de l’emploi a estimé, mardi, qu’un million d’Israéliens pourraient se trouver au chômage dans deux semaines.
Environ 90 % des individus s’étant enregistrés auprès du service ont été placés en congé sans solde et l’organisme en charge du chômage anticipe une perte d’emploi permanente pour 10 % à 20 % des travailleurs lorsque la crise du coronavirus s’achèvera.
La bourse de Tel Aviv a ouvert en affichant une tendance positive, mercredi matin, mais cette tendance ne s’est pas confirmée sur le marché des transactions.
La TASE avait fait un bond, mardi, après des semaines de déclin constant, alors que les marchés du monde entier récupéraient une partie de leurs pertes dans un contexte d’espoirs portant sur des aides financières visant à amoindrir les pertes dévastatrices qui ont été entraînées par la pandémie de coronavirus.
La Banque d’Israël a opté pour un positionnement plus affirmatif dans sa volonté de renforcer l’économie ces derniers jours, tandis que les marchés américains ont grimpé avant l’accord conclu au Congrès concernant un package de redynamisation fiscale massif.
Pour sa part, Amir Yaron, chef de la Banque d’Israël, a réclamé mardi un « filet de sécurité » pour les entreprises d’une valeur de 15 milliards de shekels.
Yaron a déclaré que si le confinement actuel devait durer jusqu’à la fin du mois d’avril, elle coûterait à l’économie environ 50 milliards de shekels ou 3,5% du PIB. Un mois de stagnation supplémentaire augmenterait ce coût en le faisant passer à environ 90 milliards de shekels.
Si les restrictions doivent se durcir et continuer jusqu’à la fin du mois de mai, les dommages pourraient atteindre les 126,8 milliards de shekels, a averti Yaron.
« C’est le moment de soutenir les entreprises et les civils de manière à ce que la crise ne s’approfondisse pas et à permettre aux entreprises et aux marchés de se remettre rapidement de cette crise quand les restrictions sanitaires seront soulevées », a-t-il dit. « Sans la santé, il n’y a pas d’économie mais sans économie, il ne pourra pas y avoir de santé ».
La Banque d’Israël et le ministère des Finances ont fait des prédictions de plus en plus sombres concernant l’impact du virus sur l’économie après avoir initialement anticipé une perte de moins de 1% pour le produit intérieur brut israélien.
La Banque d’Israël a indiqué, lundi, qu’elle achèterait pour 50 milliards de shekels d’obligations gouvernementales sur le marché libre pour faciliter les conditions de crédit et dynamiser l’économie.
La Banque a annoncé qu’elle continuerait à échanger des dollars et des shekels pour maintenir la stabilité de la devise.
La Banque d’Israël a été moins agressive dans sa réponse à la pandémie que la réserve fédérale américaine, qui a réduit les taux d’intérêt à presque zéro dans une tentative infructueuse d’épauler les marchés.
Dans son communiqué émis lundi, la Banque centrale israélienne a semblé écarter tout espoir de couper, elle aussi, les taux d’intérêt, disant que « les taux d’intérêt de la Banque d’Israël sont, depuis longtemps, à un niveau bas, ce qui rend les conditions financières plus faciles pour le secteur entrepreneurial comme pour les foyers ».
Les taux d’intérêt sont actuellement fixés à 0,25 %.
Dans des réunions gouvernementales concernant le confinement, le ministère des Finances a averti que si l’économie devait se trouver en état de confinement total, elle pourrait ne pas être en mesure de se rétablir après, selon la Douzième chaîne. Le ministère des Finances a estimé, la semaine dernière, que le virus causera des dommages à l’économie à hauteur de 45 milliards de shekels et qu’il éradiquera toute perspective de projection de croissance.