Aviv Eliyahu, 38 ans : Responsable sécurité à la rave-party et père de 2 enfants
Tué en luttant contre des terroristes du Hamas, près du kibboutz Reim, le 7 octobre
Aviv Eliyahu, âgé de 38 ans et originaire d’Elkosh, a été tué par des terroristes du Hamas au festival de musique Supernova, le 7 octobre.
Aviv était chargé de la sécurité du festival lorsque l’attaque a commencé, ce samedi matin.
Son frère cadet, Yannai, et la femme de son cousin, Shlomi Ziv, se trouvaient eux aussi à la rave. Yannai en a réchappé, mais Shlomi, qui travaillait également à la sécurité, a été enlevé par le Hamas et secouru par l’armée israélienne de Gaza en juin dernier – moment auquel il a découvert qu’Aviv avait été tué.
Un autre de ses amis, l’oleh britannique Jake Marlowe, a également été tué ce jour-là.
Yannai a expliqué à Ynet que lorsque les tirs de roquettes ont commencé, « Aviv, mon frère, s’est précipité sur scène pour interrompre le festival et dire aux gardes de sécurité d’ouvrir les sorties de secours puis de se mettre à terre avec les mains sur la tête ».
Aviv, a ajouté son frère, « était très calme, ne montrait aucun signe de panique » face à cette attaque brutale.
« Sans même nous dire au revoir, il est parti sur le parking pour faire la circulation » pour les centaines de personnes pressées de quitter les lieux. Selon Yanai, des gens ont commencé à revenir du parking avec des blessures par balle, « et ceux qui étaient avec Aviv m’ont dit avoir compris qu’il s’agissait d’une attaque terroriste mais qu’ils ripostaient aux terroristes et protégeaient la foule ».
Aviv a envoyé un SMS à Yannai pour lui dire de ne pas aller vers le parking, dit-il. Dans une vidéo reçue plus tard par la famille, on voit Aviv riposter aux terroristes avant d’être abattu par un tir de lance-grenade.
Il laisse derrière lui sa femme, Liron, leurs deux fils, Adi, 7 ans, et Nevo, presque 2 ans, ainsi que ses parents, Esther et Sinai, et enfin ses frères et sœurs Moshe, Noam et Yannai.
Il a été inhumé le 15 octobre à Elkosh, en Galilée occidentale.
Originaire d’Elkosh et fils d’un policier, Aviv y avait grandi avant de faire son service obligatoire dans l’artillerie, dans une base du sud. Il avait ensuite étudié au College for Security Professions pour se préparer à une carrière dans la sécurité, qui l’a amené à assurer la sécurité de nombreux événements et rassemblements très médiatisés dans tout le pays.
Yannai a dit à Ynet que son frère aîné « était quelqu’un de pacifique qui aimait son pays et au-delà, toute l’humanité – Arabes, Juifs, sans distinguo entre religions, ethnies ou genre. Tout le monde l’aimait et le respectait et il respectait tout le monde. »
Pour Yanai, Aviv, qui était de 15 ans son aîné, était « comme un père, ma force et mon cap dans la vie, nous étions très proches. Si j’avais besoin de quoi que ce soit, il était là pour moi. Je me sens abandonné. »
Le père d’Aviv, Sinaï, qui a été policier pendant 42 ans et a pris sa retraite à la mort de son fils, a dit à Ynet qu’il « avait appris à Aviv de faire tout son possible pour protéger et aider les autres. Au moment de vérité, il a donné sa vie et sauvé des milliers de personnes en les éloignant des terroristes et en restant derrière, pour se battre ».
Trente jours après sa mort, sa femme, Liron, a écrit qu’il avait été « le meilleur des maris, le meilleur des amis et aussi le meilleur des pères. Adi a toujours été fier que son papa ait une arme pour se battre, mais les terroristes, ces monstres, ne t’ont laissé aucune chance. Tu t’es battu corps et âme pour protéger les autres. »
Dans un message publié cent jours après le 7 octobre, Liron a écrit qu’elle avait toujours du mal à accepter sa mort : « Chaque matin, je me réveille et je comprends que ma vie a changé ».
« La peine ne désarme pas et les pensées sont insupportables », a-t-elle ajouté.
« Mais je veux te dire que j’ai choisi la vie et non la douleur qui m’a brisée. Demain, Nevo aura deux ans et je te promets de fêter son anniversaire et de le rendre heureux, comme tu le voulais. Tu n’as pas entendu ses premiers mots, mais tu serais fou de lui : il est gai et drôle, comme toi. »