Israël en guerre - Jour 526

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Baharav-Miara ordonne une enquête sur les liens entre des proches de Netanyahu et le Qatar

Le Likud dénonce une enquête politique et accuse la justice d’inventer des affaires alors que les affaires de corruption visant le Premier ministre peinent à avancer devant les tribunaux

Eli Feldstein, un porte-parole du bureau du Premier ministre accusé d'avoir divulgué des documents classifiés volés aux services de renseignement de l'armée israélienne, arrivant à une audience au tribunal de Tel Aviv, le 14 janvier 2025. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)
Eli Feldstein, un porte-parole du bureau du Premier ministre accusé d'avoir divulgué des documents classifiés volés aux services de renseignement de l'armée israélienne, arrivant à une audience au tribunal de Tel Aviv, le 14 janvier 2025. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

La procureure générale Gali Baharav-Miara a ordonné jeudi l’ouverture d’une enquête criminelle sur les liens entre des membres du bureau du Premier ministre et le Qatar.

Cette décision fait suite à des allégations récentes selon lesquelles l’ancien porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Eli Feldstein, accusé d’atteinte à la sécurité nationale pour vol et fuite de documents classifiés de Tsahal, aurait travaillé pour le Qatar par l’intermédiaire d’une société internationale mandatée par Doha pour fournir à plusieurs journalistes israéliens influents des articles favorables au Qatar.

Deux autres conseillers de Netanyahu – Jonatan Urich et Yisrael Einhorn – auraient également participé l’année dernière à une campagne visant à améliorer l’image du Qatar dans le cadre de l’organisation de la Coupe du monde de football de 2022.

Le bureau de la procureure générale a déclaré que la décision d’ouvrir une enquête avait été prise à l’issue d’une réunion entre Baharav-Miara, le procureur de l’État Amit Aisman, le chef du département des enquêtes et du renseignement de la police, et des responsables professionnels du service de renseignement intérieur Shin Bet.

Lors de cette réunion, « des informations ont été présentées concernant des liens entre des membres du bureau du Premier ministre et des éléments liés à l’État du Qatar », a indiqué le bureau de la procureure générale.

L’enquête sera menée par le Shin Bet et la police.

Cette annonce intervient après qu’un groupe de députés de l’opposition a officiellement demandé l’ouverture d’une enquête sur ces liens présumés avec le Qatar.

« Il existe un soupçon de trahison au sein du bureau du Premier ministre qui doit faire l’objet d’une enquête », a déclaré le président du parti Les Démocrates, Yair Golan, au début du mois. « Tous les membres du cabinet du Premier ministre qui ont été en contact avec le Qatar doivent faire l’objet d’une enquête immédiate. Et Netanyahu lui-même doit faire l’objet d’une enquête. »

Le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al Thani annonce un accord de libération d’otages et de cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le Hamas, lors d’une conférence de presse le 15 janvier 2025. (Crédit : KARIM JAAFAR / AFP)

Selon un reportage diffusé au début du mois par la chaîne N12, Feldstein aurait également été employé par une société financée par le Qatar pour améliorer la perception du rôle joué par Doha dans la médiation de l’accord sur la libération des otages entre Israël et le Hamas. La société n’a pas été nommée dans le reportage, qui ne cite par ailleurs aucune source à l’appui de ces allégations visant Feldstein.

Selon N12, Feldstein a eu plusieurs échanges avec des journalistes au cours desquels il aurait présenté le Qatar comme ayant un « rôle positif » dans les négociations. La société qui l’employait, financée par le Qatar, aurait également cherché à promouvoir des contacts directs entre les familles des otages et les autorités de Doha.

Ces activités présumées se seraient déroulées au moment où Benjamin Netanyahu dénonçait publiquement le Qatar comme un soutien au groupe terroriste palestinien du Hamas.

Les avocats de Feldstein ont catégoriquement nié ces accusations et le porte-parole de Netanyahu, Omer Dostri, a déclaré : « Nous n’avons connaissance d’aucune telle activité ».

Bien qu’Israël et le Qatar n’entretiennent pas de relations diplomatiques formelles, les deux pays avaient établi des relations commerciales en 1996. Ces relations ont été rompues par Doha en 2009, à la suite d’une série de combats entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

Yisrael Einhorn (à gauche) avec Jonatan Urich (au centre) et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en 2019. (Crédit : Autorisation)

Le Likud, le parti de Netanyahu, a vivement critiqué l’ouverture de cette enquête, affirmant qu’elle serait motivée par des considérations politiques, à un moment où les affaires de corruption visant le Premier ministre peinent à avancer devant les tribunaux. Selon le parti, les enquêteurs, faute de preuves solides contre Netanyahu lui-même, s’attaqueraient désormais à son entourage.

« Alors que les affaires fabriquées de toutes pièces contre le Premier ministre Netanyahu s’effondrent devant les tribunaux, de nouvelles accusations mensongères sont inventées contre son entourage, uniquement pour servir les intérêts personnels de ceux qui dirigent l’enquête », a déclaré le Likud dans un communiqué. « Nous voyons clair dans leur jeu. »

Le député Gilad Kariv a salué la décision de la procureure générale d’ouvrir une enquête criminelle, soulignant qu’elle « montre clairement pourquoi Netanyahu et ses alliés ont activé ‘la machine à poison’ à plein régime contre toute personne ayant entretenu des liens avec le Qatar ».

Le Mouvement pour un gouvernement de qualité a lui aussi applaudi l’ouverture de l’enquête, tout en estimant qu’elle restait insuffisante. Le mouvement a exigé que « toutes les personnes impliquées soient immédiatement écartées du bureau du Premier ministre et de son entourage ».

« Il est inconcevable que des personnes faisant l’objet d’une enquête pour des soupçons de liens inappropriés avec une puissance étrangère continuent d’occuper des fonctions aussi sensibles et confidentielles, surtout en temps de guerre. Cela représente une menace directe pour la sécurité de l’État », a ajouté le mouvement.

Photo non datée d’Eli Feldstein, un employé du bureau du Premier ministre désigné comme suspect dans le cadre d’une enquête sur une fuite présumée d’informations sensibles. (Crédit : Réseaux sociaux ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur les droits d’auteur)

Feldstein, ancien porte-parole militaire de Netanyahu, est également soupçonné d’avoir contribué à la divulgation à la presse de documents militaires volés, dans le but d’influencer l’opinion publique contre un cessez-le-feu et un accord de libération des otages à Gaza, auquel le gouvernement s’opposait à l’époque.

Arrêté en novembre dans le cadre d’une enquête plus large sur ces fuites, Feldstein risque la réclusion à perpétuité s’il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés.

Les deux autres conseillers de Netanyahu, Jonatan Urich et Yisrael Einhorn, sont eux aussi impliqués dans ce dossier.

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