Baisse de salaire des enseignants : la grève se poursuit malgré un accord, jugé peu satisfaisant
La réduction des salaires est ramenée de 3,3 % à 0,95 % ; certains membres du corps enseignant décrient « l'accord honteux » présenté par les ministres de l'Éducation et des Finances

Des centaines d’écoles et de jardins d’enfants sont fermés ce lundi matin, le personnel enseignant se faisant porter pâle pour protester contre des réductions salariales inattendues, malgré l’accord conclu dimanche soir entre le ministère des Finances et le syndicat des enseignants israéliens.
Le site d’information Walla rapporte que 48 écoles primaires de Tel Aviv n’ont pas ouvert leurs portes ce matin.
Selon la Treizième chaîne, quelque 300 établissements d’enseignement, principalement dans le centre du pays, sont fermés.
Les enseignants ont déclaré à la chaîne N12 qu’ils étaient mécontents des concessions faites par la présidente du syndicat, Yaffa Ben David, lors des négociations, et qu’ils insistaient pour que la baisse des salaires soit entièrement annulée plutôt que d’être réduite et compensée.
« La situation est à ébullition », a confié un enseignant à la chaîne N12 sous le couvert de l’anonymat. « Ben David est apparemment prête à faire des compromis. Pour la première fois, les enseignants prennent leur destin en main et ne sont pas prêts à faire des compromis. »
Les enseignants protestent contre la baisse inattendue de de 3,3 % des salaires versés par le gouvernement pour le mois d’avril, dans le contexte de la guerre à Gaza.

La grève a débuté vendredi de manière non officielle, des centaines d’enseignants de maternelle s’étant fait porter pâle, ce qui a conduit les écoles maternelles du pays à ne pas ouvrir, faute d’un nombre suffisant de remplaçants.
Lorsque la grève officielle a débuté dimanche matin, certains enseignants ne se sont pas présentés à l’école avant 10 heures, d’autres ne se sont pas présentés du tout, et de nombreuses écoles ont choisi de rester fermées toute la journée.
Le syndicat des enseignants a fait état « d’avancées significatives » en annonçant dans un communiqué que l’accord fixait la réduction des salaires à 0,95 % au lieu de 3,3 % et qu’il ne serait en vigueur que de mai à fin décembre 2025.
L’écart serait compensé par d’autres réductions dans les augmentations de salaire, les promotions et les avantages scolaires, et les enseignants obtiendraient des jours de vacances supplémentaires, ont rapporté les médias israéliens.

Le ministre de l’Éducation Yoav Kisch, qui avait initialement apporté son soutien au mouvement de grève et critiqué le ministre des Finances Bezalel Smotrich, a écrit sur X dimanche soir : « La grève est terminée ! Nous avons obtenu un accord digne de ce nom pour le corps enseignant ».
Le ministre et le syndicat des enseignants ont tous deux déclaré que l’accord permettait de réparer ce qu’ils ont appelé la discrimination contre les enseignants par rapport au reste des employés de la fonction publique.
Smotrich a confirmé qu’un accord avait été conclu, affirmant que le syndicat des enseignants avait précédemment été l’obstacle à un accord et que des « fake news » avaient été diffusées dans le cadre des négociations.
Cependant, plusieurs médias ont indiqué que de nombreux enseignants n’étaient pas satisfaits des concessions faites par Ben David, dans le cadre des négociations, et qu’ils prévoyaient de poursuivre la grève.
« C’est un accord honteux », a déclaré un enseignant à la chaîne N12. « Nous ne sommes pas d’accord. »
« L’accord est un désastre pour les travailleurs de l’éducation », a déclaré un autre à la Treizième chaîne. « Il portera atteinte à nos retraites, à nos rémunérations et à nos avantages liés à l’ancienneté. »
Selon certaines informations, quelque 25 000 enseignants ont rejoint la grève dimanche, et ce nombre devrait augmenter de manière significative lundi. Certains médias estiment que le nombre d’enseignants grévistes devrait dépasser les 50 000.
Plusieurs médias ont rapporté dimanche soir que le ministère de l’Éducation et le ministère des Finances avaient informé les enseignants que leurs « arrêts maladie » ne seraient pas considérés comme légitimes et qu’ils n’auraient donc pas droit à une rémunération pour les jours où ils ne se seraient pas présentés au travail.