Banque mondiale: reprise économique modérée en 2021 pour le Moyen-Orient
La crise sanitaire a entrainé de nombreuses suppressions d'emplois et une forte augmentation des personnes vivant sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 4,50 euros par jour
La Banque mondiale prévoit une reprise modérée pour les économies des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord en 2021, mais aussi fragile face aux nombreux défis toujours posés par la pandémie de Covid-19.
L’institution financière basée à Washington a rappelé, dans un rapport publié le 5 janvier, que la pandémie avait provoqué en 2020 une contraction des économies de cette région de quelque 5 %.
La crise sanitaire a entrainé de nombreuses suppressions d’emplois et une forte augmentation des personnes vivant sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 4,50 euros par jour.
En 2021, « le taux de croissance des pays exportateurs de pétrole devrait atteindre 1,8 % », estime la Banque mondiale dans son rapport.
Ce taux devrait progresser notamment grâce à « la normalisation de la demande de pétrole, l’assouplissement escompté des quotas de production de l’OPEP (les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, NDLR) » ou encore « la poursuite de politiques d’accompagnement et l’élimination progressive des restrictions imposées par les pays en raison de la pandémie », précise-t-elle.
En Arabie Saoudite, plus grande économie du monde arabe, l’activité bénéficiera du redémarrage des projets publics – reportés au début de la crise sanitaire – et de la remontée de la demande des biens et services après la forte hausse de la TVA, selon les experts de Washington.
En Iran une reprise de la consommation intérieure et du tourisme est attendue avec l’atténuation des effets du Covid-19, ont-ils ajouté.
La croissance des autres pays, non exportateurs de pétrole, de la région devrait atteindre quant à elle 3,2 % en 2021 en raison de l’allégement des restrictions concernant les déplacements et de la lente reprise de la demande intérieure.
Mais elle ne devrait être que de 2,7 % en Egypte, pays le plus peuplé de la région, soit inférieure à celle de 2020, année pour laquelle la Banque mondiale avait prévu une croissance de 3,6 % sur un exercice budgétaire décalé (juillet 2019/juin 2020). L’Egypte paye notamment « l’effondrement » de divers secteurs majeurs dont le tourisme et l’extraction de gaz.
Le Maroc devrait connaître 4 % de croissance en 2021 grâce à l’accroissement de la production agricole après une période de sécheresse.
La Banque mondiale souligne néanmoins « un risque de dégradation » de l’économie en fonction de l’évolution de la crise sanitaire, des incertitudes sur les marchés du pétrole mais aussi du contexte géopolitique dans une région secouée par les conflits et les troubles politiques.