Belgique : Une action de l’UEJB suite à la dégradation antisémite d’une tombe juive
Une croix gammée avait été découverte sur la pierre tombale du défunt, qui a perdu sa famille dans la Shoah - ce que rappelle la pierre tombale dégradée de la famille
Le 13 septembre dernier, un membre de l’Union des étudiants juifs de Belgique (UEJB) dénonçait sur ses réseaux sociaux la vandalisation antisémite de la tombe de son grand-père dans le cimetière de la commune de Beersel, située en région flamande, en périphérie sud de Bruxelles. Une croix gammée avait été découverte sur la pierre tombale du défunt, qui a perdu sa famille dans la Shoah – ce que rappelle la pierre tombale dégradée de la famille.
En réponse à ce tag antisémite sur cette tombe juive, l’UEJB, en collaboration avec la Mutuelle juive d’inhumation, a organisé le 30 septembre dernier un nettoyage des tombes juives du cimetière de Kraainem. Cet action symbolique avait ainsi pour objectif de rendre hommage aux victimes de la Shoah et « de rappeler la résilience de la jeunesse juive et, plus largement, de la communauté juive belge », a indiqué l’association belge.
« Par ces attaques dans l’espace public contre les Juifs, ces individus veulent tantôt nous réduire au rang d’êtres humains inférieurs, tantôt nous voir disparaître en essayant de nous effacer », a réagi Sacha Guttmann, co-président de l’UEJB. « Aujourd’hui, une fois encore, nous leur répondons que nous sommes égaux à tous et que nous ne disparaîtrons pas. En tant que jeunes Juifs, la culture et les communautés dont nous héritons sont riches d’une longue histoire et nous continuerons à nous battre pour qu’elles puissent enfin vivre paisiblement et pour qu’elles puissent continuer de contribuer à la société belge dans son ensemble. »
L’UEJB a rappelé que cette vandalisation s’inscrit dans un contexte plus large de multiplication des tags antisémites signalés ces derniers mois en Belgique. En décembre 2021, une inscription « Juif = Nazi » avait ainsi été retrouvée sur un trottoir de la ville d’Uccle. En mai 2022, toujours dans la même ville, le mot « Juif » avait été tagué sur le muret d’un cabinet dentaire, et les noms des dentistes avaient été grimés à l’encre noire. En juin 2022, l’inscription « nike les juifs » avait été signalée à Uccle.
Le travail de l’UEJB avait également été ciblé lors de la dégradation en avril 2021 de ses affiches dénonçant l’augmentation des meurtres antisémites. « Depuis le meurtre antisémite de Sarah Halimi, au moins 15 personnes ont été tuées car Juives en Europe et aux États-Unis », indiquaient les affiches, dont les mots « car Juives » et « antisémites » avaient été consciencieusement grattés.
En 2012, un ancien caveau juif du cimetière juif d’Uccle avait été gravement profané. Quatre cercueils avaient été sortis de leurs tombes et des ossements jetés à terre.
En 2016, un adolescent juif avait été obligé de quitter son école à Uccle après des insultes antisémites, avait alors rapporté la presse belge.
Le nombre de délits antisémites a doublé en un an en Belgique, selon le ministère de la Justice, a rapporté mi-décembre dernier le journal La Libre.
Alors que 14 délits avaient été enregistrés en 2019, 27 l’ont été en 2020.
Outre cette augmentation d’infractions antisémites enregistrées officiellement, le nombre de plaintes déposées auprès d’Unia, institution publique indépendante qui lutte contre la discrimination et défend l’égalité des chances en Belgique, a lui aussi augmenté en 2020.
Plusieurs autres récentes études ont révélé une importante hausse de l’antisémitisme en Belgique ces dernières années.
Environ 35 000 Juifs vivent en Belgique.