Ben Gvir, en visite le mont du Temple, colère de la Jordanie
Le ministre de la Sécurité nationale a dit prier depuis "l'endroit le plus important pour le peuple d'Israël" pour la libération des otages, "mais sans capituler"
Dans une vidéo enregistrée jeudi depuis le mont du Temple, lieu de tensions à Jérusalem, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a appelé le Premier ministre Benjamin Netanyahu à « ne pas plier » devant un accord pour les otages avec le groupe terroriste palestinien du Hamas.
S’exprimant avec le Dôme du Rocher derrière lui, le ministre d’extrême droite a déclaré qu’il était venu « à l’endroit le plus important pour l’État d’Israël, pour le peuple d’Israël, afin de prier pour que les otages rentrent chez eux, mais sans accord imprudent, sans capitulation ».
« Je prie et je travaille aussi dur pour que le Premier ministre ait la force de ne pas plier et d’aller vers la victoire : ajouter une pression militaire, arrêter leur carburant – gagner », a-t-il déclaré.
Ben Gvir a menacé à maintes reprises de quitter la coalition si Netanyahu signait un accord de cessez-le-feu avec le Hamas qui mettrait fin aux combats dans la bande de Gaza.
Ses déclarations semblent également indiquer à Netanyahu qu’il n’a pas renoncé à modifier le statu quo sur le site sacré contesté de Jérusalem.
Le mois dernier, Ben Gvir avait annoncé qu’en ce qui le concerne, la prière juive était désormais autorisée sur le mont du Temple, ce qui avait suscité une réaction rapide de la part du bureau de Netanyahu.
Le mont du Temple est vénéré par les Juifs car il s’agit de l’emplacement historique des deux Temples bibliques, ce qui en fait le site le plus sacré du judaïsme. C’est également le troisième site le plus sacré pour les musulmans, qui l’appellent Haram al-Sharif ou le Noble Sanctuaire.
Suite à la visite du ministre de la Sécurité nationale sur le mont du Temple, la Jordanie l’a accusé de « violer le caractère sacré » du site, ce qui, selon elle, constitue « une violation flagrante et inacceptable du droit international et de la situation historique et juridique existante à Jérusalem ».
La Jordanie se considère comme le gardien du mont du Temple et des sites musulmans et chrétiens de Jérusalem – un statut qu’Israël ne reconnaît pas, bien qu’il ait reconnu le « rôle spécial » du royaume sur le site dans le traité de paix entre les deux pays. En 1994, la Jordanie est devenue le deuxième pays arabe à reconnaître et à signer un traité de paix avec l’État voisin d’Israël, après l’Égypte.
Amman émet régulièrement des condamnations lorsque des responsables israéliens se rendent sur le mont du Temple.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères jordanien, Sufyan Qudah, a déclaré que l’ensemble du Haram Al-Sharif est un site purement musulman, et a fait valoir qu’Israël n’a aucune souveraineté sur Jérusalem ou ses lieux saints.