Bennett et Macron parlent implantations et mort de la journaliste d’Al Jazeera
Le Premier ministre a remercié la France pour son soutien lors des attentats terroristes, et l’Elysée a exprimé sa réprobation face aux projets d’expansion des implantations
Le Premier ministre Naftali Bennett a passé un appel téléphonique, mardi, au président Français Emmanuel Macron, et l’a remercié pour le soutien de la France à l’occasion des récents attentats terroristes.
La France a publié plusieurs déclarations publiques soutenant Israël au moment des attentats – certaines en hébreu -, affirmant « soutenir plus que jamais les citoyens d’Israël ».
Bennett a également félicité Macron pour sa réélection, dans le cadre d’un deuxième mandat qui a officiellement commencé en début de semaine.
Selon un communiqué publié par le cabinet du Premier ministre, les deux dirigeants ont évoqué « la situation sécuritaire régionale, en mettant l’accent sur l’Iran ». Ils ont également parlé des implications de l’invasion russe de l’Ukraine et des possibilités de coopération accrue sur toute une série de questions.
Le compte-rendu de l’appel en français – langue dans laquelle s’est tenu l’entretien du côté de l’Elysée – est nettement plus critique.
« Tout en se félicitant une nouvelle fois de la normalisation récente des relations d’Israël avec plusieurs pays de la région, le Président de la République a exprimé sa préoccupation concernant les récentes annonces israéliennes en matière de colonisation et sa volonté de contribuer à une relance décisive des efforts de paix au Proche-Orient », peut-on lire.
L’organisme du ministère de la Défense chargé d’autoriser les constructions en Cisjordanie a donné son feu vert à des projets, la semaine dernière, pour 4 427 nouvelles habitations.
Plus tôt mardi, Bennett s’était rendu à l’implantation d’Elkana, en Cisjordanie, présentant les constructions comme la solution à la violence et se félicitant du feu vert donné au « plus grand nombre de constructions jamais autorisé en une fois » dans cette implantation.
Au-delà de la construction de nouvelles implantations, un responsable israélien a déclaré au Times of Israël, la semaine passée, que l’organisme devait également se prononcer sur les projets de construction d’un millier d’habitations palestiniennes en Cisjordanie.
Macron a également évoqué la mort de la journaliste d’Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, et, sans porter d’accusation contre Israël, a souligné le désir de la France que les conclusions de l’enquête soient rapidement connues.
La correspondante d’Al Jazeera, Abu Akleh, citoyenne américaine d’origine palestinienne âgée de 51 ans, a été touchée d’une balle dans la tête alors qu’elle couvrait une intervention israélienne à Jénine.
Israël et les Palestiniens ne parviennent pas à s’accorder sur la façon de mener l’enquête sur la mort d’Abu Akleh. L’Autorité palestinienne a déclaré la semaine passée que les organismes internationaux pouvaient « participer » à l’enquête, à l’exclusion d’Israël.