Bennett : la 4e dose approuvée pour les plus de 60 ans et le personnel médical
La commission ministérielle a approuvé l'octroi d'un passeport vert temporaire à toute personne après une première dose, pour une durée de 30 jours

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a annoncé dimanche que tous les Israéliens de plus de 60 ans et le personnel médical pourront bénéficier d’une quatrième dose de vaccin contre le Covid-19, en pleine flambée des contaminations liée au très contagieux variant Omicron.
S’exprimant lors d’une conférence de presse consacrée à la pandémie, M. Bennett a affirmé que le ministère de la Santé avait donné son accord à cette 4e dose, deux jours après qu’elle a été administrée à des personnes vulnérables.
« La vague d’Omicron est là et nous devons nous protéger », a déclaré M. Bennett.
Les autorités sanitaires avaient donné jeudi le feu vert à la 4e dose pour les personnes immunodéprimées, à la suite de la campagne de doses de rappel l’été dernier.

Peu après le début de la vaccination des personnes immunodéprimées, le directeur du ministère de la Santé, Nachman Ash, avait autorisé l’administration immédiate d’une 4e dose pour les pensionnaires de maisons de retraite et patients dans des départements gériatriques.
Il a également prédit un pic de contaminations qui pourrait atteindre plus de 50 000 cas par jour au cours de la vague actuelle de morbidité.
« On peut envisager d’avoir 50 000 nouveaux cas par jour prochainement », a mis en garde Bennett, qui a réitéré son appel à une vaccination massive pour les adultes et pour les enfants qui ne le sont pas encore.
« C’est la bonne chose à faire : allons nous faire vacciner, allons nous faire administrer un rappel, faisons vacciner nos enfants », a-t-il dit.

Bennett a aussi encouragé les Israéliens à porter le masque dans les lieux très fréquentés et particulièrement à l’intérieur et a recommandé aux personnes âgées d’éviter les lieux surpeuplés.
« La vaccination protège contre une forme grave de la maladie… et contre la quarantaine », a-t-il ajouté, rappelant le nombre très élevé d’Israéliens qui ont été placés à l’isolement en raison d’une exposition à des porteurs du virus.
Tentant précisément de s’attaquer au problème des dizaines de milliers d’Israéliens qui ont été dans l’obligation de se mettre en quarantaine, Bennett a annoncé que toutes les personnes vaccinées de plus de cinq ans – après réception d’un résultat négatif de test de dépistage – n’auront plus à s’isoler s’ils sont cas-contact.
Le Premier ministre a laissé entendre que les longues files d’attente devant les centres de dépistage étaient une réalité inévitable dans la vague actuelle à laquelle sont confrontés tous les pays du monde, et qu’il n’y avait pas de ressources suffisantes pour prendre en charge rapidement le nombre important de cas actifs. Il a néanmoins indiqué que le gouvernement réfléchirait à changer les règles de prescription du dépistage dans les prochains jours.

De plus, dimanche soir, les services du Magen David Adom ont annoncé qu’ils élargiraient les horaires d’ouverture de leurs centres de dépistage, qu’ils renforceraient le personnel présent et ouvriraient de nouvelles structures dans le pays pour répondre au mieux aux besoins de la population.
« Soyez patients », a dit Bennett. « Nous savons qu’il y a des files d’attente dans ces centres… Nous nous préparons à changer les critères de prescription des dépistages dans le but de réduire cette trop forte affluence ».
Selon la Douzième chaîne, l’une des options actuellement prises en compte serait de ne plus exiger des Israéliens exposés à un porteur confirmé du coronavirus qu’ils se fassent tester, sauf s’ils présentent des symptômes.
Quand un journaliste a mis en cause Bennett pour sa gestion de la pandémie, le Premier ministre a répondu que « nous aurions pu, tout simplement, imposer un confinement comme l’avait fait le précédent gouvernement » avec toutes les conséquences économiques induites par un tel choix.

Bennett a saisi l’occasion pour justifier les décisions prises, jusqu’à présent, par le gouvernement, et notamment la fermeture précoce du secteur du tourisme international, début novembre.
« Nous avons été le premier pays dans le monde à administrer un rappel et cette politique a permis de bien protéger les citoyens israéliens », a affirmé le Premier ministre, ajoutant que le taux de mortalité, dans le pays, est l’un des plus bas dans le monde – il est 50 fois inférieur à celui du Royaume-Uni, 100 fois inférieur à celui de l’Allemagne et 130 fois inférieur à celui des États-Unis.
Il a noté que l’économie fonctionnait encore bien, même lorsque le gouvernement prenait des initiatives pour protéger les plus vulnérables.
Dans des propos qui ont probablement visé à satisfaire les étrangers, Bennett a déclaré que les restrictions imposées dans le cadre de la lutte contre le variant Omicron serait bientôt levées.

« J’ai fermé le ciel israélien il y a cinq semaines, quand tout allait bien, et la semaine prochaine, il est probable qu’ils rouvrent », a-t-il dit.
Bennett a reconnu qu’une telle initiative pourrait paraître contre-intuitive mais il a expliqué que lorsqu’il y avait moins de cas actifs, la propagation du virus par des étrangers avait un effet bien plus significatif sur la morbidité dans le pays. Toutefois, s’ il y a déjà des dizaines de milliers de cas au sein de l’État juif, 50 infections parmi les touristes arrivant de l’international, sont « sans signification ».
La commission ministérielle qui guide la réponse du gouvernement au COVID-19 a par ailleurs approuvé dimanche l’octroi d’un passeport vert temporaire à toute personne qui se fait vacciner.
Les certificats temporaires seront valables pendant 30 jours après l’administration d’une première dose de vaccin et permettront d’entrer dans tous les lieux et événements qui exigent une preuve d’immunisation.

Ces passeports commenceront à être délivrés le 6 janvier.
Par ailleurs, un éminent expert qui conseille le gouvernement a prédit dimanche matin qu’un Israélien sur trois ou sur quatre serait contaminé par le variant Omicron au cours des trois prochaines semaines – tout en avertissant que la majorité d’entre eux ignoreront être malades parce que les tests de dépistage commencent à se faire plus rares dans le pays.
Les chiffres du ministère de la Santé publiés dimanche matin signalent que 4 197 nouveaux cas ont été confirmés samedi, un nombre qui reflète des tests au ralenti pendant le week-end, avec un taux de positivité qui s’élève dorénavant à 4,57 %. Le nombre de nouvelles infections quotidiennes est en forte hausse, passant de moins de mille nouveaux cas il y a dix jours à presque 5 500 vendredi, et les cas actifs ont presque triplé en une semaine, à 31 958.
Au total, 1 394 407 contaminations ont été recensées depuis le début de la pandémie en Israël, dont 8 244 décès d’après les chiffres officiels, dont quatre morts depuis le 21 décembre..
Toutefois, la hausse du nombre de cas graves est largement plus modérée – ils sont passés de 77 en date du 22 décembre à 110, dimanche.