Bilal Ziyadne, ex-otage : « On a été enlevés même s’ils savaient qu’on était arabes »
Bilal, qui a été libéré avec sa sœur Aisha pendant la trêve, a du mal à parler de ce qu'il a vécu, disant que la famille n'a pas été séparée et qu'il pensait qu'ils étaient les seuls captifs

Bilal Ziyadne, 18 ans, qui a été libéré fin novembre après plus de 50 jours de captivité entre les mains du Hamas, a expliqué dans un entretien accordé dimanche que les terroristes l’ont kidnappé, avec les autres membres de sa famille, même s’ils savaient qu’ils étaient arabes.
Il a encore du mal à évoquer ce qu’il a vécu.
« Je leur ai dit qu’on était arabes. Ils nous ont dit que même si on l’était, ils allaient nous enlever », raconte-t-il devant les caméras de la Treizième chaîne, évoquant le 7 octobre – lorsque lui, sa sœur, son grand frère Hamza et son père Youssef avaient été enlevés.
Lui et sa sœur, Aisha, ont été les seuls membres de cette famille bédouine originaire de Rahat à recouvrer la liberté pour le moment.
Il raconte que la famille n’a pas été séparée et que la nourriture était suffisante pour ne pas connaître la faim : « De la nourriture normale. Du pain, des haricots, des tomates, des falafels, des trucs comme ça ».
Interrogé sur les sujets dont il parlait avec sa famille, Bilal répond : « Je ne me souviens pas. Nous avions tous peur ».
Il déclare n’avoir pas eu conscience, pendant la plus grande partie de la captivité, du fait qu’il y avait d’autres otages en-dehors des quatre membres de sa famille et qu’il ignorait tout de la gravité de la situation. « On ne pensait pas que la guerre durerait aussi longtemps. Cela a paru tellement long ; nous avons prié pour être libérés », explique-t-il.

Bilal déclare que tous les quatre ont pu profiter « d’un matelas, d’un oreiller et d’une couverture », contrairement à de nombreux autres otages qui ont dit avoir dormi à même le sol et avoir à peine suffisamment mangé pour assurer leur survie.
Les terroristes leur ont aussi donné un Coran, précise-t-il.
L’adolescent indique avoir été effrayé par le bruit des frappes israéliennes, mais pas par le Hamas : « J’ai peur pour ceux qui sont encore là-bas… Je comprends et je sais parfaitement ce qu’ils sont en train de traverser. »

Tous les quatre avaient été kidnappés, le 7 octobre, alors qu’ils travaillaient au kibboutz Holit.
La famille vit à Rahat, dans le quartier de Ziyadne qui porte le nom de ce clan familial très large.

Les terroristes du Hamas avaient assassiné au moins 1 200 personnes, des civils en majorité, commettant des actes d’une brutalité horrible et ils avaient enlevé 240 personnes lorsqu’ils avaient commis leur attaque meurtrière dans le sud d’Israël, y semant la désolation. Ce sont en tout six Bédouins qui avaient été enlevés par les hommes armés, affirment des sources locales qui ajoutent que 21 membres de la communauté ont été tués lors de l’assaut du 7 octobre et des tirs de roquette émanant de Gaza qui ont touché le territoire israélien, les jours suivants.
Un proche, Abdul Ziyadne, 29 ans, avait été tué le 7 octobre alors qu’il faisait du camping sur la plage de Zikim, à trois kilomètres de la bande. Les impacts de balle étaient si nombreux sur son corps qu’il semblait qu’il avait été « recouvert » par les balles, avait confié un parent au Guardian.
Yosef Ziyadne, un autre membre de la famille, chauffeur de minibus et âgé de 48 ans, avait été embauché pour ramener sept jeunes femmes du festival de musique électronique Supernova, dans l’après-midi, avait rapporté le Guardian.
Alors qu’il recevait des textos et des appels téléphoniques paniqués de la rave-party où les terroristes étaient en train de commettre un massacre, il s’était hâté de s’y rendre, embarquant 31 personnes dans son petit fourgon de 14 sièges. Il avait pris la fuite à grande vitesse, traversant les champs et évitant les tirs des hommes armés du Hamas, suivi par d’autres fêtards au volant de leurs voitures, permettant à de nombreux jeunes de s’en sortir sains et saufs.
Il resterait 138 otages à Gaza même si, ces derniers jours, l’armée a confirmé la mort de 18 d’entre eux grâce à de nouveaux renseignements et sur la base d’informations obtenues par les troupes qui se trouvent actuellement à Gaza.
Cent cinq otages ont été libérés de captivité par le Hamas pendant une trêve d’une semaine qui a eu lieu, fin novembre : 81 Israéliens, 23 ressortissants thaïlandais et un citoyen philippin. En échange, l’État juif a libéré 240 prisonniers palestiniens incarcérés en Israël pour atteinte à la sécurité nationale, des femmes et des mineurs. Auparavant, quatre otages avaient été libérés, une captive avait été secourue et les corps sans vie de deux otages ont été rapatriés.