Blinken: « l’équivalence honteuse entre le Hamas et les dirigeants d’Israël » complique les négociations
Le chef de la diplomatie américaine a salué les "efforts considérables" déployés par les médiateurs égyptien et qatari en vue d'une trêve, qu'il juge toujours possible

Antony Blinken a estimé mardi encore « possible » un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza tout en jugeant que la décision du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de réclamer des mandats d’arrêt à l’encontre de dirigeants israéliens « compliquaient » ces efforts.
« Je pense que nous avons été très, très proches à deux reprises », a affirmé le chef de la diplomatie américaine lors d’une audition parlementaire, saluant les « efforts considérables » déployés par les médiateurs égyptien et qatari.
« Nous y travaillons chaque jour. Je pense qu’il y a encore une possibilité », a-t-il ajouté.
« Mais elle est remise en question par un certain nombre d’événements, et je dois dire que la décision extrêmement malavisée prise hier par le procureur de la CPI – l’équivalence honteuse entre le Hamas et les dirigeants d’Israël -, je pense que cela ne fait que compliquer les perspectives de conclure un tel accord », a affirmé M. Blinken.
L’audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat a été perturbée par des manifestants contre la guerre à Gaza, qui ont crié : « Boucher » ou « Blinken est un criminel de guerre ».
Ils ont immédiatement été escortés hors de la salle par la sécurité.
NOW: @SecBlinken continues to be disrupted during his testimony to the Senate Foreign Relations Committee.
"Blinken is a war criminal! He is a war criminal! The blood of 40,000 Palestinians is on his hands!" pic.twitter.com/bmx0CTfkrJ
— CODEPINK (@codepink) May 21, 2024
Le procureur de la CPI, Karim Khan, a annoncé lundi avoir réclamé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes tels que « le fait d’affamer délibérément des civils », « homicide intentionnel » et « extermination et/ou meurtre » en lien avec l’opération israélienne à Gaza.
Le procureur de la CPI a aussi demandé des mandats contre trois hauts responsables du Hamas – Ismaïl Haniyeh, Mohammed Deif et Yahya Sinwar – pour notamment « l’extermination », « le viol et d’autres formes de violence sexuelle » et « la prise d’otages en tant que crime de guerre » liés à l’attaque du mouvement islamiste le 7 octobre en Israël.
Le président américain Joe Biden a jugé lundi « scandaleuse » la demande de mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens et balayé l’accusation de « génocide » pour l’offensive à Gaza.
Le gouvernement américain s’est cependant abstenu de menacer la CPI de sanctions, comme l’avait fait Donald Trump lorsqu’il était président à l’encontre d’une procureure de la Cour.
Interrogé par un sénateur à ce sujet, M. Blinken a répondu que l’administration Biden examinait une « réponse appropriée » à la CPI.