Blinken s’entretient avec Lapid et Abbas des questions israélo-palestiniennes
Le secrétaire d'État américain a réitéré son engagement en matière de sécurité ; s'adressant au dirigeant palestinien, il a appelé à la "réforme" de l'AP

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken s’est entretenu lundi avec le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid et a discuté avec lui des questions israélo-palestiniennes, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Blinken s’est également entretenu séparément avec le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas sur le même sujet, a indiqué le département d’État américain.
Lors de son entretien avec Lapid, Blinken a évoqué « les solides relations entre les États-Unis et Israël et les défis communs, notamment les risques d’une nouvelle agression russe contre l’Ukraine ainsi que les menaces posées par l’Iran », selon le communiqué du ministère des affaires étrangères.
« Blinken a réitéré l’engagement inébranlable de l’administration à l’égard de la sécurité d’Israël », a-t-il ajouté.

À Washington, le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a déclaré lors d’un point de presse que Blinken avait appelé Abbas dans le cadre des efforts visant à « donner la priorité au réengagement avec le peuple palestinien et l’Autorité palestinienne ».
Price a indiqué qu’il y avait eu une discussion sur « la nécessité d’améliorer la qualité de vie du peuple palestinien de manière tangible » et « le besoin de réforme au sein de l’Autorité palestinienne ».
Blinken a également souligné à Abbas que la position américaine considère toujours « qu’Israéliens et Palestiniens méritent de vivre dans des conditions égales de sécurité, de liberté, de prospérité et, surtout, de dignité ».
Un compte-rendu de l’appel téléphonique du bureau d’Abbas ne mentionnait pas l’appel à la réforme, selon un reportage de l’agence de presse Reuters, et indiquait qu’Abbas avait dit à Blinken qu’Israël devait « cesser de maltraiter les prisonniers » et de « retenir des impôts ».

Depuis 2018, Israël retient une partie des fonds fiscaux qu’il collecte pour l’AP afin de la pénaliser pour les paiements effectués aux terroristes emprisonnés et aux familles des assaillants tués. Les sommes s’élèvent à des centaines de millions de shekels, mais Israël a trouvé d’autres moyens de transférer néanmoins des fonds à l’AP, à court d’argent.
Lors du point de presse du département d’État, Price a été invité à commenter un rapport d’Amnesty International, fraîchement publié mardi, et qui décrit le traitement des Palestiniens par Israël comme un « apartheid ».
Price a répondu que « nous réservons nos commentaires officiels jusqu’à ce que nous ayons l’occasion de le lire », mais il a ajouté que « ce n’est pas un terme que nous avons utilisé et que nous n’utiliserons jamais ».
En ce qui concerne la mort d’un citoyen américain-palestinien âgé le mois dernier alors qu’il était en détention israélienne, qui fait l’objet d’une enquête de la police militaire israélienne et a déjà vu deux officiers démis de leurs fonctions, Price a seulement déclaré que « nous continuons à soutenir une enquête approfondie et complète sur les circonstances de l’incident, et nous nous réjouissons de recevoir des informations supplémentaires dès que possible. »
Le porte-parole a refusé de dire si la conversation entre Blinken et Abbas portait également sur la réouverture du consulat général des États-Unis à Jérusalem, une question qui entrave les efforts de Washington pour réparer les liens avec les Palestiniens, mis à mal sous l’administration Trump.
L’administration Biden a affirmé que les États-Unis prévoyaient de rouvrir le consulat qui a historiquement servi de mission de facto auprès des Palestiniens, mais qui a été fermé par l’ancien président Donald Trump en 2019. Trump avait déjà provoqué la colère des Palestiniens en déplaçant l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem cette année-là, ce qui avait incité l’AP, basée à Ramallah, à refuser de rencontrer les responsables américains.
Cependant, Washington n’a pas encore rouvert le site, en raison, semble-t-il, de la pression exercée par Israël.
Au début du mois, des responsables palestiniens ont déclaré au Times of Israël que l’AP refuserait les demandes américaines de réformes à moins que Washington ne donne suite à ses propres engagements de rétablir pleinement les liens avec Ramallah, y compris la réouverture du consulat.