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Bnei Brak devenue « zone restreinte » ; 4 500 personnes âgées seront évacuées

Plus de 1000 agents ont installé des points de contrôle pour fermer la ville ; certains résidents seront mis en quarantaine ; les troupes peuvent utiliser une "force proportionnée"

Des policiers israéliens, en tenue de protection, arrivent dans une yeshiva dans la ville israélienne de Bnei Brak le 2 avril 2020, pour s'assurer que les mesures de distanciation sociale imposées par les autorités israéliennes visant à freiner la propagation du nouveau coronavirus sont respectées. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)
Des policiers israéliens, en tenue de protection, arrivent dans une yeshiva dans la ville israélienne de Bnei Brak le 2 avril 2020, pour s'assurer que les mesures de distanciation sociale imposées par les autorités israéliennes visant à freiner la propagation du nouveau coronavirus sont respectées. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

La police a été déployée en force à Bnei Brak vendredi matin, afin d’installer des dizaines de points de contrôle aux entrées et aux sorties de cette ville du centre d’Israël, quelques heures après que le cabinet a déclaré que ce nouveau foyer de l’épidémie était devenu une « zone restreinte ».

Les autorités ont indiqué que plus d’un millier de policiers ont été déployés dans la ville pour patrouiller et faire appliquer le confinement. Les résidents ne sont autorisés à quitter leur domicile que pour des circonstances spécifiques, ont précisé les autorités. Les personnes n’habitant pas à Bnei Brak n’auront pas le droit de s’y rendre.

La police va également tenter de limiter les mouvements non-nécessaire au sein de la ville, les résidents étant tenus de se conformer aux restrictions nationales qui interdisent les déplacements, hormis pour l’achat d’articles de première nécessité.

La police a utilisé des drones et autres méthodes de surveillances pour maintenir le confinement.

Parallèlement, les personnes malades et à risques seront évacuées de la ville pour limiter la propagation de l’agent pathogène au sein de Bnei Brak.

Le commissaire de police, Roee Waldman, à la tête du département des enquêtes de la police, a déclaré à la radio militaire que « dans les prochaines heures, les résidents sentiront une importante présence policière et militaire pour évacuer les personnes qui iront en quarantaine ».

Il a déclaré que les policiers étaient autorisés à faire un usage « proportionnel de la force » si ils rencontraient de la résistance.

Pendant le confinement, les services d’aide et les fournisseurs de denrées essentielles seront autorisés à entrer, ainsi que les journalistes. Le premier bouclage durera sept jours, et pourra être prolongé par les ministres par période de cinq jours.

Des policiers évacuent des membres ultra-orthodoxes de la yeshiva Ponevezh à Bnei Brak, dans le cadre du confinement en pleine pandémie, le 2 avril 2020. (Crédit : Flash90)

Le cabinet a également approuvé la formation d’une commission ministérielle supervisée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui sera chargée de déterminer si d’autres villes doivent devenir des « zones restreintes » afin d’endiguer la pandémie.

Le directeur général du ministère de la Santé Moshe Bar Siman-Tov a déclaré lors de la réunion du cabinet jeudi soir que la ville d’Elad pourrait faire l’objet de restrictions similaires, après que des dizaines de nouveaux cas de Covid-19 y ont été recensés, selon la Treizième chaîne.

La réunion du cabinet a eu lieu en visioconférence. Netanyahu et Bar Siman-Tov sont en quarantaine, après que le ministre de la santé Yaakov Litzman a été diagnostiqué positif au coronavirus jeudi.

Les ministres ont également approuvé une mesure exigeant que toute personne revenant de l’étranger, qui n’a pas d’endroit où s’isoler pendant deux semaines selon les directives du ministère de la Santé, soit placée dans un centre d’isolement géré par l’État. L’Etat fournira des repas sur place.

Le cabinet a également autorisé les médecins en chef des districts et les responsables des organisations de santé à ordonner le placement des patients en quarantaine, s’ils le jugent nécessaire.

Les civils seront autorisés à demander de telles ordonnances, bien qu’il n’ait pas été immédiatement déterminé si les autorités seront autorisées à les placer de force dans une installation désignée par l’État.

Des policiers patrouillent dans la ville de Bnei Brak, le 2 avril 2020. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Les règles approuvées stipulent que ceux qui refusent d’intégrer les centres d’isolement de l’État ou qui violent les ordres de quarantaine seront condamnés à une amende de 5 000 shekels.

Jeudi également, Netanyahu a approuvé un plan permettant à l’armée israélienne d’évacuer 4 500 personnes âgées de plus de 80 ans qui résident à Bnei Brak. Ces personnes, particulièrement à risque de contracter le coronavirus, seront installées dans des hôtels d’isolement gérés par l’Etat.

Ce projet a été mis au point par le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri et son homologue à la Défense, Naftali Bennett, en coopération avec les autorités à Bnei Brak et le ministère des Finances Moshe Kahlon, dont le ministère octroiera 75 millions de dollars pour la mise en œuvre du projet.

Forte d’une population de 200 000 personnes, Bnei Brak est la deuxième ville la plus touchée par la pandémie, et le taux d’infection par habitant et le plus élevé du pays.

« Le plan a été suggéré en partant du principe que la population âgée de Bnei Brak est la plus exposée au risque de mourir du virus et qu’elle devrait donc être évacuée dès que possible de la ville, qui se caractérise par son extrême densité de population », a déclaré le ministère de I’Intérieur.

« La pandémie de coronavirus frappe Bnei Brak. Le problème, ce sont les personnes âgées ; les personnes âgées sont en danger de mort, c’est pourquoi nous avons décidé de mobiliser l’armée et le commandement de la Défense passive pour une opération visant à évacuer les personnes âgées de Bnei Brak », a déclaré Bennett dans un communiqué.

Les hôtels d’isolement, gérés par le Commandement de la Défense passive, ont été adaptés pour convenir au mode de vie des pensionnaires haredim, mais ils sont nombreux à avoir refusé de s’y rendre et de quitter la ville.

Un officier de police s’assure que la population respecte les mesures de confinement visant endiguer la propagation du COVID-19, dans la ville à majorité ultra-orthodoxe de Bnei Brak, le 1 avril 2020. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Le Commandement de la Défense passive, qui gère l’opération, a fait savoir vendredi en début d’après-midi que plusieurs centaines de patients testés positifs au virus étaient toujours dans la ville. (Dans l’ensemble du pays, les  nombreux patients présentant des symptômes légers ont pour ordre de rester en quarantaine à domicile en raison de la capacité limitée des hôpitaux.)

Le chef du Commandement de la Défense passive, le général de division Tamir Yadai, a déclaré aux journalistes que « nous ne ferons rien de force… J’espère que nous pourrons faire sortir tous les malades de Bnei Brak ».

Il a souligné que certaines familles ont 8 ou 10 enfants, qui doivent être pris en charge. « Les efforts sont constants, mais ce n’est pas un succès pour le moment », a-t-il admis. « Mais nous n’arrêterons personne. »

Les efforts déployés par le gouvernement pour évacuer des résidents – qu’ils soient malades ou fassent simplement partie d’une population à risque – se sont heurtés à des difficultés juridiques, étant donné qu’il n’est pas certain que la police puisse forcer les résidents à quitter leur domicile contre leur volonté. La Douzième chaîne a déclaré que de hauts fonctionnaires du gouvernement avaient discuté avec des avocats afin de déterminer la meilleure façon de procéder.

Les personnes âgées de 60 à 80 ans à Bnei Brak seront autorisées à rester dans la ville, mais devront pratiquer une stricte distanciation sociale, a ajouté le ministère de l’Intérieur.

Un haut responsable de la santé a déclaré jeudi à la commission spéciale de la Knesset sur le coronavirus que près de 40 % des habitants de Bnei Brak avaient contracté le coronavirus.

Le Dr Ran Saar, qui dirige le prestataire de soins de santé Maccabi, a ajouté que le gouvernement devait prendre des mesures dans la ville pour empêcher les résidents de se contaminer mutuellement pendant les fêtes de Pessah, afin d’éviter une catastrophe.

Selon cette estimation, 75 000 personnes seraient malades à Bnei Brak, ce qui est très largement supérieur aux 900 cas confirmés dans la ville, selon les chiffres officiels du ministère de la Santé.

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