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Bolton dit à l’Iran : ne confondez pas « prudence » des USA et « faiblesse »

Le conseiller américain à la sécurité est arrivé ce samedi à Jérusalem pour le sommet sans précédent sur la sécurité, réunissant les États-Unis, Israël et la Russie

Le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton, (à gauche), rencontre le Premier ministre Benjamin Netanyahu au cabinet du Premier ministre à Jérusalem, le 23 juin 2019. (Haim Zach/GPO)
Le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton, (à gauche), rencontre le Premier ministre Benjamin Netanyahu au cabinet du Premier ministre à Jérusalem, le 23 juin 2019. (Haim Zach/GPO)

Le conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, a atterri en Israël samedi, en prévision d’une réunion trilatérale sans précédent à Jérusalem de hauts responsables de la sécurité des États-Unis, d’Israël et de Russie.

Bolton discutera cette semaine des questions régionales avec ses homologues, Meir Ben-Shabbat et Nikolai Patrushev. Les efforts de l’Iran pour s’enraciner militairement en Syrie et l’escalade des tensions entre Téhéran et Washington devraient être en tête de l’ordre du jour.

Avant la réunion, Bolton a rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu ce dimanche matin à Jérusalem.

L’Iran ne doit pas mal interpréter la décision du président américain Donald Trump de ne pas riposter à l’abattage d’un drone américain la semaine dernière comme une faiblesse, a-t-il déclaré. « Ni l’Iran ni aucun autre acteur hostile ne devrait confondre la prudence et la modération des Etats-Unis avec de la faiblesse. Personne ne leur a accordé de permis de chasse au Moyen-Orient. »

Vendredi, M. Trump a reconnu qu’il avait ordonné l’arrêt d’une frappe planifiée contre trois sites militaires iraniens qui auraient tué 150 personnes, estimant que le nombre de morts était disproportionné par rapport à l’abattage par l’Iran d’un drone sans pilote plus tôt la semaine dernière au-dessus du détroit d’Ormuz. L’Iran soutient que le drone a pénétré l’espace aérien iranien, ce que Washington nie.

« Alors que nous nous réunissons, les menaces à la paix et à la sécurité internationales au Moyen-Orient et dans le monde sont à la hausse », a indiqué M. Bolton.

« La poursuite continue de l’Iran de se doter d’armes nucléaires, les menaces de dépassement des limites fixées dans l’accord nucléaire qui a échoué dans les jours à venir, le renforcement continu des capacités menaçantes de la Force Al-Qods en Syrie et en Irak, la fourniture de drones, de missiles et autres armes perfectionnés aux forces de substitution hostiles en Irak, en Syrie, au Liban, au Yémen, et en Afghanistan, les menaces et actes d’agression constants contre Israël, nos alliés du Golfe persique, contre le personnel américain et les actifs et les biens américains au Moyen-Orient ne témoignent en rien du souhait de paix de ce pays ».

M. Bolton a poursuivi en citant M. Trump, qui a réitéré ce week-end que l’Iran ne sera « jamais » autorisé à se doter d’une arme nucléaire, disant que l’armée américaine est « reconstruite, nouvelle et prête à partir » et que les sanctions économiques imposées par les États-Unis « sont sévères ».

D’autres sanctions seront officiellement annoncées lundi, a confirmé M. Bolton.

Netanyahu a remercié Bolton de s’être tenu aux côtés d’Israël et d’être venu à Jérusalem cette semaine pour discuter des « énormes défis auxquels nous sommes confrontés ensemble au Moyen-Orient, en particulier en cette période sensible ».

Le conseiller américain pour la sécurité nationale John Bolton, (à gauche), rencontre le Premier ministre Benjamin Netanyahu au cabinet du Premier ministre à Jérusalem, le 23 juin 2019. (Haim Zach/GPO)

Le Premier ministre a poursuivi en affirmant que l’Iran a intensifié son agression régionale depuis l’accord nucléaire de 2015, qui a apporté au régime des allègements de ses sanctions et des sommes considérables en espèces.

« Les partisans de l’accord avec l’Iran ont soutenu que l’injection massive d’argent dans l’économie iranienne calmerait l’Iran. Ils ont fait valoir que l’Iran se concentrerait sur l’intérieur, qu’il commencerait à édifier une nation. Et en fait, c’est tout le contraire qui se produit », a-t-il expliqué.

« L’Iran a utilisé ces centaines de milliards de dollars pour financer la constitution d’un empire, pas la construction d’une nation », a-t-il poursuivi, avertissant que la République islamique « dévore un État après l’autre ».

Israël constate l’agression de l’Iran dans ses efforts accrus pour établir des bases militaires en Syrie et pour fournir des armes sophistiquées au Hezbollah et à d’autres mandataires, a déclaré le Premier ministre.

« De même, nos voisins arabes disent exactement la même chose. Ils observent l’agression iranienne et le soutien accru de l’Iran aux groupes terroristes qui les menacent, des milices chiites en Irak aux Houthis au Yémen », a-t-il fait remarquer.

« J’ai donc été heureux d’entendre le président Trump dire clairement hier que la pression va continuer et qu’elle allait augmenter », a déclaré M. Netanyahu.

L’année dernière, Trump a retiré les États-Unis de l’accord visant à freiner les ambitions nucléaires de l’Iran en échange d’un allégement des sanctions, et a rétabli les mesures visant à étouffer les ventes de pétrole iranien et à paralyser son économie.

Dans le cadre de la flambée des tensions, les États-Unis ont renforcé leur présence militaire au Moyen-Orient et imputé à l’Iran, comme Israël l’aurait fait, les attaques contre les pétroliers dans le Golfe d’Oman. L’Iran nie toute responsabilité.

Le président russe Vladimir Poutine, (à droite), accompagné du secrétaire du Conseil de sécurité Nikolaï Patrushev, rencontre les hauts responsables des pays du BRICS chargés des questions de sécurité, au Kremlin à Moscou, en Russie, le 26 mai 2015. (Sergei Karpukhin/Pool Photo via AP)

En prévision de la réunion tripartite à Jérusalem, Moscou a de son côté annoncé vouloir veiller aux intérêts de l’Iran lors de l’évènement.

« L’Iran est en Syrie à l’invitation du gouvernement légitime et participe activement à la lutte contre le terrorisme. Par conséquent, bien sûr, nous devrons tenir compte des intérêts de l’Iran », a affirmé M. Patrushev.

Mardi, Netanyahu avait salué ce sommet « historique et sans précédent » comme une étape importante pour garantir « la stabilité au Moyen-Orient en période de turbulences ».

« Ce qui est important dans cette rencontre trilatérale des deux superpuissances en Israël, c’est qu’elle témoigne grandement de la position internationale actuelle d’Israël parmi les nations », a-t-il ajouté.

Plus tôt ce mois-ci, un haut responsable américain avait lui aussi déclaré que Washington profiterait de la réunion pour dire à Moscou que l’Iran devrait se retirer de Syrie et demander à la Russie des suggestions sur la manière de contrer l’influence de Téhéran dans cette région. Le responsable anonyme a déclaré que les Etats-Unis soutenaient les actions d’Israël contre l’enracinement iranien en Syrie.

« Nous comptons bien faire comprendre, conjointement avec les Israéliens, que les Iraniens n’ont pour nous aucun rôle positif – et ce, aussi bien en Syrie, au Liban, en Irak et au Yémen – que dans les autres pays où ils sont actifs », a indiqué le responsable, selon Reuters.

Meir Ben-Shabbat, conseiller à la sécurité nationale. (Amos Ben Gerschom / GPO)

Il a ajouté que Washington était sûr que le sommet, avec Israël accueillant à la fois la Russie et les Etats-Unis à Jérusalem, irriterait les dirigeants iraniens, et a déclaré que le fait que la Russie y participe était un signe positif.

« Le fait que les Russes accordent de l’importance à ces discussions, qu’ils sont prêts à le faire publiquement, je pense que c’est en soi très important », a indiqué le responsable.

Selon un rapport du radiodiffuseur public Kan, Israël et les Etats-Unis offriront à la Russie des mesures incitatives pour tenter de réduire l’influence iranienne en Syrie.

Moscou est un proche allié de Téhéran et de Damas, tandis que Jérusalem et Washington sont les ennemis jurés de la République islamique.

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