Bouchons à Téhéran : la population tente de fuir vers le nord, à la campagne
On fait la queue sur des kilomètres pour faire le plein dans la capitale après l'appel lancé par Tsahal de se tenir à distance des usines d'armement

Des Iraniens ont d’ores et déjà entrepris de fuir la capitale, Téhéran, ce dimanche, alors que les bombardements israéliens se poursuivent sur les infrastructures militaires et sur les installations nucléaires de la république islamique, pour le troisième jour d’affilée.
Témoignages d’habitants à l’appui, CNN a expliqué que certains d’entre eux tentaient de rallier le nord du pays, à la campagne, mais que les routes sont paralysées par les bouchons. Un journaliste de l’agence de presse allemande dpa a constaté des files d’attente de plusieurs kilomètres pour faire le plein d’essence à Téhéran.
« Je n’ai aucune envie de partir de chez moi, mais je ne peux pas mettre mes jeunes enfants en danger », confie à CNN un père de deux enfants, qui tient à rester anonyme. « J’espère que les États-Unis vont intervenir pour mettre un terme au conflit entre les deux pays. »
L’homme a noté que ses proches sont inquiets parce que les officiels du régime vivent dans les quartiers de la classe moyenne supérieure, ce qui met les civils en danger.
L’armée de l’air israélienne a attaqué l’Iran par surprise, tôt vendredi matin, en procédant à des bombardements ciblés sur le domicile de hauts responsables militaires et de scientifiques iraniens. Des images permettent de voir des bombardements précis sur des appartements dans des immeubles résidentiels.
Après des frappes nocturnes, dans la nuit de vendredi à samedi, sur les défenses aériennes iraniennes, le porte-parole de Tsahal a déclaré que l’armée de l’air avait la maitrise de l’espace aérien au-dessus de Téhéran.

Dimanche, l’armée israélienne a émis un avis d’évacuation sans précédent afin que les civils iraniens évacuent les zones proches des usines d’armement.
Dans le but d’apaiser les craintes de la population, la porte-parole du gouvernement iranien, Fatemeh Mohajerani, a déclaré à la télévision d’État que les Iraniens pourraient, lors des attaques israéliennes, se réfugier dans les mosquées, les écoles ou le métro, lesquels resteront ouverts à tout moment dès dimanche soir.
« Il n’y a aucun problème d’approvisionnement en nourriture, médicaments ou carburant », a-t-elle ajouté.
Le président du conseil municipal de Téhéran, Mehdi Charman, a déclaré que la ville cherchait des alternatives car elle manquait d’abris à l’épreuve des bombes.
« Malheureusement, à Téhéran et dans les autres villes, il n’y a pas d’abris », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en expliquant que le nombre de morts en Israël était plus faible grâce aux abris anti-aériens et à l’organisation régulière de simulations d’attaque.
Chamran a signalé que les sous-sols étaient une option et qu’en cas de situation « extrême », le métro souterrain pourrait être utilisé, à condition d’arrêter la circulation des métros.

« Nous pourrions également utiliser les parkings souterrains, comme lorsque Saddam nous a bombardés », a rappelé Chamran en parlant de la guerre contre l’Irak, alors sous la coupe du dictateur Saddam Hussein, dans les années 1980.
L’hostilité qui couvait depuis des années entre Israël et l’Iran s’est muée en guerre, tôt dans la matinée de vendredi, lorsqu’Israël a lancé une offensive majeure contre l’Iran et son programme nucléaire en bombardant des infrastructures nucléaires, des pas de tir de missiles et de hauts responsables militaires.
L’Iran a riposté par des tirs de missiles balistiques vendredi et samedi, qui ont tué pas moins de 13 personnes en Israël et fait des centaines de blessés.
Israël a expliqué ne pas avoir eu le choix et avoir bombardé l’Iran, qui s’est juré de détruire l’État juif, sur la foi de renseignements attestant que Téhéran était désormais très près du « point de non-retour » dans l’obtention de l’arme nucléaire.
Selon les militaires israéliens, Tsahal s’attend à des tirs nourris de la part de l’Iran, mais assure qu’« à la fin de l’opération, il n’y aura plus de menace nucléaire » de la part de la République islamique.