Camp nazi Struthof : Hollande rappelle que « le pire peut encore se produire »
Le Struthof est le premier camp de concentration découvert par les Alliés lors de leur offensive à l'ouest de l'Allemagne
Le président français François Hollande a souligné dimanche que le « pire peut encore se produire » alors que « le racisme et l’antisémitisme sont encore là », en visitant le Struthof, seul camp de concentration sur le territoire français, situé en Alsace, alors annexée par l’Allemagne nazie.
« La connaissance de l’Histoire ne nous préserve pas du pire, le pire peut toujours se produire et c’est en le connaissant que nous pouvons le prévenir », a déclaré le président français après avoir visité la chambre à gaz du camp.
« L’antisémitisme et le racisme sont encore là et donc nous devons à travers cette cérémonie du Struthof agir pour protéger ceux qui peuvent en être encore aujourd’hui les victimes », a ajouté Hollande, qui effectuait cette visite à l’occasion de la Journée nationale de la Déportation, alors que la France a été le théâtre de plusieurs attaques jihadistes visant notamment des Juifs.
Ici se trouve « la seule chambre à gaz, le seul camp de concentration qui a été installé sur le sol de France (…) Ce qui s’est passé ici est un crime atroce qui s’est produit en Europe et qui a été le fait d’Européens », a-t-il rappelé en présence des dirigeants des principales institutions européennes, dont les présidents du Parlement européen Martin Schulz et de la Commission européenne Donald Tusk.
Le matin à Paris, le Premier ministre Manuel Valls avait appelé à « poursuivre le combat » contre une barbarie qui « peut changer de visage », au mémorial dédié aux martyrs de la déportation.
Dix-sept personnes ont été tuées en France en janvier dans des attaques visant notamment l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et une épicerie casher. Le 19 janvier, une femme a été tuée près de Paris par un homme qui projetait selon l’enquête un attentat contre une église.
Le Struthof est le premier camp de concentration découvert par les Alliés lors de leur offensive à l’ouest de l’Allemagne. Lieu de détention de 52 000 déportés (dont 22 000 périrent), il fut libéré le 23 novembre 1944 mais les prisonniers avaient été pour la plupart déjà été transférés vers Dachau et Auschwitz, plus à l’est.
La chambre à gaz servait essentiellement à des expérimentation médicales de gaz de combat sur les détenus. 86 Juifs, venus d’Auschwitz, y furent aussi assassinés et leurs corps entreposés à l’université de Strasbourg, par les nazis qui voulaient en faire des spécimens d’une race vouée à l’extermination.