Israël en guerre - Jour 423

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Les victimes du 7 octobre

Capitaine Iftah Yavetz, 23 ans : Un commandant d’unité d’élite à l’âme de poète

Tué en luttant contre des terroristes du Hamas devant le kibboutz Nahal Oz le 7 octobre

Cpt. Iftah Yavetz (Autorisation)
Cpt. Iftah Yavetz (Autorisation)

Le capitaine Iftah Yavetz, âgé de 23 ans et originaire de Ramat Hasharon, chef du commando d’élite Maglan, a été tué au combat contre le Hamas près du kibboutz Nahal, Oz le 7 octobre.

Iftah se trouvait chez lui, à Ramat Hasharon lorsque l’attaque du Hamas a commencé : sans attendre les ordres, il a pris la route en direction du sud, vers le front, et a retrouvé en cours de route d’autres membres du commando Maglan.

Son père a déclaré qu’alors qu’Iftah faisait route vers le sud, il lui a brièvement parlé, évoquant « un chaos sans nom, des dizaines de terroristes sur le sol israélien, on en parlera plus tard ».

Aux alentours de midi, les soldats sont arrivés à l’entrée du kibboutz Nahal Oz, dont ils avaient entendu dire qu’il était durement attaqué.

Avant d’arriver, Iftah avait envoyé un SMS au chef de la sécurité du kibboutz, Ilan Fiorentino, sans savoir qu’il était déjà mort, pour lui dire : « Ilan, c’est Iftah Yavetz, le commandant des opérations de Maglan. Tenez bon, nous arrivons. »

Autour du kibboutz, ils ont livré une bataille féroce contre les envahisseurs du Hamas, et c’est là qu’Iftah, le major Chen Bochris et le sergent-major Afik Rosenthal, tous membres de Maglan, ont été tués.

Iftah a été inhumé à Tel Aviv le 9 octobre. Il laisse dans la peine ses parents, Shira et Gilad, et ses cinq demi-frères et sœurs, Michal, 19 ans, Tamar, 18 ans, Yael, 17 ans, Ella, 15 ans, et Dan, 14 ans.

Pianiste talentueux et joueur de tennis accompli – troisième du classement israélien -, il avait renoncé à une carrière sportive au profit d’une solide carrière militaire. Il s’était engagé début 2019 et avait gravi les échelons jusqu’à devenir commandant de l’unité d’élite Maglan après une formation d’officier.

Gilad, le père d’Iftah, a déclaré dans une interview à Calcalist que son fils « était unique en tout point, jusqu’à sa façon d’envisager la vie. Il lisait beaucoup, écrivait beaucoup, avait beaucoup de relations importantes, il avait connu l’amour… Il a vécu une vie courte mais très remplie. »

Iftah et lui, a-t-il dit, « étaient aussi proches qu’il est possible de l’être, en paroles, en écrits mais aussi dans le silence. Nous nous disions que nous nous aimions et apprenions l’un de l’autre. Pas de regret de ne pas lui avoir dit que je l’aimais, me concernant. »

Iftah avait quatre parents, comme il le disait lui-même, ses parents s’étant remariés chacun de son côté, « et il était très proche de nous quatre. Il était arrivé à la conclusion que la famille était de loin le plus important. Principe qui valait aussi pour son équipe dans l’armée – l’équipe est capitale. »

La mère d’Iftah, Shira, a déclaré dans un article commémoratif de Tsahal que son fils et elle avaient une sorte de petit rituel et qu’à chaque fois qu’il passait le Shabbat à la base, ils s’envoyaient une chanson, un poème ou un texte fort : « C’était généralement des poèmes, mais parfois des chansons, des citations extraites de livres ou de belles proses », a-t-elle dit. Chaque semaine, je cherchais des poèmes sur toutes sortes de sujets, et Iftah m’en envoyait un lui aussi. J’étais toujours surprise qu’il ait le temps de le faire. »

Shira a fait un livre de leurs échanges lorsqu’il a terminé son cours d’officier et, à sa mort, elle en a imprimé d’autres exemplaires pour ses proches : « Nombre de ceux qui ont fait leur service ou travaillé avec Iftah ignoraient cet aspect de sa personnalité. C’était un combattant dur et sérieux : ils ne savaient pas qu’il avait aussi l’âme d’un poète. »

« Iftah s’exprimait merveilleusement bien. Pour lui, l’écrit avait beaucoup d’importance », a-t-elle ajouté. « Il avait toujours un livre dans son sac : même lorsqu’il partait pour des semaines très difficiles sur le plan militaire, il emportait un livre avec lui. J’étais étonnée de voir que même lorsque ses camarades n’avaient pas le temps de se doucher, lui trouvait le temps de lire. »

Après la mort de leur fils, les parents d’Iftah ont reçu une lettre qu’il avait écrite trois mois plus tôt, avant une opération compliquée de Tsahal en Cisjordanie, dont il pensait qu’il ne sortirait peut-être pas vivant.

Ses camarades et lui, y écrivait-il, étaient sur le point de commencer à se battre « en sachant très bien (moi du moins) que nous nous embarqu[i]ons dans une opération dont nous ne reviendr[i]ons peut-être pas tous. Malgré cela, je regarde derrière moi et sur le côté, et j’ai vraiment confiance en nous. Nous sommes affûtés, nous nous sommes bien préparés… quand mes pensées vagabondent un peu – pourquoi nous et pourquoi maintenant – c’est ce à quoi je pense, et soudain la réponse m’apparaît très clairement. Se battre pour ce pays, diriger cette unité, ce n’est pas de l’héroïsme suprême, c’est ce qu’il faut faire. »

C’est la dernière phrase de cette lettre que sa famille a fait graver sur sa pierre tombale : « Si je devais revivre ma vie, je ne changerais rien. »

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