Cinq hommes condamnés pour violence contre des supporters israéliens à Amsterdam
Le tribunal a prononcé des peines de 6 mois, 10 semaines et 1 mois de prison, ainsi qu'une peine de 100 heures de travaux d'intérêt général
Le tribunal d’Amsterdam a condamné mardi cinq hommes pour faits de violences et complicité de violence contre des supporters de football israéliens en novembre, lors d’attaques qui avaient été qualifiées d’antisémites par de nombreux gouvernements occidentaux.
Le parquet d’Amsterdam a reconnu les cinq hommes coupables d’une série de délits allant de coups de pied donnés dans la rue à des supporters du Maccabi Tel-Aviv à l’incitation à la violence dans des groupes de discussion en ligne.
Le tribunal a prononcé des peines de 6 mois, 10 semaines et 1 mois de prison, ainsi qu’une peine de 100 heures de travaux d’intérêt général.
Sefa Ö, 32 ans, a écopé de la peine la plus lourde, pour avoir pourchassé, poussé et frappé plusieurs supporters israéliens, dont un individu déjà au sol, selon des images diffusées à l’audience.
La juge a déclaré que généralement, les personnes reconnues coupables de tels crimes étaient condamnées à effectuer des travaux d’intérêt général.
« Mais le tribunal estime que, compte-tenu de la gravité de l’infraction et du contexte dans lequel elle a été commise, seule une peine d’emprisonnement est appropriée », a-t-elle ajouté.
Dans la nuit du 7 au 8 novembre, des supporters du club israélien ont été pourchassés et battus dans les rues d’Amsterdam, en marge d’un match de football contre l’équipe locale de l’Ajax.
Les autorités israéliennes ont déclaré que 10 supporters du Maccabi avaient été blessés lors de ces violences. Des centaines d’autres Israéliens se sont retranchés dans leurs hôtels pendant des heures, craignant justement d’être attaqués. Beaucoup ont déclaré que les forces de sécurité néerlandaises étaient introuvables, alors que les touristes israéliens étaient pris en embuscade par des bandes d’assaillants masqués criant des slogans anti-israéliens.
Les images de ces violences ont fait le tour du monde et suscité une réaction furieuse de la part d’Israël.
Le parquet a condamné à un mois de prison Umutcan A., 24 ans, pour avoir agressé des supporters et arraché violemment une écharpe du Maccabi à l’un d’entre eux.
Le jeune homme a également été identifié comme l’auteur d’un message WhatsApp évoquant une « chasse aux juifs ».
« Je ne déteste pas du tout les Juifs, je ne sais pas vous dire pourquoi j’ai dit cela », a-t-il déclaré au tribunal lors de sa comparution.
Lucas D., 19 ans, seul accusé présent lors du jugement mardi, a quant a lui reçu d’une peine de 100 heures de travaux d’intérêt général pour jets de pierre sur la police et possession illégale de feux d’artifice.
Les tensions étaient vives avant le match de football. Selon la police, des slogans anti-arabes ont été scandés par des supporters israéliens, qui ont également notamment vandalisé un taxi et brûlé un drapeau palestinien.
La police a déclaré qu’elle enquêtait sur au moins 45 personnes en lien avec les violences, dont des supporters du Maccabi accusés de comportements provocateurs.
La comparution d’un autre suspect, originaire de la bande de Gaza, a été reportée à une date non communiquée pour qu’il fasse l’objet d’une évaluation psychologique, a indiqué le parquet.
Cet homme de 22 ans est jugé pour tentative d’homicide involontaire, l’accusation la plus grave dans ces affaires.
Six autres suspects doivent comparaître ultérieurement. Trois d’entre eux sont mineurs et leurs audiences auront lieu à huis clos.
Un porte-parole du ministère public a déclaré que les procureurs néerlandais étudiaient les verdicts et les peines de prison prononcées.
Le porte-parole a ajouté que les avocats n’étaient pas satisfaits de la décision du tribunal de traiter Lucas D. comme un mineur, en lui imposant 100 heures de travaux d’intérêt général au lieu d’une peine d’emprisonnement.
Les peines d’emprisonnement de quatre autres condamnés, qui vont de un à six mois, sont également insuffisantes ; le porte-parole a indiqué qu’elles pourraient également faire l’objet d’un appel.
« Nous examinons le nombre de mois de prison imposés par rapport à notre demande », a déclaré le porte-parole dans les médias néerlandais.
Les parties ont quatorze jours pour faire appel.