Climat: Scholz rejette toute « renaissance mondiale des énergies fossiles »
Berlin a décidé de prolonger l'activité de centrales à charbon jusqu'au printemps 2024, en raison du conflit en Ukraine mais l'objectif d'abandonner cette énergie en 2030 reste valable
Le chancelier allemand Olaf Scholz a fermement rejeté lundi lors de la COP27 en Egypte toute « renaissance mondiale des énergies fossiles ».
« Il ne doit pas y avoir de renaissance mondiale des énergies fossiles. Et pour l’Allemagne, je le dis : il n’y en aura pas non plus », a assuré lors du sommet sur le climat à Charm el-Cheikh M. Scholz, dont le pays est un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.
« Pour nous, il est plus clair que jamais que l’avenir appartient à l’énergie éolienne, au solaire et l’hydrogène vert », a ajouté le chancelier.
L’invasion russe de l’Ukraine et ses répercussions sur l’approvisionnement énergétique allemand ont conduit Berlin à rouvrir temporairement des centrales à charbon.
Mais il ne s’agit, a assuré M. Scholz, que d’une « courte période ».
« Nous sommes déterminés à sortir du charbon », a assuré le chancelier social-démocrate, à la tête d’une coalition formée avec les Verts et les libéraux.
Le gouvernement allemand a décidé de prolonger l’activité de plusieurs centrales à charbon jusqu’au printemps 2024, mais l’objectif d’abandonner cette énergie en 2030 reste valable.
Pour M. Scholz, la transition vers les énergies renouvelables « n’est pas seulement un impératif climatique, économique et environnemental », mais aussi « un impératif de sécurité » illustré par la dépendance allemande à l’énergie russe.
« Tout cela rend la tâche centrale de notre époque encore plus urgente, à savoir limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré », a fait valoir le dirigeant allemand, qui vise « d’ici 2045 » la neutralité carbone de son pays.
« Chaque dixième de degré de réchauffement en moins, cela signifie moins de sécheresses et d’inondations, moins de conflits liés aux ressources, moins de famine et de mauvaises récoltes, et donc plus de sécurité et de prospérité », a détaillé Olaf Scholz.
Le dirigeant allemand a en outre relevé que les pays en voie de développement, moins pollueurs mais souvent plus touchés par les conséquences du réchauffement, « demandaient à juste titre plus de solidarité internationale ».
« Nous sommes prêts à leur apporter un soutien encore plus important », a-t-il assuré, promettant que l’Allemagne allait porter sa contribution à la lutte contre le réchauffement dans le monde en 2025 à 6 milliards d’euros par an, contre 5,3 milliards en 2021.
« Nous allons soutenir les pays les plus durement touchés par le changement climatique pour faire face aux pertes et aux dommages », a-t-il aussi annoncé, plaidant pour la mise en place d’un « bouclier mondial contre les risques climatiques » que l’Allemagne abonderait à hauteur de 170 millions d’euros.