Climat : Une délégation israélienne de 120 personnes au sommet de Glasgow
Lors d'un événement à Jérusalem, le président Herzog a déclaré qu'il fallait s'attaquer à la crise climatique : "Pas l'année prochaine, pas dans deux mois : Ici et maintenant"
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
L’État d’Israël sera représenté aux débats sur le climat de la COP26 à Glasgow, en Écosse, par une délégation constituée de 120 personnes – issues de la Knesset, des ministères du gouvernement, de la société civile, du milieu universitaire, du secteur commercial et des autorités locales. Le sommet a lieu du 31 octobre au 12 novembre.
A la tête de la délégation, le Premier ministre Naftali Bennett qui sera notamment accompagné par les ministres de l’Énergie et de la Protection environnementale.
De son côté, Nitzan Moshe d’Israel Chemicals Ltd dirigera le groupe de représentants du milieu des affaires qui prendra part au sommet.
Lundi, les 120 représentants de l’État juif à cette conférence internationale sur le climat ont été accueillis par le président Isaac Herzog à la résidence du président à Jérusalem, où ils ont pu déguster des produits à base de protéine alternative et des substituts de viande.
Herzog et son épouse Michal ont goûté à un poulet particulier, créé en laboratoire à partir de cellules de volailles.
Développé par l’entreprise Future Meat, spécialisée dans la viande cultivée, le produit est fabriqué sur une ligne spéciale de production qui serait sans précédent dans le monde.
Le président a déclaré que le mets était délicieux. La ministre de la Protection environnementale Tamar Zandberg, défenseure des animaux de longue date et vegan, a indiqué que c’était la première fois qu’elle mangeait du poulet depuis sept ans.
A l’intérieur de la salle, le président a prononcé un discours virulent, affirmant que « tous ceux qui pensent que la crise du climat est un problème qui n’affectera que les générations à venir, ou que nous disposons encore de nombreuses années avant de commencer à changer les choses, font une grave erreur ».
« Tous ceux qui pensent que le temps est de notre côté interprètent la réalité de la situation de manière incorrecte. La problématique du climat est urgente et elle nécessite un passage à l’acte immédiat », a-t-il ajouté.
« Nous devons créer une coalition aussi large que possible, en y intégrant toutes les branches de l’industrie, du commerce, du monde universitaire et, bien sûr, le secteur public et les autorités locales ; il faut unir nos forces dans un objectif unique : celui de nous attaquer sans délai, de manière urgente, à la crise du climat. Pas l’année prochaine, pas dans deux mois : Ici et maintenant », a asséné le chef de l’État israélien.
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Mercredi dernier, Herzog a annoncé la mise en place du Forum israélien sur le climat dont les activités se tiendront sous les auspices du Bureau du président et qui sera dirigé par Dov Khenin, activiste dans la défense de l’environnement et ancien député du parti Hadash, en coopération avec Haim vSviva (« Vie et Environnement »), l’organisation-cadre des groupes environnementaux israéliens.
Lors de l’événement organisé lundi, Zandberg et la ministre de l’Énergie Karine Elharrar ont présenté un plan national de lutte contre le changement climatique qui a été mis au point en collaboration avec 14 ministères, qui ont tous participé à son élaboration.
Zandberg a promis qu’elle ferait de l’adoption d’une loi sur le climat sa toute première priorité à son retour d’Écosse. Une telle législation avait été déjà préparée au mois d’avril, mais elle est depuis bloquée par les objections qui ont été opposées par le ministère de l’Énergie et par le ministère des Finances.
Ron Tomer, président de l’Association des fabricants, a assuré aux personnes présentes que la communauté des affaires était favorable à une économie bas-carbone ainsi qu’à une économie verte, tant que cette dernière resterait équitable.
Une taxe carbone devrait finalement être introduite en Israël et d’importantes sommes d’argent devront être dépensées pour réduire les émissions, a-t-il expliqué, ajoutant qu’il espérait que l’État et le gouvernement seront prêts à se détourner des produits fournis par des pays comme la Turquie et la Chine, qui sont des nations qui polluent énormément.
Une coalition d’activistes dans la défense du climat s’est pour sa part rassemblée devant la résidence du président pendant l’événement, manifestant en faveur de l’adoption d’une loi sur le climat.