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Columbia limite l’accès au campus afin d’éviter toute « perturbation » à la rentrée

Ces mesures visent à "assurer la sécurité de notre communauté", dit le directeur, en particulier des non-affiliés, les activistes anti-Israël ayant promis la reprise des manifestations

Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

Des manifestants pro-palestiniens et anti-Israël défilant devant l'Université de Columbia, à New York, le 23 mai 2024. (Crédit : Kena Betancur/AFP)
Des manifestants pro-palestiniens et anti-Israël défilant devant l'Université de Columbia, à New York, le 23 mai 2024. (Crédit : Kena Betancur/AFP)

New York Jewish Week via JTA – L’université de Columbia a restreint l’accès à son campus lundi, signe que l’université se prépare à une reprise des manifestations d’étudiants anti-Israël à la veille de la rentrée.

Le directeur général de l’université, Cas Holloway, a annoncé dans un communiqué vendredi que le campus serait effectivement fermé au public à partir de lundi. Les cours reprendront officiellement le 3 septembre, mais les activités d’orientation de certaines facultés démarrent cette semaine.

« Cette mesure vise à assurer la sécurité de notre communauté, au vu d’informations signalant des perturbations potentielles », a expliqué Holloway. « Nous sommes particulièrement préoccupés par les personnes extérieures à la communauté qui pourraient ne pas avoir à l’esprit les meilleurs intérêts de la communauté de Columbia ».

Les restrictions resteront en place jusqu’à nouvel ordre, a précisé Holloway.

Columbia a été un épicentre du mouvement de protestation des étudiants pro-palestiniens et anti-Israël l’année universitaire dernière, en particulier à la fin du semestre de printemps, lorsqu’un camp de protestation a été installé sur le campus, déclenchant un mouvement à l’échelle nationale. Des centaines d’étudiants ont été arrêtés après l’occupation d’un bâtiment universitaire par les manifestants. Les étudiants juifs ont dénoncé l’atmosphère hostile et antisémite générée par le camp.

Columbia avait déjà limité l’accès au campus peu après le déclenchement de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, le 7 octobre. Au printemps, le campus a été fermé et encerclé par la police, et Columbia a annulé sa principale cérémonie de remise des diplômes.

Une pancarte du campement de manifestants pro-palestiniens et anti-israéliens à l’Université Columbia à New York, le 22 avril 2024. (Crédit : AP Photo/Stefan Jeremiah)

Bien que les manifestations aient été organisées par des étudiants, des personnes n’ayant aucun lien avec Columbia ont également contribué à l’agitation. Lorsque la police a évacué les manifestants du bâtiment occupé, plus d’un quart des 112 personnes arrêtées n’étaient ni des étudiants ni des professeurs.

Désormais, seuls les détenteurs d’une carte d’identité de Columbia et les invités préenregistrés peuvent entrer sur le campus à partir d’un nombre limité de points d’entrée.

En plus des restrictions d’accès, Columbia envisage de donner aux agents de sécurité de l’école le pouvoir d’arrêter les manifestants, selon le Wall Street Journal. La section new-yorkaise du Conseil des relations américano-islamiques a condamné ce plan dans une déclaration lundi, affirmant que son objectif était de « faire taire les dissidents ».

Eden Yadegar, étudiante juive en dernière année à Columbia, a déclaré que les restrictions d’entrée étaient « une tentative de bonne foi de minimiser les perturbations, mais je pense que c’est vraiment naïf ».

En effet, un étudiant protestataire peut toujours faire entrer en douce des militants extérieurs ou les faire venir en tant qu’invités, a déclaré Yadegar, qui était présidente de Students Supporting Israel l’année dernière et qui fera partie du conseil d’administration du groupe à l’automne. Les restrictions ne s’appliquent pas non plus aux manifestants extérieurs au campus, qui ont régulièrement manifesté devant les portes du campus le semestre dernier.

Yadegar souhaiterait que l’université applique ses politiques disciplinaires pour réprimer et décourager les manifestations qui enfreignent les règles de l’université, et s’attaquer ainsi à ce qu’elle appelle « la source du problème ».

Des manifestants anti-Israël du campus de l’Université Columbia déployant une banderole alors qu’ils se barricadent à l’intérieur du Hamilton Hall, baptisé du nom d’un enfant palestinien qui aurait été tué par Israël à Gaza dans le cadre de la guerre en cours avec le Hamas, à New York, le 30 avril 2024. (Crédit : Alex Kent/Getty Images via AFP

« Columbia a un réel problème de responsabilité. Elle nous a prouvé à maintes reprises qu’elle refusait de tenir pour responsables les étudiants et les enseignants qui ont enfreint à plusieurs reprises la politique de l’école », a expliqué Yadegar, ajoutant que les manifestants « ont été enhardis par l’absence de réaction de l’université ».

Les sections Hillel et Habad de Columbia n’ont pas répondu aux demandes de commentaires. L’accès au bâtiment Hillel est également réservé aux détenteurs d’une carte de membre de Columbia.

Par ailleurs, lorsque l’université a ouvert ses portes au public à la mi-juillet, les activités militantes perturbatrices se sont poursuivies tout au long de l’été. La semaine dernière, des vandales ont dégradé le bâtiment de Cas Holloway, aspergeant l’entrée de peinture rouge et peignant des triangles rouges inversés, symbole du Hamas, sur la façade. Selon le New York Post, les vandales ont également brisé une porte vitrée, affiché des posters attaquant Holloway et libéré des insectes à l’intérieur du bâtiment.

La semaine dernière également, trois administrateurs de Columbia ont démissionné après une série de textos à caractère antisémite échangés lors d’une table ronde sur la communauté juive du campus.

Les étudiants manifestants ont promis d’intensifier leurs activités à l’avenir.

Dans un communiqué publié la semaine dernière, la coalition étudiante à la tête des manifestations, Columbia University Apartheid Divest, a salué le pogrom perpétré en Israël du 7 octobre, au cours de laquelle des terroristes ont assassiné près de 1 200 personnes et pris 251 otages, ainsi que les émeutes au Bangladesh, les qualifiant d’exemples à suivre, et a promis de « multiplier les actes jusqu’à ce que l’empire s’effondre ».  »

« Nous sommes des Occidentaux qui luttons pour l’éradication totale de la civilisation occidentale », a déclaré le groupe.

L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.

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