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Création d’un « lobby francophone à la Knesset »

C'est une première sur la scène parlementaire en Israël, retour sur l'inauguration de cet événement majeur

Stéphanie est la rédactrice en chef du Times of Israël en français.

Meyer Habib, Yoni Chetboun, Reuvenn Rivlin (de gauche à droite) (Crédit : Flash 90)
Meyer Habib, Yoni Chetboun, Reuvenn Rivlin (de gauche à droite) (Crédit : Flash 90)

Le gouvernement israélien a décidé au début de l’année 2014 de créer un programme sur trois ans, destiné aux francophones. Le but ? Faire venir près de 42 000 Juifs francophones en Israël en évitant qu’ils ne choisissent plutôt les Etats-Unis ou le Canada comme terre d’exil.

Toutefois, cette belle et noble intention se heurte à de multiples obstacles, qui empêchent souvent, de fait, l’arrivée de ces nouveaux migrants en Terre sainte.

La langue constitue le premier inconvénient pour ces olim. S’ajoute à cela, le métier, le logement. Des questions cruciales auxquelles il faut trouver des réponses. Alors, venir mais pour y faire quoi concrètement ?

Bien que les Juifs francophones occupent le troisième rang des nationalités étrangères à faire l’aliya, leur représentation à l’échelle politique est demeurée bien mince, voire inexistante.

Pour remédier à cette absence de représentation, le jeune député Yoni Chetboun, issu d’une famille française, a fondé le 15 janvier le « Lobby francophone de la Knesset ».

Il s’agit d’une première sur la scène politique en Israël.

Yoni Chetboun (Habayit Hayehudi), âgé de 34 ans, est marié et père de 6 enfants, et vit à Jérusalem. Après 10 ans passés dans les rangs de Tsahal, et après avoir été diplômé en stratégie gouvernementale du Centre interdisciplinaire d’Herzylia, il fonde le mouvement « Raananim », qui œuvre pour le renforcement de l’identité juive au sein de la société israélienne. Bien qu’il occupe la tête du lobby, le jeune député ne parle pas le français.

Ce lobby exceptionnel comprend des représentants de nombreux partis politiques dont Habayit Hayehudi, Shass, Likud Beytenu, Hatnua et Yesh Atid.

Hier, une cérémonie d’ouverture s’est déroulée à la Knesset en présence de la ministre de l’Intégration Sofa Landver, du député du parlement français Meyer Habib, du président de l’organisation sioniste mondiale Avraham Douvdévani, du premier conseiller à l’Ambassade de France en Israël, Mr Zacharie Gross, du directeur du ministère de l’Intégration Oded Forer, du directeur administratif de l’Agence juive Josh Shwartz, du vice-ministre de la Défense Dany Danon et des députés Reuven Rivlin (Likud), Nissan Solomiansky (Habayit Hayehudi), Shuli Moalem (Habayit Hayehudi), Orit Struk (Habayit Hayehudi), Karin Elharar (Yesh Atid) et Dov Liefman (Yesh Atid). Sans compter la centaine de représentants des communautés et des associations francophones en Israël.

Ce lobby exceptionnel comprend des représentants de nombreux partis politiques dont Habayit Hayehudi, Shass, Likud Beytenu, Hatnua et Yesh Atid

Le député Yoni Chetboun a ouvert la cérémonie en déclarant : « Sans changements clairs et concrets, ce lobby n’a pas lieu d’être. L’heure est critique. Nous devons comprendre que l’aliya est un projet national et le gouvernement ainsi que tous ses représentants doivent développer le domaine de l’intégration de façon immédiate. »

Yoni Chetboun a précisé que le but de ce lobby était d’agir sur la scène parlementaire afin d’éliminer les obstacles à l’intégration : « Pour réellement soutenir l’aliya de France, il faut faire des changements importants dans les domaines de la reconnaissance des diplômes, du service militaire pour les jeunes, des oulpans et autres ».

La ministre de l’Intégration Sofa Landver a expliqué qu’un programme était mis en place afin d’unir tous les ministères et tous les organismes responsables de l’aliya pour traiter les problèmes de manière efficace.

« Si nous n’éliminons pas les obstacles à la aliya, il y aura beaucoup moins de Juifs qui viendront s’installer en Israël. Aujourd’hui, les ministères sont prêts à franchir le pas. Qu’il s’agisse du ministère de la Santé, de l’Education ou de la Défense, il s’agit d’un projet national qui demande l’implication de tous », a-t-elle souligné.

La ministre a également parlé des nombreux problèmes liés à la reconnaissance des diplômes et affirmé qu’il était temps de simplifier le processus : « Il n’y a aucune raison qu’un médecin qui traite des patients en France ne puisse pas faire de même en Israël », a-t-elle déclaré.

Meyer Habib, député de la 8ème circonscription des Français établis à l’étranger, s’est exprimé à propos de la reconnaissance des diplômes.   « La France n’est pas un pays du tiers monde. L’aliya de France est une aliya de qualité. Si vous voulez réellement encourager l’intégration, vous devez éliminer ces obstacles absurdes concernant la reconnaissance des diplômes. Je suis intervenu personnellement auprès du Premier ministre Netanyahu qui s’est engagé à agir sur le sujet », a-t-il déclaré.

« Il n’y a aucune raison qu’un médecin qui traite des patients en France ne puisse pas faire de même en Israël »

Sofa Landver

Le ministre délégué à la Défense, Dany Danon, ancien président de la commission parlementaire pour l’aliya, s’est aussi exprimé en affirmant que « les Juifs de France aiment Israël et nous les aimons en retour. Dans le cadre de mes fonctions au ministère de la Défense nous traitons des problèmes liés au service militaire des nouveaux immigrants ».

Yoni Chetboun a précisé que de nombreux changements sont effectivement nécessaires concernant le service militaire des nouveaux immigrants.

Oded Forer, directeur du ministère de l’Intégration, a précisé qu’aujourd’hui près de 60% des Juifs de France comptent émigrer et qu’il s’agit d’une opportunité pour beaucoup d’entre eux de partir en Israël.

Insistant sur les changements déjà en cours : « Aujourd’hui, tous les organismes concernés sont d’accord : il faut agir. Qu’il s’agisse du lobby parlementaire mis en place aujourd’hui ou bien de l’Agence juive, nous sommes tous prêts à faire les efforts nécessaires », a-t-il rappelé.

Le directeur administratif de l’Agence juive, Josh Shwartz, a affirmé que de nombreux efforts sont faits sur le terrain afin de traiter les multiples demandes : « Nous avons renforcé nos effectifs en France et en Israël. L’intérêt pour l’aliya est énorme et nous menons de nombreuses actions afin de pouvoir répondre à tous ».

Le président de l’Organisation sioniste mondiale Avraham Douvdevani a souligné qu’il ne fallait cependant pas délaisser l’identité juive : « Sans renforcer l’identité juive, l’aliya n’aura pas lieu d’être et il est important d’agir à ce niveau-là également afin de renforcer les liens entre Israël et le peuple juif de Diaspora ».

La députée Karine Elharare (Yesh Atid) a affirmé son engagement pour l’aliya de France et déclaré qu’elle comptait tout faire afin d’aider à l’intégration des Juifs francophones par le biais du nouveau lobby parlementaire.

Près de 3 120 Juifs de France ont choisi, en 2013, de faire leur aliya. Ce chiffre équivaut à une augmentation de 63% par rapport à l’année précédente et il semblerait que ce phénomène s’amplifie considérablement durant les prochaines années.

En Israël vivent entre 100 000 et 200 000 Juifs immigrants de pays francophones.

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