‘Dans nos pires cauchemars, nous n’avons jamais vu le S-400 russe en Syrie’
Le membre de l’état major déclare néanmoins que le système de défense anti-missiles, qui peut même atteindre l’aéroport Ben Gurion, n’est pas actuellement une menace pour Israël
Un officier haut-placé de l’armée israélienne a livré une sombre évaluation de la présence du système de défense anti-missile russe, actuellement stationné sur la base aérienne de Moscou à Lattaquié en Syrie, et dont la portée couvre plus de la moitié de l’espace aérien israélien.
« Dans nos pires cauchemars, nous n’avons jamais rêvé que nous aurions le système S-400 dans notre arrière-cour en Syrie, ou qu’il y aurait des missiles de croisière ici » a déclaré le membre de l’état major aux correspondants militaires israéliens cette semaine, selon le site Walla.
Mais il a restreint [la menace] en ajoutant que l’armée israélienne « ne perçoit pas actuellement le S-400 comme une menace pour Israël. »
La Russie s’est installée sur une base aérienne syrienne plus tôt cette année, envoyant des douzaines d’avions de combat et prévoyant de déployer des centaines de troupes dans son action pour cibler l’Etat Islamique ainsi que soutenir le président syrien assiégé Bachar el-Assad, qui a passé plus de quatre ans à combattre les forces d’opposition qui ont juré de renverser son régime.
Le système anti-aérien – constitué d’un radar à balayage électronique pour surveiller le ciel et d’une batterie anti-missile – peut suivre et abattre des cibles à 400 km (250 miles) de distance.
A sa nouvelle position sur la côte syrienne, cette portée comprend l’aéroport international Ben Gurion, en lisière de Tel Aviv.
L’officier israélien a aussi exprimé de la prudence sur la coopération entre Israël et la Russie, qui a été mise en place pendant la récente visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Moscou pour des discussions avec le président Vladimir Poutine.
« Nous n’avons pas volé [à forte proximité] depuis les années 1970, a-t-il déclaré à propos d’Israël et de la Russie. Nous avons une lacune de connaissances à ce sujet, puisque nous avons principalement fait face au monde arabe. Nous et nos alliés mettons en place un processus d’apprentissage pour comprendre comment y faire face de manière adéquate. »
En regroupant leurs défenses aériennes en Syrie, les Russes espèrent empêcher de futures attaques sur leur aviation, comme l’incident de la semaine dernière quand les militaires turcs ont abattu un avion Su-24 dont Ankara affirme qu’il est entré dans son espace aérien.
Judah Ari Gross a contribué à cet article.