Décès de Denise Holstein, l’une des dernières rescapées françaises d’Auschwitz
Après 40 ans murée dans le silence, Denise Holstein avait finalement choisi de raconter son histoire en s'adressant tout particulièrement aux jeunes générations
Denise Holstein, l’une des dernières survivantes françaises du plus grand camp d’extermination nazi, est décédée samedi 16 novembre 2024 à l’âge de 97 ans, a annoncé le journal local Paris Normandie.
Né le 6 février 1927 dans une famille juive aisée de Rouen, elle est raflée avec ses parents en janvier 1943, transférée dans le camp d’internement de Drancy avant d’être déportée à Auschwitz-Birkenau en 1944.
Elle est la seule de sa famille à rentrer en France à la Libération et décide de se murer dans le silence pour tenter de refaire sa vie.
En 1990, elle rencontre le célèbre spécialiste de la mémoire de la Shoah Serge Klarsfeld et décide enfin de raconter son histoire. Elle a été décorée Chevalier de l’ordre des Palmes académiques en 2001 et Chevalier de la Légion d’honneur en 2006.
Autrice de deux romans – « Je ne vous oublierai jamais, mes enfants d’Auschwitz » (1995) et « Le Manuscrit de Cayeux-sur-Mer, juillet août 1945, Rouen » (2008) -, elle partage son témoignage dans les établissements scolaires pour transmettre le devoir de mémoire.
« Je suis revenue maintenant mais ces visions d’horreur, je crois, ne pourront plus jamais me quitter, et d’ailleurs je ne veux pas oublier, les Français oublient eux beaucoup trop vite et surtout ceux qui n’ont pas souffert, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas passés entre les mains des Allemands », a-t-elle écrit dans dans son « Manuscrit de Cayeux-sur-Mer juillet-août 1945 ».
En 2020, un lycéen de 18 ans, Baptiste Antignani, avait rencontré Denise Holstein alors qu’ils avaient tous deux étudié dans le même lycée. De leur amitié étaient nés un livre et un documentaire intitulés « Une vie nous sépare ».