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Décès de Victor Klagsbald, historien d’art et spécialiste de l’art juif

Né en 1924 à Berlin, Victor Klagsbald était chevalier de la Légion d'honneur et chevalier des Arts et des Lettres et avait reçu le titre de haver

Victor Klagsbald. (Crédit :  mahJ / Didier Ben Loulou)
Victor Klagsbald. (Crédit :  mahJ / Didier Ben Loulou)

Victor A. Klagsbald, historien d’art, spécialiste de l’art juif, s’est éteint à l’âge de 95 ans le 15 mars dernier dans la capitale israélienne, où il avait immigré en 2014. Durant sa carrière, il avait notamment exercé au musée de Cluny et au musée d’art juif, à Paris, et au musée d’Israël, à Jérusalem.

L’homme, né en 1924 à Berlin, était chevalier de la Légion d’honneur et chevalier des Arts et des Lettres. Il avait également reçu le titre de haver. Il avait notamment publié l’ouvrage À l’Ombre de Dieu, Dix essais sur la Symbolique dans l’art juif (1997).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Victor Klagsbald avait été protégé par un couple de Résistants dans le centre de la France. Au lendemain de la guerre, il a aidé la branche religieuse de l’Aliyah Bet en faveur de l’émigration de la jeunesse juive en Palestine sous mandat britannique.

Victor Klagsbald a également donné de son temps dans les écoles parisiennes Lucien de Hirsch et Yabné, où il a exercé les mandats de trésorier et de secrétaire général. Il a été membre actif du Consistoire de Paris dans les années 1970 et 1980.

Il laisse derrière lui ses filles, enseignante-chercheuse en histoire juive à l’université hébraïque de Jérusalem, et ancienne directrice du Musée d’art et d’histoire du judaïsme (MAHJ) à Paris, et onze petits-enfants.

Dans des propos recueillis par le photographe franco-israélien Didier Ben Loulou, Victor Klagsbald avait expliqué ce que signifiait pour lui être Juif : « J’ai relu récemment un texte [d’Ernest] Renan qui parle ‘d’un petit peuple obscur qui n’a rien su faire de la lumière du monothéisme’. Au contraire, je suis persuadé que c’est ce trésor, cette foi en un Dieu unique, ce retour perpétuel à la cause première, qui fait la grandeur du judaïsme. Ma seule plage de tranquillité est mon intime conviction qu’en dernier ressort, Dieu est là. Même si nous ne comprenons pas ses voies, je n’ai jamais pu me défaire de cet attachement. »

« En 1942, j’ai quitté Amsterdam comme quelqu’un qui fuit l’incendie. J’ai pensé qu’il me serait plus facile de me cacher en France. Mon père m’avait dit : ‘là où iront tous les Juifs, tu iras aussi’ ; mais il ne disait cela qu’à cause d’une solidarité indéfectible avec son peuple. En octobre 1944, je suis remonté d’Auvergne à Paris. Je ne pensais qu’à recommencer et à sauver ceux qui restaient. Je suis très reconnaissant à la France de ce qu’elle m’a permis de devenir ; ici, j’ai pu m’abreuver à deux sources. »

« Être Juif c’est être responsable de son ascendance, s’inscrire dans une généalogie. Cela me donne tant de bonheur d’être Juif. Ma vie a été guidée par le désir de reconstruire et de prouver qu’’ils’ n’ont pas réussi… »

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