Depuis février, les livraisons d’armes américaines à Israël ont considérablement diminué
Les statistiques de Haaretz, incomplètes et non confirmées, révèlent que la moyenne des livraisons mensuelles était de 30 jusqu'en janvier, puis de 15 les cinq mois suivants
Le nombre de livraisons d’armes américaines à Israël a considérablement diminué au terme des quatre premiers mois de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, selon des chiffres publiés jeudi par le quotidien Haaretz.
La divulgation de ces chiffres intervient après les propos tenus la semaine dernière par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a publiquement accusé les États-Unis de « retenir » les livraisons d’armes à Israël.
Haaretz a recensé 173 livraisons depuis le 7 octobre, en se basant sur le nombre d’avions-cargos civils et militaires américains qui ont atterri en Israël à partir de bases militaires américaines situées dans le monde entier. La majorité des vols ont été enregistrés en octobre (22), novembre (47), décembre (32) et janvier (20).
Par la suite, les chiffres chutent de manière significative, avec seulement huit avions en février et 11 en mars.
Le mois d’avril a connu une légère reprise, avec 17 avions, en raison de l’attaque sans précédent de missiles et de drones iraniens contre Israël, que les États-Unis ont aidé l’armée israélienne à déjouer.
Mais les chiffres sont retombés en mai et en juin, avec respectivement sept et neuf cargaisons atterrissant en Israël.
Ces chiffres n’incluent pas les 100 avions cargos loués à des bases militaires non américaines. Ils n’incluent pas non plus les dizaines d’avions militaires américains qui ont atterri en Israël dans le cadre de visites de hauts responsables américains, selon Haaretz. Les livraisons d’armes par voie maritime à Israël n’ont pas non plus été prises en compte, même si les navires sont capables de transporter des cargaisons beaucoup plus importantes que les avions.
Mercredi, le ministre de la Défense Yoav Gallant et l’administration Biden ont annoncé séparément que des progrès avaient été réalisés pour résoudre ce que Jérusalem considère comme un flux d’armes insuffisant.
Un haut responsable de l’administration Biden a confirmé pour la première fois qu’il y avait eu des « engorgements » dans les transferts d’armes et qu’ils étaient en train d’être résolus.
Le responsable a expliqué que les retards n’étaient pas intentionnels et que les réunions entre Gallant et les représentants officiels à Washington avaient été l’occasion pour les États-Unis d’ordonner l’accélération de certaines livraisons tout en redéfinissant les priorités pour d’autres livraisons en fonction des besoins d’Israël.
Ces propos rejoignent l’accusation publique lancée par Netanyahu la semaine dernière, selon laquelle les États-Unis avaient « freiné » les livraisons d’armes et qu’il y avait eu une « chute spectaculaire » des livraisons. Cette accusation, formulée dans une déclaration vidéo, a irrité Washington, qui a vigoureusement nié les faits et insisté sur le fait que les États-Unis n’avaient retenu qu’une seule livraison de bombes lourdes que Biden ne voulait pas que Tsahal utilise dans la ville palestinienne de Rafah, densément peuplée.
En ce qui concerne les autres livraisons d’armes, le haut fonctionnaire de l’administration a indiqué que « certaines choses pourraient être traitées un peu plus rapidement ou faire l’objet d’un nouvel ordre de priorité ».
« Le progrès réalisé [lors des réunions de Gallant] a été de pouvoir s’asseoir avec les personnes qui font ce travail tous les jours et d’examiner chaque cas et sa position dans le système ».
« Les malentendus ont été clarifiés », a-t-il ajouté, soulignant la grande complexité de la bureaucratie au sein du système américain de livraison d’armes.
Une équipe américaine a passé en revue chacune des centaines de livraisons d’armes prévues avec ses homologues israéliens, en expliquant où se situait chaque dossier dans le processus de transfert, a déclaré le haut fonctionnaire de l’administration.
Expliquant cette baisse manifeste, un second responsable américain a confié au Times of Israel que Jérusalem avait soumis moins de demandes d’armes et de munitions au cours des derniers mois, à mesure que l’intensité des combats dans la bande de Gaza diminuait.
Le responsable a expliqué qu’au cours des premiers mois de la guerre, les États-Unis avaient pu accélérer la livraison d’armes dont le processus d’approbation était plus avancé. Il y aurait eu moins de livraisons de ce type au cours des derniers mois.
Axios a également rapporté que certains fonctionnaires de l’administration ont interprété le gel de la livraison de bombes de 900 kg décrété par Joe Biden comme un signal indiquant que toutes les livraisons d’armes devaient être examinées de plus près, ralentissant ainsi le processus par rapport au début de la guerre.
Washington redoute une offensive préventive israélienne contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah au Liban, qui, comme l’a souligné le second responsable, pourrait entraîner une guerre régionale.
Le représentant de l’administration a néanmoins, souligné que les États-Unis avaient fourni plus de 6,5 milliards de dollars d’armes à Israël depuis le 7 octobre, dont près de 3 milliards de dollars rien qu’au mois de mai.
Jacob Magid a contribué à cet article.