Des centaines de personnes lors des funérailles des cinq victimes de Basmat Tabun
Les Bédouins exhortent la police à retrouver les meurtriers de la famille Daleeka, l'un des pires actes de violence criminelle de l'année dans la communauté arabe
Des centaines de personnes ont assisté vendredi aux funérailles des cinq membres de la famille Daleeka abattus dans la ville bédouine de Basmat Tabun, dans l’une des fusillades les plus meurtrières de l’année, dans un contexte de montée de la violence criminelle au sein de la communauté arabe.
L’attaque a coûté la vie aux frères Walid, 17 ans, et Adam, 14 ans, à Zeinab, 43 ans, et à son fils Mohammad Hussein, 23 ans, ainsi qu’à leur parent Rabih, 20 ans. Un autre membre de la famille, Hassan Daleeka, 18 ans, est le seul à avoir survécu aux tirs, tandis qu’Ahmad, 18 ans, a réussi à s’enfuir sans être touché.
Au cours des obsèques, les personnes présentes ont demandé à la police de retrouver les assaillants et de ne pas ignorer les meurtres.
« Nous devons nous dresser avant qu’il ne soit trop tard. Nous savons que l’État et la police veulent que nous soyons comme ça, qu’ils veulent que nous nous entretuions, mais pourquoi devrions-nous leur donner cela ? », a lancé le cheikh Nasser Darawshe dans la tente de deuil avant la procession, selon le quotidien Haaretz.
Il a qualifié la violence dans les villes arabes de « guerre civile », accusant les dirigeants communautaires de manquer de courage pour lutter contre les criminels.
« Où sont-ils, aujourd’hui, à cet enterrement ? Pourquoi ne participent-ils pas ? », a demandé Darawshe.
Craignant que les personnes venues pleurer leurs défunts ne soient ensuite prises pour cible, les membres de la famille ont demandé à la presse de ne prendre des photos qu’à l’intérieur de la cérémonie, selon le journal, qui précise qu’un photographe de Hala TV a dû recevoir des soins après avoir été agressé par l’un des participants aux funérailles.
La police a établi un lien entre le massacre de mercredi et une fusillade meurtrière survenue quelques heures plus tôt à Haïfa, ce qui a suscité la colère des membres de la famille Daleeka. Un proche parent a ainsi déclaré : « C’est un mensonge complet. »
« Nous n’avons reçu aucune menace et nous n’étions pas en conflit. Ceux qui sont en conflit craignent pour leur vie et ne prennent pas place dans une cour ouverte », a déclaré Rafi, l’oncle d’Ahmad.
Jeudi, la procureure générale Gali Baharav-Miara a autorisé la police à utiliser l’outil controversé d’espionnage des téléphones Pegasus dans le cadre de l’enquête sur le quintuple homicide de Basmat Tabun.