Des fraudes électorales présumées dans 30 bureaux de vote selon Hanan Melcer
Le président de la Commission centrale électorale a également transmis des informations concernant des individus suspectés d'avoir voté à deux reprises
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Mercredi, le président de la Commission centrale électorale Hanan Melcer a appelé le Procureur général et le chef de la police à envisager d’ouvrir une enquête pour une possible fraude électorale dans 30 bureaux de vote lors des élections du mois dernier.
Dans une lettre écrite à Avichai Mendelblit et Motti Cohen, Melcer a déclaré que sa recommendation se basait sur des informations transmises à sa commission par des sources extérieures mais aussi suite au travail de sa commission de supervision électorale, qui a « pointé des irrégularités » dans le décompte de voix de 30 bureaux de vote.
Les bureaux de vote problématiques ont été identifiés dans les villages arabes de Yarka, Fureidis, Shfaram, Arara, Sakhnin, Kafr Qassem et Arraba, mais aussi dans les localités mixtes ou à prédominance juive de Beit Shemesh, Karmiel et Haïfa.
Melcer a également transmis des informations concernant des individus suspectés d’avoir voté à deux reprises à Jisr az-Zarqa, Deir al-Asad, Haïfa et Lapid, une petite communauté proche de Modiin.

La lettre du responsable des élections à Mendelblit et Cohen comprenait aussi une plainte d’un individu qui a affirmé que les surveillants de scrutin des partis du Camp démocratique et Travailliste étaient arrivés à leurs bureaux de vote respectifs en découvrant que des individus qui utilisaient déjà leurs identités étaient présents. Le mois dernier, Haaretz a rapporté que des militants du parti Yahadout HaTorah figuraient parmi ceux qui ont été pris en train d’usurper des identités de membres d’autres partis, permettant ainsi à leur parti d’avoir plus d’un représentant à la commission de contrôle, ce qui va à l’encontre des règles électorales.
Enfin, Melcer a joint des plaintes soumises par le Likud et le parti Pirate concernant d’autres accusations de fraude électorale rapportées par leurs surveillants dans des bureaux de vote le jour de l’élection.
Melcer a demandé au Procureur général et au chef de la police de décider s’il fallait ouvrir une enquête ou non concernant ces dysfonctionnements éventuels d’ici un mois.
Une semaine après l’élection du 17 septembre, des médias israéliens ont rapporté que le fils d’un élu du Likud était visé par une enquête sur la suspicion qu’il avait trafiqué des votes lors des élections.

Le suspect est un soldat et est visé par une enquête de la police militaire. Le soldat aurait abimé ou caché des bulletins de vote du parti centriste Kakhol lavan. Il n’a pas été nommé dans les médias.
L’affaire représente l’une des diverses enquêtes impliquant des bureaux de vote militaires, selon le diffuseur public Kan.
La fraude électorale est devenue une question majeure lors des dernières élections après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a prévenu de fraudes très répandues dans les communautés arabes d’Israël afin de mobiliser les électeurs pour son parti.
Il y a eu plusieurs perturbations lors du vote, a déclaré à l’époque la directrice de la Commission centrale électorale Orly Adas. Beaucoup de ces irrégularités étaient liées au recours illégal de caméras vidéos dans les bureaux de vote.
La police a fermé trois bureaux de vote dans le village druze de Yarka dans le nord d’Israël le 17 septembre par crainte de fraudes électorales. La police avait reçu des plaintes au sujet de tentatives de bourrage d’urnes avec des enveloppes de vote.
À Sakhnin également, un bureau de vote a été brièvement fermé après une possible fraude.
Lors des élections d’avril, des observateurs du Likud avaient apporté des caméras vidéos dans 1 200 bureaux de vote de zones arabes. Le comité avait interdit, à plusieurs reprises, une telle pratique lors de la journée du scrutin en septembre.
Lors du vote du mois dernier, le parti de Netanyahu a fait fuiter dans la presse qu’il avait installé des « caméras à reconnaissance faciale » aux entrées des bureaux de vote des villes arabes dans ce qui était largement vu comme une tentative d’intimidation de la minorité arabe afin qu’elle ne se rende pas dans les bureaux de vote.