Des jeunes masqués filmés jetant des pierres sur les fermiers palestiniens
Selon un groupe de défense des droits de l'Homme, trois habitants de Burin ont été blessés par des jeunes Israéliens de l'avant-poste de Givat Ronen
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Des habitants d’implantations israéliennes portant un masque ont été filmés en train de jeter des pierres sur des agriculteurs palestiniens et de voler leurs olives, samedi – des images révélées par le groupe de défense des droits de l’Homme Yesh Din.
Le Croissant rouge palestinien a fait savoir que trois agriculteurs de la ville de Burin, en Cisjordanie, avaient été hospitalisés après avoir été frappés à coups de bâton par des jeunes Israéliens. Ils sont sortis samedi après-midi de l’hôpital.
Après avoir chassé les fermiers de leurs terres, les jeunes Israéliens – ils étaient plus d’une vingtaine – qui s’étaient rendus à Burin depuis l’avant-poste de Givat Ronen ont volé un drap utilisé pour recueillir les olives, un sac d’olives et des effets personnels, a fait savoir un militant de Yesh Din.
Des affrontements ont encore éclaté après l’arrivée de jeunes Palestiniens sur les lieux de l’incident, qui ont affronté les Israéliens sur place. Les deux groupes se sont jetés des pierres.
Deux Jeeps de la police des frontière sont ensuite venues, utilisant des outils de dispersion pour faire partir les Palestiniens.
Un porte-parole de la police des frontières n’a pas répondu à une requête de commentaire.
Une porte-parole du Conseil régional de Samarie a déclaré que le récit des événements livré par Yesh Din était « insensé » sans donner d’informations supplémentaires.
Samedi dans la soirée, l’armée israélienne et la police ont confirmé les accusations de violences de la part des membres du mouvement pro-implantation. L’armée a déclaré que huit Israéliens avaient jeté des pierres sur les Palestiniens, blessant l’un d’entre eux avant de fuir les lieux. Une porte-parole de la police a précisé que les affrontements avaient cessé au moment où les agents étaient arrivés et qu’ils s’étaient donc trouvés dans l’incapacité de procéder à des arrestations.
Ces incidents récents de violence surviennent alors que la récolte annuelle d’olives vient tout juste de commencer. Plus de 100 000 familles palestiniennes dépendent, d’une manière ou d’une autre, des revenus générés par la cueillette des olives, qui représentent environ 18 % de la production agricole palestinienne, selon les statistiques du bureau des Nations unies pour la coordination des Affaires humanitaires.
Le moment de la récolte est souvent une période d’affrontements entre les Palestiniens et les habitants d’implantations israéliens – des confrontations que l’armée affirme chercher à prévenir.
Les médias et groupes de défense des droits de l’Homme palestiniens ont rapporté de multiples cas d’attaques, de vol d’olives et d’abattage d’arbres de la part d’Israéliens pendant les récoltes.
Dans de nombreux endroits, les agriculteurs palestiniens disent devoir faire face aux intimidations et aux violences des habitants extrémistes des implantations voisines et ils appellent en renfort des partisans étrangers et israéliens, notamment des rabbins, pour les protéger ainsi que leurs récoltes.
Certains des incidents sont considérés comme des initiatives prises en représailles contre des attaques commises par des Palestiniens à l’encontre des Israéliens, même si les agriculteurs n’ont pas été eux-mêmes directement impliqués.
Dans d’autres cas, clament les groupes de défense des droits de l’Homme, il n’y a d’autre motivation que la destruction des biens palestiniens.
Les habitants d’implantations israéliens affirment que leurs récoltes sont également endommagées par les Palestiniens. Ainsi, en 2018, environ 1 000 ceps de vignes avaient été détruits.