Des juges conservateurs américains boycottent les diplômés de Columbia
Suite aux nombreuses manifestations anti-Israël sur le campus de New York, treize magistrats fédéraux ont notifié qu'ils n'embaucheront pas d'étudiants en droit ou en licence de Columbia

Un groupe de treize juges fédéraux américains conservateurs ont notifié lundi qu’ils n’embaucheront pas d’étudiants en droit ou en licence de l’Université de Columbia, en réponse à sa gestion des manifestations anti-Israël.
Les juges, tous nommés par l’ancien président américain Donald Trump, qualifient le campus de Manhattan « d’incubateur de sectarisme » dans une lettre adressée à la présidente de Columbia, Minouche Shafik, et à la doyenne de la faculté de droit, Gillian Lester.
« Tant les professeurs que les administrateurs sont en première ligne des perturbations sur le campus, encourageant la propagation virulente de l’antisémitisme et du sectarisme », indique la lettre.
La lettre appelle à des « conséquences sérieuses » pour les étudiants et les professeurs qui ont participé aux perturbations sur le campus et à l’application des règles de liberté d’expression.
Mardi soir, alors que la police américaine avait évacué les manifestants d’un bâtiment de l’Université de Columbia et arrêté plus de 100 personnes, après quoi Me Gerard Filitti a déclaré que la faute incombait aux étudiants qui avaient érigé un campement anti-Israël non autorisé dans l’enceinte de l’école.
Mais ils ne sont pas les seuls à être blâmés. Bien que l’administration de Columbia ait fait appel à la police de New York (NYPD), Filitti a déclaré que les affrontements de mardi étaient le résultat de l’inaction des dirigeants de Columbia, non seulement pendant les deux semaines qu’a duré le campement, mais aussi plus de six mois après l’assaut barbare et sadique du groupe terroriste palestinien du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Filitti, ainsi que d’autres opposants aux campements, a demandé à plusieurs reprises à Columbia de sévir contre les activistes pro-palestiniens et anti-Israël. Mais maintenant que c’est chose faite, ils ne se réjouissent pas. Au contraire, les groupes pro-Israël veulent que l’école s’attaque davantage aux causes profondes de l’antisémitisme sur les campus. Ils demandent à Columbia d’appliquer ses règles, de pénaliser les membres du corps enseignant et de changer la culture du campus. Certains estiment que sa présidente, Shafik, doit démissionner.
L’université a pris des mesures pour assurer la sécurité des Juifs, notamment en créant un groupe de travail sur l’antisémitisme composé de membres du corps enseignant. Le rapport inaugural de ce groupe de travail, publié en mars, a formulé des recommandations politiques et a été applaudi par les groupes juifs. En novembre, Columbia a suspendu ses sections universitaires de Students for Justice in Palestine (SJP) et de l’organisation anti-sioniste Jewish Voice for Peace (JVP) pour avoir enfreint les politiques de protestation, mais ces mêmes groupes ont poursuivi leurs activités sous les auspices d’un consortium de clubs d’étudiants appelé Columbia University Apartheid Divest (CUAD). Columbia a déclaré avoir suspendu plusieurs étudiants pour avoir organisé sur le campus, fin mars, un événement non autorisé intitulé « Résistance 101 », au cours duquel des orateurs ont fait l’éloge du Hamas.
Les groupes juifs ont également demandé à l’université d’appliquer les règles existantes, telles que les restrictions d’entrée. Alors que les personnes extérieures ont souvent été interdites d’accès au campus depuis le 7 octobre, le maire de New York, Eric Adams, a déclaré mercredi que des « agitateurs extérieurs » avaient attisé la protestation, bien qu’il n’ait fourni que peu de preuves concrètes.
Ari Shrage, membre du conseil d’administration de l’Association des anciens élèves juifs de Columbia, a également demandé à l’université d’appliquer ses règles contre les manifestations non autorisées, qui durent depuis des mois. Lors de son audition au Congrès en avril, Shafik a déclaré que quinze étudiants avaient été suspendus pour avoir enfreint les règles de l’université. Certains étudiants ont été suspendus le mois dernier, mais le nombre exact n’est pas clair et Shafik n’a pas mentionné les suspensions dans sa déclaration de mercredi.

Shrage a déclaré que l’université avait fait preuve de laxisme en ce qui concerne la responsabilisation des étudiants et qu’elle devait adopter une approche à long-terme pour s’attaquer au problème.
« Nous espérons que les dirigeants prendront cela au sérieux et n’essaieront pas simplement de mettre un pansement en pensant que le fait d’appeler la police cette fois-ci résoudra le problème », a-t-il souligné.