Des militants israéliens, évacués de Ramallah, minimisent l’incendie d’une de leurs voitures
Le groupe pro-paix dit que les 9 personnes étaient invitées et “ne se sont jamais senties menacées” ; l’armée et la police enquêtent sur l’incident
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Neuf citoyens juifs ont été évacués de Ramallah sans avoir été blessés après la mise à feu de leur voiture par des habitants mercredi soir, a annoncé l’armée.
Il n’y a pas eu de blessés dans l’incident.
Le groupe d’Israéliens, membre de l’association pour la paix « Deux états, une nation », est entré de plein gré dans la ville, a annoncé l’armée israélienne, malgré un ordre militaire de ne pas entrer dans les villes de Cisjordanie situées en zone A, sous contrôle de l’Autorité palestinienne.
L’organisation a déclaré dans un communiqué que ses membres juifs avaient rejoint des militants palestiniens pour un repas d’iftar, le repas de rupture du jeûne organisé tous les soirs pendant le Ramadan.

L’armée a affirmé que les militants ont été attaqués avec des pierres par les habitants, et que l’un de leurs véhicules a été incendié.
Mais alors que les informations préliminaires décrivaient l’extraction des neufs militants comme une échappée chanceuse, l’association a minimisé l’incident, déclarant qu’il « semble que l’un de nos véhicules a été mis à feu et a été légèrement endommagé alors qu’il était vide. Les services de sécurité palestiniens ont rapidement pris le contrôle de l’incident, et nous ont aidés à porter plainte. Malgré les informations, à aucun moment nous ne nous sommes sentis menacés, et nos amis palestiniens ont été horrifiés de l’incident. »
L’association a ajouté que « ce qui effraie le plus les partisans du statu quo actuel sont des Palestiniens et des Israéliens parlant et travaillant ensemble. »
Les neuf Israéliens seront interrogés par les forces de sécurité pour déterminer pourquoi ils avaient violé les ordres militaires, a annoncé l’armée.
La police israélienne a également lancé une enquête sur les neuf Israéliens, qui feront face à des accusations d’entrée délibérée dans une zone interdite et de mise en danger des vies des forces de sécurité qui ont été envoyées pour les retrouver.
בין הישראלים שחולצו מרמאללה: העיתונאי מירון רפפורט. הישראלים נכנסו לעיר לסעודת שבירת צום. @RoySharon10 pic.twitter.com/6rotYpOMef
— חדשות עשר (@news10) June 29, 2016
L’un des Israéliens du groupe était le journaliste Meron Rapaport, qui travaille à présent avec l’association.
« Deux états, une nation » est un mouvement qui appelle à une confédération de type européen entre Israël et un futur Etat de Palestine, qui permettrait aux citoyens des deux côtés du conflit à vivre dans l’un des deux pays tout en gardant leur citoyenneté originale. La partie israélienne de ce groupe est largement composée de résidents juifs d’implantations.
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Les Israéliens ont des souvenirs amers du destin de ceux qui entrent à Ramallah sans être protégés. Au début de la Deuxième intifada, deux réservistes, Vadim Nurzhits et Yossi Avrahami, étaient entrés accidentellement dans la ville. Une fois dans Ramallah, ils avaient été emmenés par des officiers de sécurité palestiniens à la station de police de la ville.

Des habitants étaient entrés en trombe dans le bâtiment et avaient brutalement assassiné les deux soldats de réserve, dans un incident qui deviendrait ensuite le « lynchage de Ramallah ».
Une photographie de la scène, Aziz Salha montrant ses mains sanglantes à une foule enthousiaste, reste l’une des images les plus reconnaissables de cette période.
En début d’année, deux soldats israéliens se sont perdus en conduisant en Cisjordanie, et sont entrés par accident dans le camp de réfugiés de Qalandiya. Leur véhicule a reçu des engins incendiaires, les forçant à fuir.
L’incident avait déclenché un accrochage important entre forces israéliennes et habitants, qui avait entraîné la mort d’un Palestinien et des dizaines de blessés des deux côtés.