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Des milliers d’étudiants se rassemblent contre le plan de refonte judiciaire

Une "grève" coordonnée a eu lieu dans plus d'une dizaine d'universités et établissements d'enseignement supérieur contre "la liquidation du système judiciaire"

Les étudiants de l'université Hébraïque de Jérusalem manifestent contre le plan gouvernemental prévu de refonte judiciaire, le 16 janvier 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/FLASH90)
Les étudiants de l'université Hébraïque de Jérusalem manifestent contre le plan gouvernemental prévu de refonte judiciaire, le 16 janvier 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/FLASH90)

Des milliers d’étudiants de plus d’une douzaine d’universités et établissements d’enseignement supérieur de tout le pays ont organisé une grève coordonnée d’une heure, lundi après-midi, contre le plan du nouveau gouvernement qui prévoit une refonte radicale du système judiciaire dans le prolongement des mouvements de protestation massifs qui ont mobilisé les Israéliens au cours des deux dernières fins de semaine, un mouvement que les organisateurs sont bien décidés à continuer.

A midi et demi, de nombreux étudiants des plus grandes institutions d’enseignement supérieur du pays ont quitté les cours et se sont dirigés à l’extérieur des bâtiments pour protester contre le projet d’affaiblissement de la Haute-cour qui a été mis au point par la coalition de la ligne dure – et qui permettrait à la Knesset de réadopter un texte de loi invalidé au préalable par les juges. Le gouvernement prévoit aussi de prendre le contrôle de la commission chargée de nommer les magistrats et d’autoriser les ministres à désigner leurs propres conseillers juridiques.

D’autres étudiants, dans certains établissements, ont contre-manifesté – des rassemblements qui étaient organisés par le groupe de droite Im Tirzu – en soutien au plan de réforme très controversé du ministre de la Justice Yariv Levin.

Des rassemblements ont notamment eu lieu à l’université Hébraïque, à l’université de Tel Aviv, à l’université de Haïfa, à l’université Bar-Ilan, à l’université Ben-Gurion, à l’université Reichman et au Technion. Un grand nombre de ces institutions académiques avaient officiellement ou officieusement permis aux étudiants de prendre part à ce mouvement de protestation qui a été initié par une nouvelle organisation, la Contestation étudiante, qui se qualifie de groupe non-partisan de défense de la démocratie.

Le groupe a indiqué dans un communiqué que ces débrayages n’étaient que le début « d’une bataille longue, déterminée et sans compromis contre le changement de régime », qui entraînera un plus grand nombre d’initiatives de protestation sur et à l’extérieur des campus.

« Nous, étudiants, nous ne voulons pas garder le silence face à la liquidation dangereuse du système judiciaire. C’est un combat mené pour notre avenir contre un gouvernement qui, au nom de la tyrannie de la majorité, menace de piétiner la démocratie et qui ultérieurement, sans retenue, nuira à l’égalité et aux libertés de nombreux groupes évoluant dans la population israélienne. Nous sommes déterminés à mettre un terme à cette folie et ce n’est que le début », a-t-il ajouté.

Les étudiants de l’université Hébraïque de Jérusalem manifestent contre le plan gouvernemental prévu de refonte judiciaire, le 16 janvier 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/FLASH90)

Des centaines d’étudiants ont manifesté à l’université Hébraïque, un petit nombre brandissant des drapeaux palestiniens en signe de protestation contre le contrôle militaire israélien en Cisjordanie.

Yorai Lahav-Hertzano, député du parti Yesh Atid qui siège dans l’opposition, s’est présenté au rassemblement pour faire part de son soutien : « Je pense que les jeunes Israéliens ont compris que leur avenir était en danger et que détruire la démocratie détruira leur avenir », a-t-il commenté.

Les étudiants de l’université Hébraïque de Jérusalem manifestent contre le plan gouvernemental prévu de refonte judiciaire, le 16 janvier 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/FLASH90)

Des centaines de personnes se sont aussi regroupées à l’université de Tel Aviv, notamment des enseignants, tandis que plusieurs contre-manifestants s’en sont pris à l’ancien président de la Cour suprême, Aharon Barak – dont la réforme prévoit de supprimer le principe d’élargissement de la supervision judiciaire qu’il avait lui-même décidé dans les années 1990 – en dénonçant un « dictateur judiciaire ».

« Les étudiants sont en train de se réveiller dans le monde entier. Personne ne pourra les arrêter », s’est exclamé Issi Rozen-Zvi, professeur de droit, lors de la manifestation. « Vous êtes notre force, vous êtes notre avenir. Personne n’est plus important que vous dans la bataille pour la démocratie. C’est vrai, je ne m’exprime habituellement en public que dans les salles de cours, mais il y a urgence aujourd’hui ».

Des mouvements de protestation similaire ont rassemblé plus de cent personnes à l’université Ben-Gurion du Neguev, à Beer Sheva, où Yasmin Sacks-Friedman, députée de Yesh Atid, a déclaré que « je suis venue apporter mon soutien aux étudiants. C’est important qu’ils entrent dans la bataille. Il n’y a pas de temps à perdre ».

De son côté, Guy Popper, un étudiant, a dit au site d’information Ynet que « le règne de la majorité, ce n’est pas la tyrannie de la majorité. La réforme prônée par Netanyahu et par Levin met en péril les droits des minorités qui ne sont pas représentées au gouvernement. Et il faut les arrêter ».

Les partisans du plan gouvernemental de « réparation du système judiciaire » se sont eux aussi regroupés au Technion, à l’université de Haïfa et à l’université de Bar-Ilan. Im Tirtzu a indiqué qu’ils manifestaient « suite aux appels et aux incitations à la désobéissance civile émanant de responsables élus, d’anciens responsables du système judiciaire et d’étudiants ».

« Nous ne resterons pas à ne rien faire alors que des responsables publics appellent à la désobéissance civile et que des citoyens manifestent en brandissant les drapeaux d’un groupe terroriste ou des bannières qui assimilent le ministre de la Justice à un nazi », a déclaré Shai Rosengarten d’Im Tirtzu, faisant référence au drapeau palestinien et aux symboles nazis qui avaient été observés sur quelques pancartes lors du tout premier mouvement de protestation contre la refonte du système de la justice, le 7 janvier.

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« Les élections sont terminées. La majorité de la population, dans la nation, soutient cette restructuration du système judiciaire. Il est temps de passer à autre chose et de sauver la démocratie dans notre pays. »

Les étudiants de l’université Hébraïque de Jérusalem manifestent contre le plan gouvernemental prévu de refonte judiciaire, le 16 janvier 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/FLASH90)

Pour sa part, l’Union nationale des étudiants a fait savoir qu’elle ne se joindrait pas aux rassemblements. Son président, Elchanan Felhimar, a indiqué que son organisation « représente tous les étudiants, dont un grand nombre de personnes qui soutiennent le gouvernement ».

« Les étudiants israéliens ne sont dans la poche d’aucun parti politique et par conséquence, dans le cadre du mouvement de protestation actuel, l’Union, en tant que représentante d’environ 400 000 étudiants en Israël, ne prendra pas parti et ne cédera pas aux pressions politiques d’où qu’elles viennent », a-t-il ajouté.

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